VINITECH SIFEL : Un lieu privilégié de partage des expériences

26 décembre 2014

Un salon de l’importance de Vinitech, avec plus de 850 exposants, représente un événement unique pour apprécier les évolutions de la filière vitivinicole et celle du métier de vigneron. C’est à la fois un lieu d’exposition, d’information, de dialogue, qui réunit les meilleurs spécialistes.

Les petits matériels manuels côtoient les machines à vendanger ; les sociétés de dimension internationale mettent en valeur leurs équipements, les start-up et les micro-entreprises pointent leurs nez ; les prestataires de services en tout genre montrent leur savoir-faire ; les chercheurs et les techniciens des centres techniques et des organismes de recherches diffusent leurs travaux et recherchent les échanges ; les journaux vont à la rencontre de leurs lecteurs ; bref, toute la filière sera mobilisée pendant trois jours du 2 au 4 décembre au Parc de Expositions de Bordeaux-Lac.

Vinitech est un rendez-vous exceptionnel pour les viticulteurs car ils peuvent y rencontrer des interlocuteurs rarement accessibles le reste de l’année. C’est un lieu d’échange propice aux prises de contact, à la découverte de nouvelles activités et des produits innovants. On y vient pour réfléchir à ses projets, rechercher des informations, faire des affaires et les discussions s’avèrent toujours enrichissantes.

L’édition 2014 de Vinitech laisse une large part à l’information par le biais des nombreuses conférences qui abordent une diversité de thèmes. Les problématiques liées au respect de l’environnement, l’introduction des nouvelles technologies, le développement de nouveaux outils de communication… feront l’objet de débats animés. Les meilleurs experts des différents métiers de la filière seront là pour faire part de leurs expériences et dialoguer avec les vignerons.

L’équipe de la revue Le Paysan Vigneron sera présente sur le salon pendant les trois jours avec un stand (Hall 1, Allée E, Stand n° 1604) sur lequel sera organisé un grand jeu-concours. Nous organiserons aussi trois conférences, dans le cadre du Forum des Idées, sur des thématiques spécifiques : la mécanisation du tirage des bois, la flavescence dorée et la distillation charentaise. Vinitech est un lieu de partage des expériences que vous ne devez pas manquer !

L’édition 2014 de Vinitech est marquée à la fois par une prise de conscience environnementale de plus en plus forte au niveau des pratiques viticole et œnologique, et un besoin de maintenir des niveaux de productivité réalistes sur le plan économique. Ces deux éléments influencent fortement les démarches de productions et génèrent de nouvelles attentes souvent très concrètes mais pas forcément faciles à appréhender. Les fournisseurs mobilisent leur savoir-faire pour introduire des évolutions technologiques abouties et fonctionnelles directement issues des attentes concrètes des utilisateurs. Les technologies de pointe et l’ingéniosité sont présentes sur beaucoup d’équipements et dans beaucoup de domaines. On les voit apparaître sur tous les matériels, les plus coûteux et les très abordables, et au niveau de toutes les pratiques. De nouveaux acteurs s’intéressent au secteur vitivinicole en proposant des alternatives parfois surprenantes. La diversité des matériels primés par le Palmarès de l’Innovation illustre la mobilisation des compétences pour répondre à des attentes de plus en plus diversifiées, optimiser et simplifier la réalisation de nombreuses interventions. L’amélioration de la productivité des travaux et le respect des spécificités qualitatives, culturelles et environnementales du métier constituent les axes de développement prioritaires.

TROPHEE D’OR : Le nouveau concept de direction Easy Turn des MAV Pellenc

p18a.jpgLa société Pellenc a lancé l’année dernière la nouvelle gamme de MAV Optimum dont la conception est l’aboutissement d’une réflexion technologique novatrice. Le bureau d’étude a repensé l’ensemble de la structure de l’automoteur et l’implantation des cellules de récolte et des autres équipements polyvalents. Les préoccupations principales des ingénieurs ont été de rendre l’automoteur beaucoup plus maniable, facile à conduire, très performant au niveau de la récolte et sobre au niveau des consommations énergétiques. Le remplacement des colonnes de direction par le système Easy Turn a permis de concevoir le châssis porteur sur des bases différentes et d’améliorer considérablement la maniabilité des MAV lors des manœuvres. Les machines de la gamme Optimum ont un angle de braquage de 95° qui permet de reprendre le rang suivant dans les tournières les plus courtes. Les colonnes de direction ont été remplacées par un système innovant breveté à double piston hydraulique, l’Easy-drive, qui est positionné au-dessus des roues avant. Au moment des manœuvres en bout de rangs, la rotation des 2 roues avant s’accompagne du recul de la roue arrière intérieure, ce qui limite les besoins de place au niveau des tournières. La machine tourne sur place et reprend très facilement le rang suivant. La disparition des systèmes de colonnes de roues a permis aussi d’améliorer le positionnement du poste de conduite et la visibilité sur le tunnel de récolte.

Le Calibaie d’Amos calibre les baies en fonction de leur taille

p18b.jpgLe Calibaie est un équipement qui permet de réaliser une sélection qualitative des baies de raisins après que la vendange ait été égrappée et nettoyée. C’est un appareil de calibrage des baies en fonction de leur taille. Le principe repose sur une donnée reconnue en œnologie : les baies plus petites sont toujours plus qualitatives que les baies de grosses tailles. Le principe de tri fonctionne à partir d’un train de rouleaux dont l’intervalle varie et est réglable. L’ensemble de ces réglages permet d’adapter le fonctionnement de l’appareil à la diversité de la taille des baies selon les cépages. Des baies de merlot et de cabernet sauvignon n’ont absolument pas les mêmes « mensurations ». Le Calibaie se positionne dans la chaîne de réception de la vendange après l’élimination des baies non verrées ou millerandées. Il permet d’aller plus loin dans la recherche qualitative en proposant deux sélections différentes à partir d’une même vendange. Cette innovation favorise la réalisation de vinifications de différentes cuvées et cela permet d’optimiser la qualité des vins produits. La conception et la fabrication industrielle de ce nouveau matériel sont très abouties et les premiers essais d’utilisation au cours des vendanges 2014 se sont révélés intéressants.

TROPHEE D’ARGENT : Le système de reconnaissance de liquide Smart Glass pilote les pompages de moûts et de vins

p19a.jpgLe Smart Glass, de la société Inozy, est le premier outil de pilotage des transferts de moûts et vins utilisant un système de reconnaissance de la nature des liquides. Le principe de cette technologie innovante consiste à différencier la nature des liquides grâce à un capteur breveté qui mesure en continu la résistance et le déphasage électrique du liquide transféré. Chaque type de moût, les bourbes, le vin, les lies et l’eau ont des si-gnatures électriques spécifiques qui ont été modélisées au sein de l’équipement. Cela permet de programmer les pompages en étant sûr de transférer uniquement des liquides de même nature. Les intérêts de ces équipements sont importants lors des débourbages, des soutirages ou des opérations de lavage. Le capteur détecte les changements de liquides et pilote la pompe avec une connexion sans fil. D’autres champs d’application à la sortie d’un filtre ou d’un pressoir sont aussi envisageables pour optimiser le déroulement de ces interventions. Le Smart Glass est un appareil peu encombrant de 40 cm de long qui se branche sur les circuits avant ou après la pompe sur les tuyaux (2 versions diamètres 50 et 70). L’utilisateur programme la nature du liquide à transférer et ensuite le Smart Glass effectue le pompage. Cette innovation, qui a été testée dans plusieurs caves, est désormais commercialisée. Le cons-tructeur a fixé son prix de vente à 4 500 € HT.

L’EcosatelYt de la société Leger, un intercep innovant 100 % mécanique

p19b.gifL’EcosatelYt, de la société Leger, est un outil de désherbage mécanique du sol qui se démarque totalement des nombreux équipements présentés au cours des dernières années. Sa principale spécificité réside dans la simplicité de son principe de fonctionnement. L’entreprise, qui travaillait jusqu’à présent dans le secteur arboricole, a créé l’outil en portant un regard neuf sur le travail du sol du dessous des rangs. C’est un viticulteur qui est à l’origine du développement de ce nouvel équipement. L’EcosatelYt fonctionne sans hydraulique en mettant en œuvre trois interventions simultanées. C’est la traction de l’outil qui génère l’intervention de travail du sol. Le module de travail du sol se compose de trois éléments, une dent fixe décompactant la zone proche des ceps, puis 3 éléments mobiles munis d’excentriques installés sur un plateau rotatif et à l’arrière des chaînes de nivellement spécifiques. L’élément rotatif maintient les pièces travaillant toujours dans le sens d’avancement et assure l’effacement de l’outil devant les ceps par un contournement. Lors de l’avancement, les dents avant éclatent le sol à proximité de la souche et ensuite le plateau de trois satellites mobiles pénètre entre les ceps pour travailler superficiellement la terre à l’aide de petits socs. Leur rotation détruit les herbes et ameublit la terre superficiellement. Les chaînes finissent ensuite le travail en retournant les herbes, en brisant les mottes et en nivelant le sol. L’outil effectue un binage superficiel en limitant les déplacements de terre sous le rang. L’approche autour des ceps semble bonne et les risques de blessure des ceps, même en présence d’entreplants (tenus avec des tuteurs), sont limités. Des niveaux de vitesse d’avancement de 3 à 4 km/h sont propices à un meilleur fonctionnement. L’outil demande peu de puissance motrice (40 CV) et l’hydraulique n’est utilisée que pour assurer le centrage dans deux modules de travail du sol (besoins hydrauliques de 5 à 6 l/mn). Des roues de terrage permettent de régler la profondeur de travail. Les deux modèles actuels sont adaptés à des écartements de vignes de 1,5 à 2,50 mètres, mais le constructeur va proposer un équipement sur enjambeur et un autre pour les vignes larges de plus de 2,50 m. Le prix de vente d’une cellule complète avec un châssis et deux modules EcosatelYt équipé du système de centrage automatique se situe autour de 11 000 € HT. L’équipement a été testé par l’IFV Sud-Ouest au cours du printemps et de l’été derniers.

TROPHEE DE BRONZE : Le porte-interceps Egretier Mini-Sillon plus simple, performant et moins coûteux

p20.gifLe nouveau porte-interceps Mini-Sillon de la société Egretier est l’aboutissement de 15 années de recherche pour proposer un équipement conciliant performances, simplicité d’utilisation et prix de vente plus accessible. Michel Egretier est à la fois un passionné et un expert du travail mécanique du sol en viticulture. Les « déca » Egretier se sont fait un nom dans l’univers viticole et, au fil des machines, les machines mécaniques ont cédé la place à des équipements hydrauliques dotés d’accessoires innovants pour évoluer dans des conditions difficiles et à toutes périodes de l’année. L’apport de la technologie a eu aussi comme conséquence de rendre les matériels plus coûteux à fabriquer et à la vente. Depuis quelques années, M. Egretier cherchait a trouver un principe de châssis porte-inter-ceps moins coûteux à fabriquer. Son idée était de repenser la structure d’effacement des outils au niveau des ceps. Dans les vignes proches de l’usine, il a essayé et cassé beaucoup de prototypes. Ses efforts ont débouché sur un outil très innovant demandant beaucoup moins d’effort au moment de l’effacement. Les décavaillonneuses qui existaient jusqu’à présent s’effaçaient par un mouvement latéral par rapport au cep. Le nouveau porte-interceps fonctionne sur un principe totalement différent en permettant une rotation de l’outil (le décavaillonneur ou la lame) sur un axe. L’opération de rotation demande peu de puissance même dans les sols difficiles et elle est gérée uniquement avec des moyens mécaniques innovants qui, bien sûr, sont brevetés. La fabrication de ces ensembles revient beaucoup moins cher au constructeur et les prix de vente des porte-interceps Mini-Sillon sont également moindres (prix de vente de 8 400 € HT pour la paire équipée complètement). Une petite série de quelques appareils a fonctionné toute l’année dans plusieurs propriétés et les retours des utilisateurs sont bons. Son originalité réside dans une cinématique différente d’effacement et une simplicité de fabrication. Le mode d’effacement des outils non parallèle au rang autorise des vitesses d’avancement élevées (4 à 6 km/h).

L’humidificateur Hygromax limite les effets de brouillard dans les chais

p21b.jpgLa maîtrise de l’humidification des chais et de contrôle de l’hygrométrie deviennent des problématiques fréquentes dans certains bâtiments de stockage neufs dont la conception a privilégié les aspects de fonctionnalité d’utilisation des barriques. Or une humidification insuffisante augmente la consume et peut perturber l’évolution de la structure qualitative des vins et des spiritueux. L’appareil Hygromax, commercialisé par la société Bouyoud Distribution, permet de maîtriser l’hygrométrie des chais en utilisant des principes innovants. Le matériel est équipé d’un système à ultrason permettant de faire vibrer l’eau à une fréquence de 1,7 MHz. Les gouttelettes d’eau formées très fines sont diffusées vers l’extérieur par un système de ventilation intégré à l’équipement. La finesse des gouttelettes d’eau permet à l’atmosphère des chais de les absorber sans qu’il se forme de brouillard. Le système de ventilation à vitesse variable permet d’humidifier des bâtiments qui fluctuent entre 300 et 3 000 m3. Le débit horaire d’eau peut varier de 3 à 12 l/h. L’Hygromax, qui est un appareil mobile peu encombrant, fonctionne avec du courant 220 volts.

 

PRIX SPECIAL DU JURY : Le robot d’implantation du palissage de la société Duvigneau

p21a.jpgLa société Duvigneau et Fils a remporté les faveurs du palmarès du jury de l’Innovation en développant une unité d’implantation du palissage presque totalement robotisée. L’unité de pose du palissage est constituée d’une mini-pelle, d’un chariot avant portant les piquets et d’une cellule arrière assu-rant le déroulement de l’ensemble des fils. Le bras de la mini-pelle est entièrement robotisé. Un système de GPS centimétrique positionne la tête d’enfonçage à l’endroit initialement programmé (par exemple tous les 5 mètres) et le fonctionnement automatisé est commandé à distance par un système Bluetooth. L’unité devient complètement autonome pour gérer les déplacements, l’enfonçage des piquets et le déroulement des fils dans deux rangs en un seul passage. Un opérateur unique positionné à l’avant de la machine vient seulement positionner le piquet dans un guide métallique et, ensuite, c’est lui qui déclenche l’opération d’enfonçage. L’opérateur est équipé d’une ceinture qui dispose de toutes les commandes à distance de type Bluetooth. Les fils sont également déroulés sur les deux faces des deux rangs grâce à un système de bras articulés. L’appareil peut poser 6 fils sur chaque rang. Le marteau d’enfonçage utilisé est un équipement industriel qui n’est pas équipé de barre brise-roche pour faire les avant-trous. Une seule personne fait fonctionner l’appareil alors qu’actuellement l’enfonçage des piquets et le déroulement des fils s’effectuent en deux temps avec au moins deux à trois salariés. La société Duvigneau a travaillé en collaboration avec une équipe du laboratoire La-brie qui est spécialisé dans la robotique.

Peu d’évolution au niveau des équipements de taille assistée

Les travaux d’hiver de la taille, le tirage des bois et l’attachage représentent une charge de travail manuel importante en présence de conditions climatiques difficiles. L’utilisation des sécateurs électriques permet à la fois de rendre moins pénible la coupe des bois et d’augmenter les débits de chantiers. Les trois principaux constructeurs, Electrocoup (Infaco), Felco et Pellenc ne présentent pas cette année de nouveaux produits. Infaco a obtenu en milieu d’année le label « Origine France Garantie » pour son sécateur Electrocoup F 3010 qui est fabriqué en France dans l’usine de Cahuzac-sur-Vère, dans le Tarn. Le constructeur suisse Felco a sorti l’année dernière le modèle 801 dont la conception avait été totalement repensée. Le sécateur 801, très léger et maniable, est équipé d’un sac à dos ultra-plat conte-
nant les batteries et le boîtier de commande dont l’ergonomie ne gêne pas les tailleurs. Pellenc n’a pas renouvelé sa gamme de produit qui s’articule autour des sécateurs Lixion, Lixion Evolution et Treelion. L’année dernière, le constructeur a développé un harnais fonctionnel équipé de batteries légères que les utilisateurs attendaient.

Le nouvel attacheur électrique LEA 30 S de la société Mage Application

p22.jpgLa principale évolution au niveau du maté-riel portatif concerne l’attachage de la vigne. Jusqu’à présent, le marché était dominé par la société Pellenc avec l’attacheur électrique Fixion. La société Mage Application a développé un autre équipement d’attachage électrique au cours des hivers 2013 et 2014. La Pince LEA 30 a été testée dans toutes les régions viticoles françaises et en Charentes où plusieurs exemplaires ont fonctionné au printemps dernier. À l’issue de ces campagnes tests, l’appareil a donné globalement satisfaction malgré quelques phénomènes de bourrage des liens. Des améliorations ont été apportées à la fois au niveau du système de pilotage du moteur électrique déclenchant l’opération de liage et de la qualité des liens. Le fabricant propose cet hiver un nouveau modèle, l’attacheur LEA 30 S, qui est équipé d’une nouvelle carte électronique de commande des fonctions. Un harnais a été mis au point pour supporter la batterie et ne pas gêner les utilisateurs. L’autonomie de la batterie permet la pose de 13 000 à 15 000 attaches/jour et le temps de recharge n’excède pas 4 heures. La pince fonctionne en utilisant deux types de liens, du fil PVC et du fil photo-dégradable. Les consommables sont conditionnés en bobines de 400 m dont le prix s’élève à 6 € HT par unité. L’attacheur électrique LEA 30 S dans sa version complète avec les batteries, le harnais de portage et le chargeur est vendu 1 080 € HT.

L’intérêt de la mécanisation du tirage des bois se développe

La mécanisation du tirage des bois est désormais une intervention qui mobilise les bureaux d’étude des constructeurs. L’hiver dernier, deux entreprises, les sociétés Ero et Provitis, ont présenté des machines innovantes dont le fonctionnement semble adapté à la plupart des vignobles palissés. Les performances de ces équipements ont été testées dans le cadre de l’essai de Sainte-Lheurine, en Charente-Maritime, conduit par les techniciens des chambres d’agriculture de Charente et de Charente- Maritime. Ce travail a permis de comparer les approches de mécanisation à deux autres modalités, le tirage des bois 100 % manuel et le prétaillage en tête + tirage manuel. Les deux machines permettent d’effectuer l’intervention mécanique et une finition manuelle en 5,5 à 6 heures par hectare (dans des vignes à 2,50 m d’écartement). La modalité prétaillage en tête + tirage manuel nécessite presque 14 heures/ha de main-d’œuvre et le 100 % tirage manuel 19 heures/ha. L’opération mécanique de tirage des bois s’est avérée efficace avec les deux machines.

Les tireuses de bois Ero et Provitis : des machines à suivre

p23a.jpgp23c.jpgLa machine Ero extrait les bois du palissage par le dessus des rangs. Le matériel relève les fils au-dessus la tête des piquets (les fils devant être auparavant dissociés des agrafes des piquets) et convoie les sarments vers la tête de tirage des bois. Ce module, situé au-dessus des rangs, détache les bois des fils et les broie immédiatement. Ensuite, les fils retombent aux sols après le passage de la machine. L’utilisation de ce matériel nécessite une adaptation du palissage pour que les trois ou quatre fils du palissage soient mobiles. Les bois des deux premières longueurs de piquets ne sont pas tirés mécaniquement. Il faut ensuite repasser dans les rangs pour remettre en place les fils sur les agrafes ouvertes. La machine Provitis reproduit les gestes des tireurs de bois manuels qui extraient les sarments latéralement en les tirant vers le centre des rangs. Un disque ameneur opposé à la cellule de tirage des bois pousse les sarments vers la chaîne de transfert. Cet élément prend les bois et les dirige vers des roues qui les happent et achèvent l’opération d’extraction des sarments. Le fonctionnement de la tête d’extraction nécessite certaines spécificités au niveau de la préparation du palissage. Un intervalle de 50 cm entre le fil d’attache et le deuxième fil est indispensable. Ensuite, au moment de la taille, les tailleurs doivent libérer les sarments des fils d’attache. Un enroulement important des bois au moment de l’attachage pénalise aussi l’extraction des bois. Les deux sociétés Ero et Provitis ont tiré beaucoup d’enseignements de la campagne d’essais 2013-2014. Les modèles de tireuses des bois mécaniques qu’ils présentent à Vinitech bénéficient d’améliorations qui les rendent plus opérationnelles.

Une gamme de broyeurs à sarments chez Kirogn

p23b.jpgLa société Kirogn, qui avait été la première à développer une machine à tirer les bois, concentre aujourd’hui ses efforts sur les matériels phares de la gamme vigne : les prétailleuses, les broyeurs à sarments et les rogneuses. L’entreprise a décidé de fabriquer une gamme de broyeurs à sarments à axe horizontal qui soient aussi adaptés à l’entretien des couverts végétaux. Le produit, fabriqué dans les ateliers de l’usine de Villexavier, possède un caisson de bro-yage bas dont la hauteur de travail se règle au niveau du rouleau arrière. La conception des marteaux, avec une forme spécifique assez longue et large, confère au matériel une polyvalence d’utilisation pour les sarments et les herbes. La fabrication du caisson de broyage avec des épaisseurs importantes de métal et le montage d’un boîtier de transmission avec une sécurité roue libre représentent des équipements de série sur tous les modèles. La gamme de broyeurs Kirogn Vignes-Vergers est adaptée à une utilisation dans des largeurs de plantation allant de 1,50 m à 3 m.

Une nouvelle gamme de Rogneuses avant chez Kirogn

p24a.jpgLa société Kirogn lance aussi une nouvelle gamme de rogneuses avant, la série Horizon, qui a été déjà testée au cours de l’année 2014 dans le vignoble méridional. Le produit a été conçu pour être utilisé dans des vignes de 2 à 3,50 m d’écartement palissées ou à port libre (arcures hautes ou cordons). La société Kirogn a pensé le matériel pour qu’il permette sur les modèles de série les réglages d’écartements et de hauteurs de coupe à la fois symétriques ou indépendants sur les demi-faces et le dessus des rangs. Il est possible d’équiper les machines en option de coupes Sylvoses et d’ameneurs pour les conduites non palissées. Les éléments de coupe utilisent la technologie Kirogn des couteaux à lames polychromées dont l’intérêt est de concilier une qualité de coupe et un faible encrassement. Les machines sont équipées d’origine de sécurité sur les éléments de coupe. Un réglage de l’inclinaison de coupe du module du dessus des rangs est proposé en option. L’ensemble des commandes de la machine est piloté à partir d’une commande mono-levier ergonomique dont la conception est appréciée par les premiers utilisateurs. Un premier modèle de la nouvelle rogneuse avant Kirogn a fonctionné en Charente toute la saison dernière chez un entrepreneur de travaux viticoles et apparemment l’utilisateur en a été satisfait. La machine demande des besoins hydrauliques de 35 l/mn et le prix de vente du produit dans sa version de base se situe autour de 17 000 € HT.

Les tunnels de pulvérisation ventilée sont en train de s’imposer

La pulvérisation redevient un centre d’intérêt de plus en plus important avec la montée en puissance des problématiques environnementales et de réduction des intrants phytosanitaires. Dans le vignoble de Cognac, l’utilisation des tunnels de pulvérisation ventilés était perçue jusqu’à ces dernières années comme une alternative marginale qui répondait aux attentes des propriétés familiales de petites surfaces. Les exploitations de surfaces importantes qui emploient de la main-d’œuvre salariée considéraient ces équipements comme difficiles à conduire et beaucoup moins performants en termes de débit de chantier (20 à 25 ha traités dans une grande journée en pleine saison). Ce principe de pulvérisation n’était pas et n’est toujours pas déve-loppé par les constructeurs historiques de pulvérisateurs viticoles comme Berthoud, Nicolas et Tecnoma. Ce sont des acteurs nouveaux comme Bertoni, Dagnaud, Dhugues, Friuli, Lipco et S 21 qui ont choisi de fabriquer ces produits. Les ventes de tunnels de pulvérisation ventilés n’ont réellement commencé à décoller qu’à partir de la fin des années 2000, au fur et à mesure que le plan Ecophyto se mettait en place. Le Forum Pulvérisateurs, conduit par l’IFV et les chambres d’agriculture de Charente et de Charente-Maritime, a permis de tester plusieurs équipements dont les performances se sont avérées intéressantes. Les tunnels de pulvérisation ventilés ont séduit au départ des viticulteurs soucieux de trai-ter autrement et surtout plus efficacement leurs vignes. En général, ces propriétés utilisaient déjà des panneaux récupérateurs de bouillie pour effectuer les deux ou trois premiers traitements. Ils ont franchi un pas supplémentaire en utilisant toute l’année des tunnels ventilés et les retours d’expérience de ces pionniers ne laissent plus indifférents.

Une gamme de Turbipano portés de 400, 600, 800 et 1 000 l chez Dagnaud

p24b.jpgDans la région de Cognac, une quarantaine de tunnels de pulvérisation confinés toutes marques confondues est utilisée. Deux constructeurs, Dagnaud et Friuli, ont le parc de matériel le plus important. A l’issue des années à mildiou 2012, 2013 et 2014, les résultats ont été concluants quand, bien sûr, le raisonnement de la lutte a été bien maîtrisé. Le constructeur régional Da-
gnaud mise beaucoup sur le développement des Turbipano dont la technologie évolue en permanence. Le modèle de base, un appareil traîné 1 000 l, continue d’évoluer pour encore optimiser les conditions de confinement et la qualité de la pulvérisation en pleine saison. La grande nouveauté chez Dagnaud est le lancement d’une gamme complète de cellules de pulvérisation ventilées sur des appareils portés d’une capacité de 400 à 1 000 l. La base de cette nouvelle gamme utilise la structure des Pulpano sur lesquels ont été intégrés les ventilateurs centrifuges. La structure des panneaux récupérateurs en fibre de verre limite considérablement le poids des matériels. Le gros avantage de cette gamme de Turbipano porté réside dans la simplicité de son fonctionnement qui ne nécessite plus une centrale hydraulique indépendante. La demande de puissance hydraulique n’excède pas 15 à 20 l/mn, ce qui permet de faire fonctionner le matériel avec l’équipement hydraulique de n’im-porte quel tracteur. Le premier modèle, un 400 l, est destiné aux vignobles plus étroits de 1,50 m à 2 m d’écartement. Le modèle 600 l porté est adapté aux vignes de 1,80 m à 3 m d’écartement (palissées ou en arcures hautes). Il possède une autonomie permettant de protéger 5 ha avec un seul appa-reil. Sur le plan économique, la gamme de pulvérisateurs portés Turbipano est très compétitive puisque, par exemple, le 600 l est commercialisé au prix de 22 300 € HT. Pour satisfaire la demande de viticulteurs charentais ayant exclusivement des vignes larges, deux modèles portés de capacités de 800 et 1 000 l sont proposés. Leur utilisation n’est à envisager qu’avec des tracteurs de type mini-standards et standards. Ils seront commercialisés aux prix de 23 000 € HT pour le 800 l et de 23 700 € HT pour le 1 000 l. L’autre intérêt de ces appareils portés réside aussi dans leur besoin faible de puissance (30 à 40 CV maximum) qui limite fortement les consommations de carburant.

Dhugues élargit sa gamme de pulvérisateurs confinés Koléôs

p24c.jpgLa société Dhugues est une petite PME qui a percé dans le secteur viticole grâce à des équipements de désherbage chimique et à des panneaux récupérateurs de traitements classiques. Le constructeur a franchi une étape en lançant des tunnels de pulvérisation ventilés avec la gamme Koléôs. Il s’agit de pulvérisateurs portés et tractés dont la capacité varie de 400 à 1 000 l. Les matériels traînés ont une conception ori-ginale puisque la cellule de production d’air est portée par le trois points des tracteurs. Le module de pulvérisation confinée est constitué de panneaux récupérateurs en polyéthylène semi-rigide renfermant une rampe de pulvérisation fonctionnant sur le principe des jets portés. Les tunnels de pulvérisation sont équipés de systèmes d’élargissement hydrauliques permettant leur utilisation dans tous les types de vignes (étroites, larges, palissées, arcures hautes et cordons). Le point d’articulation de l’ensemble tracté (cellule de pulvérisation et cuve) décalé vers l’arrière confère à l’appareil une bonne maniabilité en bout de rang. Un système de roues boggies rend l’appareil stable dans les rangs et lors de tous les déplacements. L’alimentation en air verticale des cellules de pulvérisation crée un phénomène de turbulence propice à une pénétration du flux de pulvérisation dans la végétation. Le pulvérisateur fonctionne avec l’hydraulique des tracteurs et la demande de puissance se situe autour de 45 à 50 CV. Le pulvérisateur tracté Koléôs 800 l est commercialisé au prix de 26 600 € HT pour le modèle de base.

Le pulvérisateur Ecoprotect de Grégoire, une véritable innovation

p25a.jpgL’engagement de la société Grégoire dans la fabrication des tunnels de pulvérisation confinée est un événement important. Le fait que ce constructeur de dimension mondiale développe cette technologie est un signal fort dans l’univers de la pulvérisation viticole. Les techniciens Grégoire se sont beaucoup investis dans ce projet et l’appareil Ecoprotect présenté à la fin de l’été est un produit abouti. Le constructeur a souhaité tester la technologie en réalisant une campagne d’essais complète. Deux prototypes ont fonctionné durant toute la saison de traitements 2014, un dans un domaine viticole de l’Entre-deux-Mers en Gironde et l’autre dans une propriété importante en Charente. Les retours d’expérience ont été riches d’enseignements au niveau de la conception du produit et aussi des conditions de sa bonne utilisation. Le bien-fondé des choix technologiques originaux et novateurs développés sur ce matériel ne pouvait pas être lâché dans la nature sans une phase de validation sérieuse. L’Ecoprotect est réellement un pulvérisateur confiné novateur, pensé pour minimiser les phénomènes de dérive et concentrer la pulvérisation sur la vigne. Il fonctionne en utilisant un système de production d’air de type pneumatique qui alimente des cellules de pulvérisation confinée fabriquées dans le même matériau souple (bâche très résistante). Grégoire a fabriqué des modules de pulvérisation confinée épou-sant parfaitement la végétation des rangs de vignes. La structure constituée du matériau souple, une fois mise en pression d’air, crée un caisson de confinement enveloppant les deux côtés et le dessus des rangs. À l’intérieur de cet élément, des boudins verticaux perforés à leur base et en haut diffusent l’air dans la zone confinée. Il se crée une bulle d’air animée de turbulences qui se comporte comme un rideau homogène mobile dans les rangs de vignes. L’ajustement des deux cellules de confinement (par des réglages hydrauliques de la rampe) au plus près de la végétation réduit les phénomènes de dérive et concentre le flux de pulvérisation dans le cœur de la végétation. Le constructeur estime que le principal avantage du caisson d’air mobile du pulvérisateur Ecoprotect est d’améliorer la qualité de la pulvérisation. À la base des cellules, le système de récupération recycle les volumes de bouillie recueillie sur les parois intérieures des panneaux. L’utilisation de matériaux souples présente aussi l’avantage de rendre les cellules de confinement légères et très résistantes au choc avec le palissage. L’Ecoprotect permet de travailler à des volumes de 100 l/ha en pleine saison, ce qui confère aux modèles de 1 000 et 1 500 l une autonomie importante. La commercialisation de cette gamme est effective depuis quelques semaines et déjà l’accueil du produit par les viticulteurs est bon. Le pulvérisateur Ecoprotect 1 000 l est vendu au prix de 34 000 € HT.

Des attentes de plus en plus segmentées au niveau de la mécanisation des vendanges

p25b.gifLa mécanisation des vendanges est toujours un centre d’intérêt majeur pour les viticulteurs qui formulent de nouvelles exigences concernant la productivité, la fiabilité et la qualité. D’une manière générale, les machines à vendanger sont devenues des matériels sophistiqués sur le plan de leurs fabrications en raison de l’introduction de technologies embarquées facilitant la conduite et optimisant les réglages. Une partie des utilisateurs semblent demandeurs de ces évolutions de pointes alors que d’autres privilégient un niveau de fonctionnalité plus rationnel et des produits plus accessibles en prix. Les attentes en matière de qualité de la vendange sont aussi très importantes et de plus en plus spécifiques à la nature des productions de chaque région viticole. Les systèmes de tri embarqués sont prisés dans les vignobles produisant des vins rouges et des rosés alors que, pour les vins blancs, le respect de l’intégrité des grappes demeure important. Les quatre constructeurs, Ero, Grégoire New-Holland et Pellenc, s’attachent à satisfaire ces attentes assez diversifiées en proposant des machines disposant d’un niveau d’équipement embarqué évolutif. New-Holland n’a pas fait évoluer sa gamme de MAV 9000 depuis sa sortie en 2011.

Des vendanges tests pour les machines Ero

p26.jpgEro, le nouveau venu dans l’univers de la mécanisation des vendanges en France, a vécu en 2014 une campagne test avec la gamme d’automotrices Grappeliner 6000. Le constructeur allemand a développé quatre modèles de 155, 175, 185 et 200 CV en utilisant un principe de convoyage avec un seul tapis. Dans un vignoble comme les Charentes, la présence d’un seul convo-yeur interpellait beaucoup d’observateurs qui se demandaient si ce type de machine allait être adapté aux forts rendements. L’utilisation depuis trois ans d’une MAV Ero par un gros domaine en Charente a permis de lever cette ambiguïté. La vitesse de convoyage très élevée (jusqu’à 12 km/h) associée à un système de nettoyage de la vendange innovant contribuent à rendre le convoyage performant. Un extracteur horizontal est positionné sur toute la longueur du tunnel de récolte au-dessus du tapis et une soufflerie située du côté opposé pousse les feuilles vers l’extracteur (avant qu’elles soient au contact de la vendange). Un deuxième niveau de net-
toyage intervient au moment de la chute de la récolte dans la benne latérale. Le fait que l’ensemble de récolte soit positionné d’un côté de la machine et que de l’autre, le moteur et la benne occupent le même espace, permet d’équilibrer parfaitement les charges. La machine a un gabarit assez compact et un centre de gravité très bas, ce qui est très propice à la motricité. La benne latérale de 25 hl (sur le côté droit) est complètement intégrée dans le châssis et son vidage dans les remorques s’effectue rapi-dement. La cabine centrale à l’avant permet au chauffeur d’avoir une bonne visibilité sur les rangs de vignes. Elle est spacieuse et dispose d’une planche de bord parfaitement équipée avec notamment un écran de grande taille. Les paramètres de fonctionnement de la machine et ceux de pilotage de l’ensemble de récolte sont en permanence affichés. Un système de guidage automatique rend la MAV facile à conduire et permet au chauffeur de concentrer son attention sur le déroulement de la récolte. L’automate de bord enregistre et archive les paramètres de fonctionnement de l’ensemble de récolte (fréquence de se-couage, pincement, vitesse des convoyeurs, régime des extracteurs…). La mise en mémoire de ces éléments facilite le travail des chauffeurs quand ils changent de parcelle. Des caméras de recul montées en série facilitent les manœuvres en bout de rang et la nuit. La fabrication soignée de la machine a été aussi pensée pour faciliter le nettoyage et l’entretien quotidien. La société Ero affiche de réelles ambitions avec cette gamme de machines.

Les nouvelles automotrices Grégoire, G7 200, G7 Élite et G8 Élite

p27.jpgChez Grégoire, 2014 est le millésime du renouveau avec le lancement de plusieurs modèles d’automotrices et de tractées. La première nouveauté est une automotrice d’appel de gamme, la G 7200, qui dispose des apports de technologie actuels. Il s’agit d’une machine d’un gabarit compact destinée aux vignobles de 1,50 à 3,50 m d’écartement. Avec ce produit, le constructeur a souhaité capter l’intérêt des utilisateurs à la recherche d’une technologie efficace et accessible. Le porteur compact et polyvalent est équipé d’une correction de dévers de 600 mm et d’une direction à faible encombrement. La motorisation 4 cylindres Deutz de 123 CV, L’Eco-drive, le dispositif antipatinage et le régulateur de vitesse Auto-speed font partie de l’équipement de base. Le poste de conduite centrale spacieux, bien équipé, a été pensé de façon ergonomique. Le mo-dule de récolte reprend toutes les nouveautés Grégoire en matière de pilotage de la tête ARC et convoyage. Les utilisateurs peuvent faire monter en option le système de tri de vendange Cleantech. Grégoire a sorti avant les vendanges la gamme G7 et G8 Élite qui est équipée de moteur 4 et 6 cylindres avec les technologies DOC et les vannes EGR. Ces automotrices bénéficient d’un équipement embarqué haut de gamme qui améliore les performances et apporte du confort à l’utilisateur. La gestion automatisée du régime moteur limite les consommations de gas-oil à moins de 10 l/h. Le challenge 24 heures de vendange non-stop de vendanges organisé en Charente au mois d’octobre dernier a confirmé un niveau de consommation de 9,8 l/h avec une G8 Elite. Le poste de conduite central bénéficie d’un grand confort et un nouvel écran tactile VIEWmaster très large et bien agencé permet de contrôler l’ensemble de paramètres liés à la récolte et à l’avancement du porteur. Un système de gestion automatisé des caméras facilite les manœuvres dans les situations difficiles et la nuit. Les opérations de lavage en fin de journée peuvent être gérées à partir d’une commande déportée sur la passerelle arrière. L’opérateur pilote toutes les fonctions de récolte et le vidage de la benne centrale sans avoir besoin d’accéder à l’intérieur de la cabine. La dernière nouveauté concerne le créneau de marché des tractées avec la sortie d’un nouveau modèle, la G3, qui bénéficie de toutes les avancées technologiques récentes de Grégoire.

Une première campagne d’utilisation pour la gamme Pellenc Optimum

p28a.jpgPellenc, avec sa gamme Optimum, a complètement refondé la technologie de ses machines en 2013. Les MAV ont été repensées de A à Z et de nombreuses innovations sont apparues. L’une des plus spectaculaires est le système de direction Easy Turn. Cette innovation a permis au cons-tructeur de totalement réaménager l’avant de la machine et le poste de conduite. Les manœuvres dans les tournières courtes s’effectuent facilement et le chauffeur dispose d’une très bonne visibilité sur le rang de vigne. La nouvelle cabine est beaucoup plus spacieuse et fonctionnelle. Les chauffeurs apprécient à la fois l’espace intérieur et la facilité d’accès. La planche de bord a été aussi repensée pour faciliter la conduite en maîtrisant la programmation de la hauteur de récolte, du relevage et de la remise en route automatique de la tête de récolte à l’entrée des rangs. Le secouage, qui a subi des améliorations, s’avère efficace, plus respectueux de la végétation et précis à régler. Au niveau du convoyage bas, la présence de convoyeurs à claire-voie facilite le nettoyage qui est effectué à l’arrière avec des extracteurs disposant de divers réglages. Tous les modèles de la gamme peuvent être équipés des systèmes de tri à rouleaux Sélectiv Process. Les châssis des MAV sont conçus pour effectuer des travaux en polyvalence à partir d’un bras porteur et d’une vaste gamme d’outils développés par le constructeur.

Une méthode de chauffe des barriques avec un module de céramique

La société Vinéa, à Jonzac, a développé un nouveau système de chauffe des barriques à partir d’un module de céramique qui permet d’aborder l’opération de bousinage avec beaucoup de progressivité et de régularité. La traditionnelle chaufferette est remplacée par une technologie très innovante dont la mise au point a mobilisé le savoir-faire d’une équipe d’experts du bois et de spécialistes des aspects de combustion. La chaufferette traditionnelle est remplacée par une méthode de torréfaction qui dégage une chaleur homogène mais pas asséchante. Le module de céramique positionné dans la coque de la barrique est en quelque sorte mis à une température choisie par l’opérateur. Les essais ont permis de définir des plages d’utilisation adaptées pour satisfaire toutes les attentes en matière de chauffes : faibles, moyennes et fortes. Des niveaux d’intensité des températures variables conjuguées à des durées de l’opération modulables permettent de piloter « la cuisson » du bois avec beaucoup de précision. Le principe de torréfaction avec le module de céramique et les machines permettant de réaliser l’opération font l’objet de brevets. Les premières fabrications de barriques avec ce procédé ont commencé en 2012 et se sont poursuivies en 2013 et 2014. Les responsables de l’entreprise indiquent que les conclusions des essais (uniquement au départ sur des vins) débouchent sur la révélation d’une structure qualitative plus propice à la perception des saveurs de fruits et de sucrosité. Le principal intérêt du procédé est de respecter la structure du bois durant toute la phase de torréfaction (quelle que soit son intensité). Les plages de réglages importantes et très précises au niveau des températures et la reproductivité parfaite des cycles de cuisson ouvrent de nouvelles possibilités pour adapter les process de bousinage à la nature de chaque vin. Cette année, des essais sont engagés sur des eaux-de-vie en Charentes. La société Vinéa utilise aussi cette technique pour fabriquer des Staves depuis plusieurs années.

La barrique Vicard Écoresponsable est fabriquée à partir de douelles assemblées

p29a.jpgDans l’univers de la tonnellerie, les pertes de bois sont importantes au moment de la fente des merrains. Pour obtenir des douelles de chêne français totalement étanches et adaptées à la fabrication des fûts, le respect de certains principes est indispensable. Il faut que le fil du bois soit respecté et que les douelles aient une épaisseur et une largeur suffisantes. Les pertes de bois à l’issue de la fente sont de l’ordre de 75 %. La largeur normale d’une douelle se situe entre 5 et 8 cm. Jean-Charles Vicard, qui voyait partir au rebut des douelles pas assez larges (entre 3 et 5 cm), a réfléchi aux moyens de tirer profit de cette fraction de bois de qualité. Il a essayé d’assembler ces petites douelles en utilisant le brevet de bouffetage qu’il avait déposé au début des années 2000. Cette technique est utilisée pour fabriquer tous les fonds des barriques dans l’entreprise depuis 10 ans. Elle a été adaptée pour « coller » deux petites douelles afin d’en faire une de taille normale. Après divers essais d’usinage du bois, un procédé nouveau a été mis au point et testé sur quelques barriques. L’objectif était de fabriquer des fûts uniquement avec ces douelles assemblées. Les résultats des essais conduits depuis fin 2012 sur des vins et des eaux-de-vie se sont révélés concluants. La technique d’assemblage n’a pas engendré de fuites et l’apport qualitatif de ces barriques semblait identique aux fabrications traditionnelles. Cette innovation permet de récupérer des merrains de petites largeurs dans des volumes de chêne inexploités (1 m3 récupéré pour 30 m3 mis en œuvre). Les petites douelles sont mises en maturation à l’air libre dans des conditions identiques aux autres pièces. La phase d’assemblage intervient au moment de la préparation des douelles juste avant le cintrage des coques des fûts. L’équipe de la tonnellerie Vicard considère que cette barrique est l’aboutissement d’une démarche écoresponsable, d’où son nom : la Barriques ECO 3. L’entreprise fabrique environ 1 000 barriques de ce type par an.

Les experts bois d’Oenowood International privilégient « le sur-mesure »

p29b.jpgLes métiers du bois destinés à la tonnellerie et à l’univers des vins et des spiritueux ne s’improvisent pas. Devenir un expert ne s’apprend pas sur les bancs de la faculté mais en vivant les réalités des différents métiers d’une filière complexe mais très passionnante. Alban Petiteaux et François Parthon de Von ont mis en commun leurs expériences respectives, la commercialisation du bois et des fûts pour le premier et l’approvisionnement et l’achat de bois pour le second. Les deux hommes, qui ont travaillé ensemble dans une grande tonnellerie cognaçaise, ont créé leur propre société, Oenowood International, courant 2011. Leur métier est de mettre à disposition leurs connaissances et leur expertise en matière de bois destinés à l’œnologie et à la tonnellerie auprès d’un public de client large. F. Parthon de Von connaît parfaitement toutes les forêts françaises et européennes, et les acteurs qui travaillent les bois à destination de la filière tonnellerie. Ce savoir-faire est mis à profit sous la forme de prestations de services diverses pour, par exemple, gérer des achats de merrains verts, maturés bruts ou usinés pour des petites tonnelleries, des viticulteurs et des négociants en vins et eaux-de-vie. La société OenoWood s’est aussi constitué son propre parc à bois qui est implanté sur deux sites à Jarnac et en Charente-Maritime. La sélection des bois repose sur une volonté de proposer des fûts et des Staves de qualité et adaptés aux besoins les plus diversifiés. La maturation des merrains sur parc est conduite à l’air libre pendant une durée de 24 à 36 mois pour tirer le meilleur des potentialités des douelles. A. Petiteaux considère que la vocation de la société Oenowood est de proposer des solutions sur-mesure pour fabriquer 5, 10, 50, 100 barriques identiques ou différenciées. Les deux associés ont développé une gamme de barriques Premium et, plus récemment, des Staves AuthentiQ élaborés en respectant les principes qualitatifs de la filière tonnellerie. Ces produits sont issus de chênes français de hautes futaies fendus et mûris sur parc à l’air libre pendant plus de 24 mois. L’enjeu est de proposer des Stave issus de bois de premier choix qui sont ensuite torréfiés thermiquement avec des moyens technologiques performants. Le souhait des deux experts est d’apporter à leurs clients des conseils personnalisés qui débouchent sur le développement de fûts ou de Staves sur-mesure vraiment corrélés à la qualité de leurs vins et de leurs eaux-de-vie.

 

 

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