Il faut remonter au début de la décennie 80 – 1983, 1987 – pour trouver une année viticole aussi tardive. C’est l’effet direct d’une climatologie 2013 atypique, marquée par un printemps froid et humide. La floraison des Ugni Blanc, intervenue fin juin, affichait un retard d’au moins trois semaines par rapport à l’ordinaire. Elle s’est déroulée dans des conditions difficiles (pluviométrie) qui, conjuguée à la vigueur des vignes, favorisèrent coulure et millerandage.
L’été allait-il permettre de rattraper le retard ? Pas vraiment. Sans être désastreuse, la météo. s’est révélé « moyenne ». Elle n’a pas permis de combler la somme des températures nécessaire. Conséquence : des vendanges tardives, à l’unisson du début de cycle végétatif.
A Cognac, le 7 octobre va vraiment sonner le « top départ » des vendanges, avec sans doute un étalement des dates de récolte jusqu’au 15 octobre, en fonction des situations individuelles (surfaces, durée du chantier de vendanges…). Cependant, une chose est sûr ! C’est l’état sanitaire des raisins qui va dicter le tempo de la récolte. Car le botrytis, très présent dans les vignes, a une incidence qualitative élevée sur les eaux-de-vie.
En ce qui concerne les prévisions de récolte, les comptages réalisés par la Station viticole du BNIC dans le cadre de son réseau maturité, indique un « cœur de cible » entre 100 et 110 hl vol ha , assorti d’un TAV moyen autour de 8,5 / 9 % vol.
En alcool pur, le rendement moyen régional risque donc de tourner autour de 8,5 / 9 hl AP ha. Petite récolte ? Pas tellement comparée aux autres régions. Mais c »est vrai que par rapport aux objectifs ambitieux visés par la région cette année – 11,71 hl AP ha de rendement commercialisable, assorti de moults réserves – ce potentiel de rendement apparaît un peu juste.
Bien sûr, il sera très hétérogène entre les propriétés, en fonction des terroirs (précoces, plus tardifs) mais aussi et surtout des viticulteurs. Une année tardive exacerbe toujours les différences d’itinéraires culturaux