La combinatoire Thés/Cognac a mis une année à s’élaborer. Les deux maisons ont discuté ensemble, essayé, testé, goûté. Elles ont impliqué dans leur jeu des mixologues. Au final, quatre recettes furent mises au point, une par saison, printemps, été, automne, hiver. Furent choisis trois thés vert goûteux et charpentés et un thé noir Earl grey proprement royal. D’ailleurs c’est son nom : Earl grey Royal de la maison Théodor. La bergamote vient d’Italie, de Calabre exactement et son arôme est exceptionnel.
Des cocktails, existent une version expert et une version plus accessible, à faire chez soi.
La maison de Cognac a demandé à un jeune designer, Mathieu Lehanneur, de revisiter l’objet fétiche de la théière. Il a imaginé une théière décalée, en forme de « brique de lait », à la fois précieuse et pratique, qui se range dans le frigidaire pour raffraîchir le thé. On la trouve à la boutique des Quais Hennessy ainsi que dans quelques beaux endroits. Si la carafe Hennessy Fine de Cognac est plutôt distribuée en Europe et en France, on pense spontanément à la Chine pour ce mariage du Thé et du Cognac. Là-bas, il va de soi de consommer ensemble les deux boissons. Ainsi, plus qu’un effet « gift » (cadeau) associé aux fêtes de fin d’année, l’association Thé/Cognac pourrait bien devenir pérenne dans l’univers de la marque Hennessy.
Thés Théodor
Guillaume Leleu avait 26 ans quand il a fondé sa maison de thé en 2002. Il a aujourd’hui 35 ans. Plus connue à l’étranger, où elle est présente dans 34 pays, la marque reste confidentielle en France. Un positionnement assumé. On trouve les thés Théodor sur le net et dans quelques magasins, à Paris, Nantes, Bordeaux (salon de thé « Ailleurs à Bordeaux » – 3, place du Parlement).
« bouchon de cultures » lecture et monde du travail
L’écrivain espagnol José Manuel Fajardo, par ailleurs journaliste et historien, a rappelé opportunément la tradition ouvrière de lecture en usine au 19e siècle. Si les Bouchages Delage n’en sont pas là, le jury composé de salariés n’en est pas moins atypique.
Depuis quatre ans, le comité de lecture décerne un prix littéraire, à l’occasion du Salon de la littérature européenne. La salon se tient tous les ans autour du 15-20 novembre à Cognac. Cette année, la petite bande emmenée par Virginie, lectrice émérite, a choisi le livre de J. Manuel Fajardo « Mon nom est Jamaïca ». Dans une très belle langue, l’ouvrage voyage au cœur de la diaspora juive hispanique, entremêlant la quête d’identité du narrateur, Santiago Boroni, à celle des Marranes, ces juifs espagnols, convertis par force mais qui continuèrent à pratiquer en secret leur religion.
Le comité de lecture Delage se réunit généralement en mars, pour une première découverte des six-sept ouvrages en lice. Fin octobre, il se retrouve à l’entreprise pour délibérer, tel un grand jury. Et la remise du prix a lieu le vendredi du Salon, à 14 heures. L’an dernier, le prix « Bouchon de Cultures » avait été décerné à Laurent Binet pour son livre « HhhH » (édition Grasset). En 2012, l’Ukraine sera le pays invité par le Salon de la littérature européenne.
« Mon nom est Jamaïca », par José Manuel Fajardo – Edition Métailié 2010.