L’agencement du chai a connu un aménagementà la fois progressif et très completqui permet de traiter actuellement dans debonnes conditions le double de volume devins. Le fil conducteur de l’évolution technologiquedu chai repose sur la volonté dece bouilleur de cru d’élaborer des eaux-deviecorrespondant pleinement et en phaseavec les attentes qualitatives de l’acheteur,
Un chai historique conforme aux principes des années soixante-dix
Le chai d’origine de cette propriété, quiavait été conçu et implanté au cours dela décennie 70, était en phase avec lesprincipes technologiques et les besoinsde l’époque. La cuverie, essentiellementen ciment à l’intérieur des bâtiments,côtoyait les pressoirs horizontaux. Lescapacités de la batterie de cuves bétonavaient été dimensionnées pour faireface au niveau de rendements généralementélevés de l’époque. L’arrivée dela machine à vendanger a été le premierévénement majeur qui remettait en causel’organisation du chai. Pour faire face audébit du matériel de récolte, la capacitéde l’installation de pressurage avait deslimites. Le chantier de vendanges étaitpiloté en tenant compte des performancesdu chai. L’autre limite technologique duchai historique se situait au niveau de lacuverie qui occupait tout l’espace intérieurdes bâtiments. L’implantation denouveaux volumes de cuverie ne pouvaitpas être envisagée dans les infrastructuresexistantes.
Une cuverie béton rénovée et un chai plus fonctionnel
Cet outil de vinification était dans lesannées quatre-vingt très représentatif dustandard des chais de la région de Cognac.Jacky Jeannaud avait même déjà fait preuvede sens de l’innovation en modernisantl’agencement intérieur du chai pour, à lafois, le rendre plus fonctionnel et plus qualitatif.Un réseau d’écoulement des eauxusées et divers points d’eau pour faciliterle nettoyage ont été implantés. Cela a permisd’améliorer l’hygiène du chai et lesconditions de travail. La cuverie ciment aété rénovée au début des années 90. Lesparois en béton plus difficiles à entretenir,qui avaient tendance à se dégrader au fildes années, ont été protégées par l’applicationde revêtements époxy à chaud.L’équipement de chaque cuve a été rénovéavec l’implantation de cheminées d’ouillageet de robinetterie inox. Les sols du chai ontété revêtus pour faciliter leur entretien afinqu’ils restent propres toute l’année. Cesaménagements permettaient de conserverles vins dans de bonnes conditions duranttoute la campagne de distillation. La principalecontrainte de cette installation résidaitdans la conception et l’implantation peuévolutive du bâtiment existant.
Aménager les chais en faisant preuve de sensde l’anticipation
L’installation de F. Jeannaud sur l’exploitationfamiliale en
Des investissementsraisonnés et maîtrisés surune période de 15 ans
L’installation de chai de cette propriété aconnu une phase d’aménagement progressivedurant une quinzaine d’années àpartir de 1995. Dès le départ, les grandschoix d’agencement avaient été réfléchiset pensés pour permettre de s’adapter àune augmentation des volumes à vinifier.F. Jeannaud avait une idée assez précisedes choix technologiques et de l’organisationdu travail qu’il souhaitait mettre enplace : « Le chai historique de la propriétéprésentait comme inconvénient majeur derendre difficile la différenciation des deuxpôles d’activités essentiels, le traitementde la vendange et la conduite des fermentationsdes vins. Il me semble importantd’aborder l’amélioration de la qualitédes vins de distillation en intervenant defaçon coordonnée sur le traitement de lavendange et la maîtrise des fermentationsalcooliques. Nos moyens financiers àl’époque ne nous permettaient pas d’envisagerde construire un chai neuf et fonctionnel.Donc, nous avons opté pour unedémarche d’investissement raisonnée,raisonnable et maîtrisée sur une quinzained’années. »
Réaliser le traitement de la vendange àl’extérieur du chai
La première augmentation de la surfacedu vignoble en
C’est le pressoir qui conditionne la cadence de récolte
L’utilisation de la chaîne mobile de traitementde la vendange a permis d’aborderle travail de chai de manière plus simple etplus efficace pendant les vendanges. Lesvolumes récoltés quotidiennement d’environ300 à 400 hl par jour permettaient d’étalerla durée totale des vendanges des
L’expérience formatricedu val de Loire
Les efforts au niveau du traitement de lavendange n’avaient pas fait perdre de vue àce jeune viticulteur que l’atelier de cuverieen béton ne représentait pas des conditionsidéales pour le déroulement des fermentationsalcooliques. F. Jeannaud a eu le soucidès le milieu des années quatre-vingt-dixd’améliorer la maîtrise thermique des fermentationsalcooliques.Son expérience de la conduite des vinificationsdans le Pays Nantais avant son retoursur l’exploitation a été très formatrice dansce domaine. Il a pu mesurer l’apport qualitatifde la maîtrise des températures defermentation alcoolique sur l’expressiondu potentiel aromatique des vins de cetterégion. La plupart des chais dans la valléede la Loire se sont équipés de cuves inoxpour justement bien maîtriser les températuresde fermentation et élaborer des vinsplus aromatiques. Ce vécu n’est pas totalementtransposable aux problématiquesdes vins de distillation en Charentes, carles attentes qualitatives sont différentes. Leniveau idéal de contrôle de températures defermentation pour les vins de distillation sesitue entre 22 et
La cuverie, un équipement très technologique
Dans cette exploitation, le déroulementthermique des fermentations alcooliquesétait complètement subi en raison de l’utilisationde la cuverie ciment à l’intérieurdu Chai. F. Jeannaud a toujours pensé quela cuverie béton était mieux adaptée à laconservation des vins qu’à leur vinification: « La vinification des vins de distillationdans la cuverie béton était devenuede plus en plus difficile à maîtriser sur leplan thermique. Les vendanges sont égalementdevenues plus précoces. Malgrétoute notre bonne volonté, ce matériau ala capacité de concentrer à la fois les élévationset les basses températures. Onfaisait l’effort d’adapter les horaires derécolte pour rentrer des raisins ni tropchauds ni trop frais, mais ensuite, dèsque la fermentation était partie, les températuresde fermentation devenaientincontrôlables. La capacité totale de lacuverie ciment de notre chai étant devenuetrop juste, l’investissement dans denouvelles cuves de vinification s’imposait.J’ai toujours considéré que l’achat d’unecuve ne représentait pas seulement unecapacité volumique de vinification supplémentaire.C’est un équipement technologiqueau sein duquel se produisentdes échanges thermiques dont l’intensitéinterfère sur la qualité finale des vins. Ilm’a paru donc essentiel de privilégierle choix d’un matériau très conducteurcomme l’inox qui, dans l’avenir, me permettraitde maîtriser plus facilement lestempératures. Nous avons décidé à partirde 1995 d’acheter une première cuve inoxde 500 hl qui devait être le premier maillond’une nouvelle unité de vinification. »
Une implantation de l’atelier de fermentation pensée dès l’achat de la première cuve
L’acquisition de cette première cuve inoxs’est accompagnée d’une réflexion auniveau de l’implantation de ce nouveaucontenant. La solution la plus simpleaurait été de positionner cette cuve justederrière le chai historique. F. Jeannaud aeu une autre approche : « L’acquisition decette première cuve inox a été l’occasiond’imaginer et de construire progressivementun nouvel atelier dédié au déroulementdes fermentations alcooliques. Dèsle départ, nous avons réfléchi à créer unespace nouveau pour implanter dans les10 ans à venir une batterie de cuves inoxcomplète. La contrainte de cette approcheétait de disposer d’un environnementévolutif au fil des années qui soit spacieux,accessible, doté de points d’eau etd’un réseau de collecte des effluents. Ona choisi de délocaliser le futur atelier defermentation derrière la cour de la fermeet à l’arrière de la distillerie où un espacelibre permettait de construire le premiermaillon de la plate-forme supportant lescuves. On a réalisé des travaux de terrassementpour implanter deux rangées de5 à 6 cuves dans le futur. »
Les cuves inox de 500 hl :un compromis technico-économique
L’engagement dans la démarche d’acquisitionde cuverie inox a été abordé en faisantpreuve de réalisme économique, carà la fin des années quatre-vingt-dix, lecontexte économique régional était moinsporteur qu’aujourd’hui. La capacité relativementimportante de la cuve représentaitd’une part un bon compromisen matière de coût/hl des cuves inox,et d’autre part cela correspondait auvolume de moût récolté quotidiennement.Ensuite, l’acquisition des deux ou troispremières cuves a été en partie financéepar les contrats de stockage de jus de raisinsà la fin des années quatre-vingt-dix.La reprise de nouvelles surfaces de vignesau début des années 2000 s’est accompagnéede besoins supplémentaires de cuverie.L’acquisition progressive de nouvellescuves inox de 500 hl s’est étalée sur unepetite dizaine d’années. À partir de 2002,le déroulement des fermentations alcooliquesde l’ensemble de la production devins était réalisé dans la cuverie inox.
Un gros volume d’eau froide limite les besoins de puissance frigorifique
À partir du début des années 2000, lasuccession de millésimes plus précocesa fini de convaincre F. Jeannaud qu’il fallaitréellement aller plus loin dans lamaîtrise thermique du déroulement desfermentations alcooliques. Le jeune viticulteur,malgré une gestion intelligentedes horaires de récolte, se sentait démuniface aux élévations de températures quidépassaient régulièrement 25 à
65 hl d’eau à 5 °C très efficaces
L’installation d’une maîtrise thermique réaliséeau début des années 2000 permettaitd’assurer le contrôle des températuresde fermentation de 5 cuves inox de 500 hl.Le premier groupe de froid était en fait ungroupe réversible Kreyer d’une puissancede 50 000 frigories. Cette unité refroidissaitune réserve d’eau de 65 hl à
Piloter le refroidissement en faisant preuve de sensde l’anticipation
L’augmentation du nombre de cuves inoxau fil des années a rendu le groupe de froidun peu juste. Actuellement, l’atelier de fermentationest constitué de 10 cuves inox de500 hl thermorégulées. Une centrale d’eauglacée d’une puissance de 75 000 frigoriesa été installée en 2011, et les vendanges en2015 (pour les
Une demande de puissance électrique forte
Depuis les vendanges 2013, un système demise à température en ligne des moûts estvenu compléter l’installation. L’achat d’unéchangeur tubulaire permet de mettre àtempérature les moûts (à 18-
Une démarche qualitativecohérente et maîtriséeéconomiquement
Les efforts d’aménagement progressifs etgérés avec beaucoup de sens de l’anticipationen termes de choix technologiques, quiont été réalisés dans cette propriété depuis1995, permettent aujourd’hui à F. Jeannaudde disposer d’un outil performant. L’étalementdes investissements sur une périodede 15 ans a permis à la fois de lisser le coûtdes investissements et d’avoir une réflexionqualité globale sur tout le process de vinification.F. Jeannaud estime que la maîtrisethermique est l’élément qui a permis devaloriser l’ensemble des efforts qui avaientdéjà été réalisés auparavant : « En tant quebouilleur de cru, je suis très sensibilisé parles enjeux qualitatifs. Je dois être en mesurede répondre aux attentes qualitatives demon acheteur tout en faisant preuve de réalismeéconomique. Tous les aménagementsque nous avons effectués depuis 20 anssur la propriété sont le fruit de nombreuxéchanges avec les services techniques dela maison Hennessy. L’apport qualitatif dela maîtrise thermique sur la qualité deseaux-de-vie nouvelles est indéniable. Lesteneurs en ester des vins sont plus forteset l’impact aromatique des lies sur la structuredes eaux-de-vie est plus net. » La dernièreréflexion sur laquelle travaille actuellementce viticulteur est de protéger par untoit la batterie de 10 cuves de fermentationpour créer une isolation thermique supplémentairependant les périodes chaudes.
Une installation de maîtrise thermique« raisonnée et raisonnable »•
Une installation pensée et installée progressivement sur une période de 15 ans.• Une remise en cause des cuves en béton qui concentre les échanges thermiques.• Le choix d’acheter en 1995 une première cuve en inox pour dans l’avenir installerde la maîtrise thermique dans les chais.• En 2002, une batterie de 5 cuves inox de 500 hl est opérationnelle.• En 2001-2002, le projet de thermorégulation est lancé.• Un choix technologique de la première installation de froid réalisé avec beaucoupde pragmatisme économique.• Une réserve d’eau froide (à
Les points clés du chaide Freddy Jeannaud
Une propriété dont la surface estpassée de 20 à