Les Tendances Et Nouveautés 2004 En Viticulture

12 mars 2009

Lors de cette édition de Vinitech, les constructeurs ont porté un effort particulier sur l’amélioration des conditions de travail des travaux manuels et tous les aspects concernant le contexte environnemental, la recherche d’équipements conciliant un apport de confort supplémentaire aux utilisateurs et une amélioration constante de la productivité des travaux. Les aspects de sécurité et également de respect des contraintes environnementales constituent aussi des réflexions privilégiées que les constructeurs intègrent de manière systématique dans leurs approches de fabrication. D’une manière générale, on assiste à une rationalisation des travaux manuels comme la taille, l’entreplantation, le palissage, et à un retour en force des équipements de travail du sol.

 

Un renouvellement des équipements de taille électrique

secat.jpgAu niveau de la taille, les matériels de taille pneumatique régressent en parts de marché depuis plusieurs années au profit des équipements électriques ou électroniques. Les constructeurs de ces derniers équipements ont pratiquement tous renouvelé leur gamme cette année. Pellenc, avec son nouveau sécateur Lixion, a décroché un Trophée de bronze en raison des évolutions très importantes par rapport au modèle P2000. Le constructeur a su intégrer de nouvelles technologies qui font considérablement évoluer ce nouveau produit. Des accords de distribution ont été passés avec la société Felco qui sort un nouveau modèle, le F800. Ce sécateur bénéficie des mêmes avantages techniques que le sécateur Pellenc, c’est-à-dire une puissance de coupe accrue, une batterie d’un poids de 1,1 kg et d’une autonomie pouvant aller jusqu’à trois jours. Toujours dans le même domaine, Electrocoup sort aussi un nouveau sécateur, le F3005, qui est une évolution du modèle 3002. Toute la partie électronique est désormais intégrée dans le sécateur, ce qui améliore considérablement la fiabilité de l’outil. Le poids du sécateur reste identique mais sa puissance de coupe est augmentée de 30 %. L’ouverture des lames de 56 mm permet la section de morceaux de sarments de gros diamètre. La batterie, d’un poids de 2,4 kg, possède une autonomie de 1 à 2 jours selon l’intensité d’utilisation et 5 heures sont nécessaires à sa recharge.

Le remplacement des ceps morts de plus en plus en mécanisable

La société Infaco commercialise aussi un recépeur électronique, le Maxicoup, qui est en quelque sorte un grand sécateur permettant la section des troncs de ceps jusqu’à 80 mm de diamètre. L’outil présente plusieurs avantages : une bonne maniabilité, une grande puissance de coupe et une ouverture de lame de 100 mm. Il fonctionne à partir d’une batterie électrique dont la puissance a été renforcée et l’autonomie de travail varie entre 4 et 8 heures selon les efforts demandés. Cet outil semble particulièrement adapté aux viticulteurs qui pratiquent le recépage de manière systématique. Le remplacement des ceps morts dans les parcelles représente une pratique de plus en plus courante en raison de la mécanisation des opérations d’arrachage des souches et de préparation du sol. La société Rabaud continue d’améliorer la technologie de ses tarières hydrauliques déportables en proposant divers accessoires susceptibles de s’adapter à des natures de sols différentes. La société Boisselet propose un nouveau modèle de tarière qui se monte à l’avant des tracteurs interlignes et permet de travailler sur deux rangs en un passage. La vis d’Archimède de cet outil très puissante s’incline latéralement, ce qui permet d’extraire les souches sans toucher les fils de palissage. Un système de tourelle hydraulique fait pivoter à 180° le matériel pour travailler sur les deux rangs. Les Ets Lafforgue, dans le Gers, présentent aussi une nouvelle génération de machines pour extraire et préparer le sol. Il s’agit d’une machine déportable de type Béchamatic qui est équipée de trois pelles à la vitesse de rotation progressive qui permettent d’extraire les souches et d’ameublir le sol en surface et en profondeur. La robustesse de fabrication de cet outil semble être un atout considérable qui a séduit un certain nombre d’utilisateurs et tout particulièrement les prestataires de service.

Le travail du sol sous le rang et le désherbage thermique à l’honneur

Au niveau des équipements de travail du sol, la succession d’années climatiquement très contrastées amène les viticulteurs à adapter leur méthode d’entretien cultural. Après avoir assisté à un fort développement de l’enherbement, bon nombre de constructeurs ont proposé des broyeurs polyvalents ou à herbes pour s’adapter à toutes les largeurs de vignes. Plus récemment, la restriction des gammes d’herbicides a amené bon nombre de viticulteurs à s’intéresser de nouveau au travail du sol sous le rang le plus souvent associé à une intervention d’herbicide au printemps ou à l’automne. Les constructeurs ont répondu à cette demande en lançant depuis trois ans une large gamme d’outils interceps adaptés à des utilisations variées et en conditions difficiles. Pellenc avait lancé il y a trois ans un outil rotatif, le Tournesol ; ensuite, les spécialistes historiques de ce créneau de marché ont suivi la tendance. Boisselet, qui a fondé toute sa stratégie sur les outils de travail du sol, continue de développer sa gamme d’interceps polyvalents qui possèdent la particularité d’être équipés d’outils interchangeables dans des délais très courts. Ce même constructeur a aussi développé des bâtis extensibles adaptés aux écartements de vignes différents et sur lesquels se montent l’ensemble des outils. Egrettier, qui possède une grande expérience du travail sous le rang, continue de faire évoluer la technologie de son décavaillonneur qui devient de plus en plus efficace en conditions difficiles et rapides. La société Clemens, qui avait lancé il y a deux ans une nouvelle gamme d’interceps polyvalents, continue de faire évoluer ses produits en tenant compte des remarques des utilisateurs. Le désherbage thermique, qui avait pointé « son nez » dans l’univers viticole au début des années 2000 et séduit surtout le public des viticulteurs bois, connaît une nouvelle évolution. En effet, les matériels existants jusqu’à présent ne présentaient pas réellement une capacité technique à pouvoir concurrencer l’efficacité des rampes de désherbage ou du travail du sol. L’utilisation des désherbeurs a généré quelques contraintes (vitesse d’avancement limitée, utilisation sur végétation sèche, fort dégagement de chaleur des brûleurs) qui rendaient difficile la généralisation de cette pratique. La société Jaulent propose un nouveau produit qui fait réellement évoluer la technique du désherbage thermique par l’utilisation d’un nouveau type de brûleur. Les performances de cet équipement sont beaucoup plus en phase avec les attentes des viticulteurs habitués à pratiquer le désherbage chimique ou le travail du sol superficiel.

Le retour du travail du sol superficiel des interlignes et du décompactage

pulverisateur_pneumatique.jpgLe travail du sol superficiel au niveau des interlignes (une allée sur deux en général en alternance avec de l’enherbement) est en train de séduire bon nombre de viticulteurs, mais la reprise de parcelles totalement enherbées depuis des années pose des problèmes. L’objectif est de réduire l’effet de concurrence de l’herbe dans le courant du printemps ou en début d’été sans pour autant détruire le système racinaire superficiel. Historique, le travail superficiel est réalisé dans de nombreuses régions avec des outils à dents associés à de petites herses qui ont le mérite d’être simples, fiables et peu coûteuses. L’utilisation de ce type de matériel donne de bons résultats quand les adventices sont peu développées et la profondeur de travail n’est pas toujours facile à maîtriser. Des constructeurs comme les Ets Delorier à Lignières-Sonneville, les Ets Lachenaud à Moulidars et les Ets Rebillier-Rollin à Verrières ont développé des gammes de spiroculteurs extensibles dotés d’accessoires intéressants et susceptibles d’améliorer les performances. On assiste aussi au développement d’outils dit combinés tels que des bâtis de 4 à 5 dents rigides équipés d’un système de terrage et à l’arrière duquel vient se monter une herse rotative. Ce type d’outil permet de maîtriser les profondeurs de travail, d’intervenir en conditions assez difficiles (même tard en saison) et d’obtenir des interlignes planes à l’issue de l’intervention. L’inconvénient de ces outils réside dans leur forte demande de puissance, leur vitesse d’avancement limitée et des charges d’entretien souvent plus importantes. On assiste au retour des outils à disque de préférence montés en X dont l’utilisation a aussi quelques contraintes dans les vignes larges tout en ayant un intérêt indéniable sur le plan de la vitesse d’avancement et de la fiabilité. Dans les sols très caillouteux, les outils à disque ont toujours du mal à pénétrer et il suffit d’un obstacle pour modifier la profondeur de travail. Les constructeurs comme Grégoire et Besson, Quivogne, Jean de Bru, Lagarde… essaient de développer des produits adaptés aux exigences de la vigne avec notamment des dents centrales pour éviter les déports latéraux vers les rangs. La principale innovation en matière de reprise de sol enherbé est l’équipement proposé par la société Agrisem. Il s’agit d’une combinaison d’outils de travail du sol qui est directement déclinée des matériels utilisés en grande culture en remplacement des opérations traditionnelles de labour. L’entreprise a créé une gamme viticole pour des écartements de vigne à partir de 2 m qui permet de reprendre des sols enherbés ou pas en toutes saisons et en maîtrisant parfaitement la profondeur de travail. C’est un outil combiné avec en premier plan une rangée de dents rigides, puis deux séries de disques montés sur des dents souples et enfin un rouleau paker pour maîtriser le terrage. La grosse innovation de cet équipement réside dans la conception et le montage des deux séries de disques qui permettent un fonctionnement vibrant et totalement indépendant. Chaque disque est monté sur une dent vibrante qui elle-même est fixée sur les poutrelles des châssis. Cette spécificité permet à chaque disque d’exercer un travail du sol identique avec la même souplesse qu’une dent de spiroculteur et la pénétration s’en trouve grandement améliorée. Au cours de l’été dernier, des essais en conditions très sèches ont été réalisés en Charentes et les résultats se sont avérés très satisfaisants. Dans certains types de sols et après des passages répétés d’équipements de pulvérisation ou de vendangeuses en conditions humides comme cette année, des opérations de décompactage peuvent s’avérer intéressantes. Il existe sur le marché une diversité d’équipements qui permettent d’intervenir sur les couches de sol de moyenne et forte profondeurs. Chaque équipement possède des caractéristiques propres qui sont adaptées à des besoins de travaux et à des natures de sol bien différents. Les principaux matériels de décompactage commercialisés dans nos régions sont la sous-soleuse Testas PS 70 d’Agrifoy, le décompacteur Fersol-Maxisol de Ferrand, deux sous-soleuses d‘Agric-France, le décompacteur Paraplow 2100 de Howard, et les décompacteur et sous-soleuse Bio-Alex de Souslikoff.

Des évolutions au niveau des interventions en Vert

Au niveau des interventions en vert, aucune évolution majeure n’est apparue ; par contre, certaines techniques ou certains équipements bénéficient d’évolutions particulièrement intéressantes. Par exemple, la société Tordable commercialise une nouvelle palisseuse qui a obtenu une citation dans le palmarès 2004. Cette même société, qui détient une forte part de marché dans l’effeuillage mécanique, a fait considérablement évoluer cet outil. De nouvelles têtes d’effeuillage ont été mises au point et les performances de l’effeuillage sont nettement améliorées. La conception différente de la bouche d’aspiration et de la turbine améliore la dépression d’air de plus de 50 % et l’aptitude du matériel à aspirer les feuilles s’en trouve « boustée ». Le réglage des palpeurs a été aussi considérablement simplifié, ce qui facilite la conduite lorsque l’on change de parcelle et de cépage. La sensibilité des palpeurs a été aussi affinée, ce qui permet de déclencher l’effeuillage en respectant encore mieux les grappes de raisins à l’approche de la récolte. D’une manière générale, le fonctionnement a été automatisé et simplifié, et la conduite des machines est devenue beaucoup plus confortable. L’autre innovation importante de la société Tordable ne concerne pas directement les effeuilleuses mais plutôt le châssis sur lequel elles sont montées. Dans un souci de rationalisation économique pour les viticulteurs, le nouveau châssis Tordable a été pensé pour être polyvalent pour l’installation d’autres outils. La puissance de la centrale hydraulique et la facilité à accrocher et à décrocher la tête d’effeuillage vont permettre d’installer d’autres équipements tout au long de l’année (des épampreuses, des rogneuses, des prétailleuses, des interceps, des enfonce-pieux…). Dans le domaine des interventions en vert, la société Egrettier commercialise une nouvelle épampreuse mécanique qui se monte sur tous les types de cadres interceps (les supports de décavaillonneuses Egrettier existants ou de supports interligne). La machine a été conçue autour d’un axe vertical rotatif sur lequel sont fixées des boucles métalliques. Les boucles métalliques arrachent les pampres en les entourant et non pas en les fouettant, ce qui limite considérablement les blessures. Ce principe d’épamprage semble très efficace et très apprécié dans les cépages émettant beaucoup de repousses.

Tecnoma lance une nouvelle gamme de pulvérisateurs pneumatiques

pullv_vert.jpgLes équipements de pulvérisation viticole constituent toujours un sujet de préoccupation majeur pour de nombreux viticulteurs et certains problèmes de protection en 2004 (des attaques d’oïdium sur grappes) sont parfois à relier à de mauvaises conditions d’application des traitements. La société Dagnaud continue de développer son équipement de cellule de pulvérisation avec récupération de bouillie. Plusieurs utilisateurs ont encore réalisé cette année toute leur protection avec ce type de pulvérisateur en récupérant en fin de saison 15 à 20 % de bouillie. L’utilisation de nouvelles buses de pulvérisation Teejet permet d’améliorer la pénétration de gouttelettes de bouillie même sur des végétations fortement développées. Berthoud a développé l’année dernière une gamme spécifique de cellules pneumatiques et de rampes spécifiques aux châssis polyvalents de MAV New Holland. A l’occasion de Vinitech, Tecnoma sortira une toute nouvelle gamme de pulvérisateurs pneumatiques traînés, les Vectis, dont la capacité varie de 800 à 1 200 l. La conception de ces modèles, qui est entièrement nouvelle, a été étudiée pour améliorer la stabilité et la compacité lors des manœuvres. Les pulvérisateurs Vectis possèdent un centre de gravité très bas et ils peuvent être équipés d’essieux simples, doubles ou boogie. Une nouvelle soufflerie haute pression qui possède un très bon rendement est installée à l’arrière et elle est surmontée de volutes en acier susceptibles de recevoir diverses rampes. Le constructeur prévoit d’installer des rampes de type Vitisit II à extension hydraulique au Turbocoll inter II et inter GVII monté sur parallélogramme et amortisseurs. Les commandes assurant le fonctionnement du pulvérisateur sont regroupées sur la poignée Ergo, ce qui simplifie considérablement l’utilisation du matériel. Tous les modèles sont équipés d’un réservoir de 85 à 120 l pour faciliter le rinçage à la parcelle. Le système de gestion du rinçage du pulvérisateur Autonet peut être monté en option sur la gamme. Chez Nicolas, il n’y aura pas réellement de nouveaux modèles mais une série d’améliorations au niveau de la régulation des pulvérisateurs. Une nouvelle génération de régulation DPAE est montée sur les gammes Ouragan et Tornado. L’intérêt de ce système est de maîtriser la pulvérisation quelle que soit la vitesse d’avancement.

L’arrivée de plusieurs nouveaux tracteurs vignerons et verger sur le marché

tract_bleu.jpgAu niveau des tracteurs, le millésime 2004 s’annonce porteur en innovations puisque plusieurs constructeurs lancent des nouveaux modèles. Le constructeur italien Landini lance une nouvelle gamme de tracteurs étroits, Rex Étroit de 68 à 98 cv. Le poste de conduite a été complètement reconditionné, et le confort et la fonctionnalité s’en trouvent améliorés. Les nouvelles boîtes de vitesses sont plus modulables car elles sont dotées d’inverseur (mécanique ou hydraulique), de quatre gammes et d’un assistant d’embrayage (pour éviter de recourir aux pédales lors des changements de rapports ). Le circuit hydraulique délivre un débit de 53 l pour le relevage, les distributeurs, et un circuit indépendant alimente la direction. En option, une pompe supplémentaire peut être montée pour alimenter des distributeurs à l’avant. Toutes ces évolutions sont aussi présentes sur la gamme de tracteurs étroits McCormick constituée aussi de quatre modèles. La distribution de cette marque a connu une évolution sur le plan régional puisque les Ets Rullier sur les sites de Libourne, Pugnac-d’Orival et de Sainte-Foy-la- Grande sont désormais concessionnaires en Gironde. Chez Massey Ferguson, aucune évolution majeure n’est apparue sur les gammes de tracteurs de la 3400. Par contre, le constructeur lance trois nouveaux petits standards, la série 2400 adaptée à des utilisations dans des vignes à partir de 2,50 m d’écartement. Ces tracteurs bénéficient de toutes les évolutions technologiques développées par Massey Ferguson et le confort de conduite a été aussi particulièrement soigné. Same et Lamborghini ont lancé leur nouvelle gamme au mois de juin dernier, et les Dorado et les RS bénéficient d’évolutions technologiques importantes. Tous les modèles sont équipés de moteurs SLH aux normes Tier II avec des turbocompresseurs. Le poste de conduite possède une nouvelle ergonomie et la cabine est devenue plus confortable et plus silencieuse. Le circuit hydraulique, d’un débit de 54 l/mn, alimente des distributeurs bien répartis et commandés électriquement. Les deux gammes de tracteurs sont équipées de nouvelles transmissions avec quatre gammes de rapports et inverseurs. Valtra fait aussi évoluer ses tracteurs vignerons et fruitiers en proposant une amélioration des performances au niveau du confort de conduite, des transmissions et du circuit hydraulique. Enfin, la gamme Class Renault Dionis et Fructus, dont la fin de vie avait été programmée en décembre 2004, sera effectivement renouvelée. Les nouveaux tracteurs Vignerons et Verger Class Nectis seront présentés à Vinitech et le constructeur a totalement « reconstruit » de nouveaux produits en s’attachant à améliorer les performances hydrauliques, les transmissions, la compacité et l’habitabilité et le confort du poste de conduite.

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