Le chiffre de fabrication du Cognac de la récolte 2011 vient de tomber. Le service statistiques du BNIC, l’interprofession du Cognac, l’a publié le 13 juin sur son site inernet . Au cours de la campagne de distillation arrêtée au 31 mars 2012, il se sera fabriqué un peu moins de 770 000 hl AP * d’eaux-de-vie de Cognac. Sur les trente dernières années, cette campagne de distillation se classe, en terme volumique, au 3 ème rang, après 1989/1990 (805 623 hl AP) et 1990/1991 (798 916 hl AP).
La dernière campagne de distillation distance donc celle de 2010/2011 qui s’était pourtant soldée par une production élevée, de 714 928 hl AP. Ce volume important s’explique bien sûr par le rendement Cognac autorisé lors de la récolte 2011 (11,02 hl AP/ha) mais aussi par le fait que bien peu de surfaces ont échappé au Cognac. Hormis les vignes « cépages double fin » consacrées aux moûts Pineau, combien furent distraites du Cognac ? Le climat de confiance générale autour du Cognac a maximisé la transformation du vin en eau-de-vie.
A l’autre bout de la chaîne, les sorties – les utilisations de Cognac – atteignaient à fin mai 2012 – sur les 12 mois mobiles – 503 856 hl AP. Sur ce volume, 462 855 hl AP furent expédiés sous forme de Cognac et 41 000 hl AP sous d’autres formes (mutations Pineau, liqueurs…).
Si l’on se tourne vers le passé et que l’on regarde, par comparaison, les sorties Cognac en 1989/1990, elles représentaient alors 496 766 hl AP. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le niveau de fabrication actuel semble donc cohérent par rapport aux débouchés, dans une mise en perspective à moyen et long terme rendue nécessaire par la nature même du Cognac.
Seule chose mais pas des moindres ! Ne pas oublier de croiser les doigts pour ne pas avoir à revivre la situation d’après 1991, où les ventes avaient connu une pente descendante, elle même traduite par des passages en chaudières drastiquement revues à la baisse. Pour mémoire, le seuil plancher de la distillation fut atteint en 1999/2000, avec une fabrication d’eaux-de-vie de 324 716 hl AP.
A l’époque, c’est l’éclatement de la bulle japonaise qui avait provoqué le retournement de situation. Au pic des ventes et des fabrications, en 1989/1990, le marché japonais représentait 78 000 hl AP. Il arrivait au second rang, juste derrière celui des Etats-Unis (82 000 hl AP).
Aujourd’hui, le marché américain pèse pour 134 845 hl AP et celui de la Chine et de Singapour, en cumulé, pour 145 000 hl AP. Peut-on imaginer voir la « bulle chinoise » éclater un jour ? C’est sans doute possible mais plus le poisson est gros, plus il a de réserves. Et l’histoire se répète rarement dans les mêmes termes.
* Volume exprimé en hectolitres d’alcool pur. Le chiffre officiel publié à fin mai est de 748 548 hl AP mais, comme le précise les services du BNIC, il doit être complété de 19 000 hl AP, en fin d’anayse.