Cognac s’interroge sur son potentiel de production

21 décembre 2012

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L’interprofession du Cognac a relancé en juillet dernier une réflexion prospective sur l’avenir de sa filière. La présentation de cette première étape, a valeur de diagnostic, a été faite le 21 décembre 2012 au BNIC (Bureau national interprofessionnel du Cognac). Objectif du « Business plan », puisque tel est son nom : se projeter à l’échelon de 15 ans.

Aujourd’hui le Cognac vend 14 millions de caisses*. Dans 15 ans, en 2027, la filière prévoit d’en vendre 20 millions et ce en dépit des aléas économiques. Cette vision « pro-active » des ventes, les  professionnels du Cognac la font reposer sur leur expérience – « même une crise forte comme celle de 2009 n’a pas durablement affecté les expéditions de Cognac. Après un trou d’air, les ventes sont reparties. Plus la crise est forte, plus le rattrapage est conséquent. » Sans doute cette analyse doit-elle beaucoup au fait que le Cognac ne représente qu’1% du marché mondial des spiritueux. Pour les maisons de négoce, la marge de progression du Cognac reste énorme.

Production et stock

Face à cela, comment se comporte la production et, par la bande, le stock ? Le Business plan, concerté entre viticulture et négoce, livre un constat : aujourd’hui, la productivité du vignoble charentais est de 88 % (ce qui veut dire que 12 % du vignoble ne produit pas, pour des raisons diverses et variées, maladies du bois, vieillissement des ceps…). A l’horizon de 15 ans, sa capacité à produire tomberait à 72,6 % si rien n’était fait d’ici là ; ou, plus exactement, si le taux de renouvellement se maintenait au niveau actuel de 3,3 % : 2,2 % de replantation et 1,1 % de complentation (remplacement des pieds morts dans le rang de vigne).

L’objectif fléché par les professionnels à travers le Business plan et qu’a exprimé Jean-Marc Morel, président du BNIC (Bureau national interpofessionnel du Cognac) : « retrouver un niveau de productivité optimum de 92 % grâce à un taux de renouvellement du vignoble de 4,4 % par an ; par ailleurs assurer la fluidité du stock par un rattrapage de surface, en augmentant la surface plantée. » A ce sujet, le président de l’interprofession n’en a pas dit plus le 21 décembre.  

D’accord sur le constat

«Nous sommes d’accord sur le constat, a poursuivi J.M Morel. Reste au Comité permanent à définir les orientations et proposer un plan d’action : les scenari à retenir pour cerner la demande du Cognac ; les scenari à retenir pour gérer le potentiel de production. » Après le diagnostiqc, interviendra donc la seconde étape, celle des orientations à prendre. On l’annonce dans quelques mois. 

Les professionnels charentais nourrissent une peur viscérale : que la production, dans 15 ans, se révèle trop faible pour assurer le développement de la filière. Entre temps, les parties prenantes devront s’être mises d’accord sur les outils de pilotage. Les choses intéressantes commenceront. Dire qu’elles seront faciles !

Caisses normalisées de 8,4 l (12 bouteilles de 70 cl)

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