Alain Héraud, la technologie moderne en habits d’autrefois

7 mars 2019

Parce que c’était économiquement raisonnable, mais aussi pour se faire plaisir, Alain Héraud a transformé sa vieille étable en une belle distillerie…

Dans son exploitation de Bonneuil, Alain Héraud possédait déjà un petit alambic. « Il doit avoir mon âge, explique-t-il, c’est mon grand-père qui l’avait installé, un 12 hectos qui correspondait bien aux 10 hectares de l’exploitation à l’époque. » Mais l’exploitation s’est agrandie – elle fait aujourd’hui 30 hectares- et le vieil équipement ne suffisait plus à faire face. « J’étais obligé de faire distiller par des prestataires, ce qui était peu intéressant économiquement parlant. » Au début des années 2010, Alain Héraut a donc décidé d’investir dans un nouveau matériel de plus grande contenance « mais je voulais un projet esthétique, j’ai toujours aimé les distilleries, je trouve que c’est un bel endroit. » Après réflexion, il décide d’installer la sienne dans l’ancienne « écurie des vaches » aux murs en moellons, sous le grenier à foin. Le plancher du grenier a disparu pour gagner en hauteur et mettre en valeur la charpente ancienne. Les murs ont été nettoyés et rejointoyés et les élégantes ouvertures d’origine en pierre de taille ont été soigneusement conservées, « Les 3 éléments principaux de la chaudière sont passés par le plafond avec une grue de 60 tonnes pour ne pas toucher aux pierres. » Dans ce bel écrin, Alain Héraud a pu installer sa distillerie, telle qu’il l’avait imaginée « Je voulais un outil industriel avec toute la technologie actuelle, mais habillé comme les outils des anciens : Les massifs sont en pierre de taille, la vraie tradition de la région avant les briques réfractaires, la chaudière de 25 hectos avec son réchauffe-vin date des années 70. » La Chaudronnerie Cognaçaise a trouvé l’alambic d’occasion à Châteauneuf, chez un distillateur qui prenait sa retraite et installé le logiciel d’automatisation qui regroupe toutes les informations sur la distillation en cours. La fumisterie Boureau a habillé la chaudière en pierre de taille et trouvé des éléments de fonte qui la décorent, porte, tour à feu…Un peu de bois clair enfin vient ponctuer cet élégant décor : « Depuis la tempête de 99, j’avais dans l’ancien grenier à foin sept noyers qui étaient tombés. Puisqu’il fallait les sortir de là, un menuisier de Barbezieux les a utilisés pour l’escalier qui permet d’accéder directement à mon domicile, pour la mezzanine de la distillerie, le plancher du refroidisseur…La nouvelle installation est beaucoup plus confortable en plus d’être jolie. Pour travailler pendant les 3 mois et demi de la campagne c’est important, car les automates ne peuvent pas tout faire, le savoir-faire et le nez du distillateur restent indispensables. »

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