Bilan satisfaisant

27 juin 2009

Malgré une baisse de volume de 30 % sur la récolte 2007, due essentiellement aux Ugni blanc, la branche viticole d’Uniré a réussi à maintenir la rémunération de ses adhérents en 2007-2008, grâce à la bonne valorisation du Cognac. Des actions commerciales dynamiques apportent un nouvel éclairage aux produits de la cave.

 

Le président Jean-Jacques Enet a présenté les résultats de la cave coopérative se rapportant à l’exercice du 1er août 2007 au 31 juillet 2008. Avec un volume vinifié de 27 900 hl vol., la récolte 2007 se classe parmi les plus faibles de la cave. Pour mémoire, le record fut atteint en 1976. Cette année-là, la coopérative avait rentré 14 000 tonnes de raisins, occasionnant la production de 112 700 hl vol., quatre fois plus qu’aujourd’hui. En 2007, le principal facteur de décrochement fut l’Ugni blanc, dont le mauvais état général du vignoble n’a pas permis de rattraper un millésime peu généreux. Sur un total de 27 900 hl vinifiés, les vins de pays représentent 8 700 hl vol. (31 % de l’ensemble) et les moûts Pineau 1 833 hl vol. (6,5 % du total). Le reste de la récolte a servi à élaborer des vins de table rouge et rosé pour 26 017 hl vol. et des vins de table blanc et blanc Cognac pour 14 700 hl vol. Le président Enet a noté que, dans ce contexte, les fabrications de Pineau s’étaient avérées très inférieures aux besoins. « Avec 1 260 hl vol. élaborés en rosé et 1 180 hl vol. en blanc, notre stock se creuse de plus de 1 000 hl vol. et atteint le seuil critique de 8 700 hl vol. » En guise de compensation, la coopérative a fabriqué davantage de Pineau en 2008 (5 600 hl vol.).

Sur le dernier exercice, le chiffre d’affaires de la partie viticole d’Uniré s’est élevé à 7,5 millions d’€ (sur un total de 11 millions d’€). Les ventes détail ont représenté 65 % du chiffre d’affaires, en légère progression par rapport au dernier exercice. Les plus fortes hausses proviennent du mousseux et du vin de table mais le Pineau et le Vin de pays restent les produits les plus vendus de la cave. Si les ventes de Pineau en bouteille (aucune vente de Pineau vrac) accusent une légère baisse (- 2 %), les ventes de Vins de pays affichent une hausse de 3 %, essentiellement due aux nouveaux produits, Ultimium hier et Soif d’Evasion aujourd’hui. Concernant Soif d’Evasion, 40 000 bouteilles furent vendues en six mois, depuis son lancement en fin de printemps 2008. Ceci dit, dans la catégorie des ventes au détail, c’est toujours le Pineau qui tient la corde avec 2,2 millions d’€ de chiffre d’affaires, suivi des Vins de pays (2 millions d’€). Concernant toujours les ventes détail, J.-J. Enet a indiqué que 80 % du chiffre d’affaires des produits embouteillés était réalisés sur l’île dont 33 % de ces 80 % au Cellier, le magasin de la cave, à Bois-Plage-en-Ré.

Malgré des apports de raisins inférieurs de 30 % à la campagne précédente, la coopérative a réussi à maintenir la rémunération de ses adhérents. En 2007-2008, c’est la hausse des cours du Cognac qui a permis de compenser l’effet volume. Comme de coutume, la rémunération des adhérents (3 millions d’€ sur le dernier exercice) représente environ la moitié du chiffre d’affaires viticole. A la coopérative, 250 adhérents livrent des raisins, sachant que 60 producteurs assurent 90 % des apports.

Même si la coopérative bénéficie d’une clientèle estivale « captive », doit-elle s’en satisfaire ? La réponse est naturellement non. L’arrivée il y a deux ans de Bruno Blin, le responsable commercial affecté aux produits viticoles comme à la pomme de terre AOC, n’est pas étrangère au lancement d’actions de promotion « hors les murs ». L’homme qui vient de la grande distribution – il travaillait précédemment chez Pomona, 1er groupe européen de fruits et légumes, où il était chargé en régions d’un produit très pointu, la salade en sachet – a tout de suite compris l’intérêt qu’il y avait à se « vendre » à La Rochelle et ailleurs. Ainsi, depuis décembre 2007, les vins, Cognacs et Pineaux de l’île de Ré essaiment-ils sur les tables des VIP et autres clients potentiels, à l’occasion d’événements comme le Salon de l’entreprise à l’Encan de La Rochelle, le lancement d’une nouvelle voiture haut de gamme, le Salon de l’agriculture à Paris, un rallye automobile, le dernier Salon nautique… En terme de visibilité, cela donne de l’épaisseur aux produits de l’île de Ré et contribue à populariser Pineaux, Vins de pays charentais ou cocktails au Cognac.

Une autre initiative de la cave, partagée cette fois par les vignerons d’Oléron, l’autre coopérative insulaire, a trait à la sortie d’un « Pineau des îles ». A la question d’un adhérent qui se demandait si ce Pineau n’allait pas concurrencer le Pineau rétais, le directeur d’Uniré, Christophe Barthère, a répondu que ce Pineau allait être vendu aux alentours de 10 € la bouteille. « A ce niveau de prix, nous ne risquons pas grand-chose. Qui plus est, ce produit est destiné à la grande distribution. Pour pouvoir attaquer ce marché, il faut pouvoir présenter des volumes. Avec nos collègues de Viti-Oléron, nous serons plus forts, en sachant qu’il ne s’agit pas de brader nos produits. »

Dans son rapport moral, Jean-Jacques Enet est revenu sur la fusion des trois entités rétaises, la Coopérative des vignerons de l’île de Ré, la coopérative La Maraîchère et la branche appro. « Après de nombreuses années de bons et loyaux services, nos coopératives ont fusionné, afin de créer une structure mieux adaptée à nos activités. Vue de l’extérieur, la mutation peut paraître simple. Elle cache cependant beaucoup de travail. Aujourd’hui nous disposons d’une entreprise apte à faire face au contexte économique. Conçue pour améliorer le revenu de ses adhérents, la coopérative fonctionne selon le principe de l’intelligence collective et de l’esprit d’équipe. L’adhésion aux principes coopératifs, c’est un peu comme le mariage : “pour le meilleur et pour le pire”. Par conséquent, on ne peut pas prendre uniquement le meilleur à la coopérative et aller voir ailleurs pour le reste. Afin de remplir correctement son rôle, notre entreprise est soumise à des règles que chacun doit respecter. Cette coopérative est pour nous, producteurs rétais, l’outil le plus approprié à nos activités. Elle occupe également une place stratégique dans l’aménagement du territoire. Imaginez l’île de Ré sans cultures, sans produits du terroir si chers aux touristes. Il est donc indispensable de maintenir nos activités, car c’est la seule façon de conserver un outil économique performant. C’est ensemble que nous y parviendrons. »

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