Vins – Exportations : Faibles disponibilités et effet Brexit

15 mai 2017

Sur 2016, les exportations de vins ont connu un repli de – 1 %. A côté de belles performances en Chine ou aux Etats-Unis, certains marchés connaissent un ralentissement, en Grande-Bretagne et plus généralement au nord de l’Europe.

 

Forcément, la situation est contrastée, entre régions et marchés export.

Pour la Bourgogne par exemple, Louis-Fabrice Latour (maison Louis Latour à Beaune) se dit  moins inquiet qu’il y a un an. « même si, ces dernières années, les cours se sont envolés à la propriété, nous avons été capables de passer des hausses de prix sur des marchés en mesure de les accepter, Japon, Etats-Unis, Canada…Un millésime comme celui de 2014, de très belle facture, notamment sur les blancs, nous y a aidés. Nos clients ont un peu anticipé. Et nous avons la chance d’avoir un très grand millésime 2015 comme celui de 2016 qui arrive. Maintenant, il va falloir savoir calmer le jeu des hausses de prix incessantes. »

 

Si, contrairement aux autres appellations et notamment au Champagne, les ventes de Bourgogne ont progressé Outre-manche en 2016 – + 10 % –  le négociant voit dans cette hausse plus des achats de précaution qu’une véritable progression. « Nous aurons la baisse à retardement ». Et sur d’autres marchés européens, les ventes de Bourgogne n’ont pas évité la baisse  : – 7 % en Belgique,  – 10 % en Allemagne, typiquement un marché « de prix ». 

 

Président du BIVB (Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne) depuis janvier 2016, L. F Latour s’est réjoui de l’évolution qui s’amorce entre Bourgogne et Beaujolais. « Avec nos frères du Beaujolais, nous sommes de plus en plus proches . » Le négociant a salué la belle dynamique du Beaujolais aujourd’hui. « Des  kyrielles d’opérateurs, propriétaires comme négociants, veulent créer leurs marques, se déplacent sur les marchés ». Il a conclu son intervention sur un message positif – « C’est sans arrogance mais avec confiance que la Bourgogne aborde 2017 ».

 

Performances en Chine

 

Pour Philippe Casteja, le représentant du négoce bordelais, l’année 2016 aura été marqué par la toujours très belle performance de Bordeaux en Chine et à Hong Kong. Une baisse a été enregistrée au Japon « mais il convient de la relativiser car, sur cette destination, le niveau des ventes avait été très élevé en 2015. » Si, globalement, le premier semestre 2016 fut encore impacté par le millésime 2013 (d’une qualité moyenne), le second semestre a profité de l’appel d’air du millésime 2014, bien plus convaincant. Le metteur en marché espère que la reprise constatée aux Etats-Unis en 2016 se verra confirmée en 2017 par l’effet des millésimes 2014 et 2015. Comme ses collègues, il déplore le ralentissement des ventes sur les marchés européens et, en tout premier lieu, sur l’Angleterre. Alors que les « Communales » du Médoc continuent à bien se comporter, « c’est un peu plus compliqué pour les Bordeaux supérieurs, Médoc, Haut Médoc, Graves, Saint Emilion. »

A la question d’un journaliste sur « l’ultra dépendance de Bordeaux à la Chine » (trois fois les volumes expédiés aux Etats-Unis), le négociant a apporté la réponse suivante – « Heureusement que nous y sommes. Le marché chinois, c’est 1,2 milliard d’habitants, un pays qui découvre le vin. Il s’agit sans doute du dernier ou presque du dernier grand marché mondial à s’ouvrir. Le suivant sera peut-être l’Inde mais ça sera plus difficile. »

 

Les négociants présents à la conférence de presse de la FEVS ont tous insisté sur la nécessité de développer les capacités de production, « surtout quand nos concurrents développent les leurs partout dans le monde. » De même ils ont souligné l’importance des accords bilatéraux relatifs à la diminution des droits de douane et des entraves non tarifaires au commerce (étiquetage, normes etc…).  « Nous devons conforter ceux déjà signés et en développer d’autres ». En l’occurrence c’est l’Europe qui se retrouve en première ligne des négociations, avec le concours des autorités nationales . Mais, en termes de lobbying, le rôle de la FEVS est bien sûr incontournable. Le travail au quodien

de Nicolas Ozanam, le directeur de la Fédération des exportateurs.

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