Une Nature « Rebelle »

13 mars 2009

Le déroulement du cycle végétatif 2007 qui avait si bien commencé avec un débourrement précoce, homogène et une charge d’inflorescences plutôt intéressante, a littéralement basculé dans un contexte d’inquiétude majeure pour le devenir du potentiel de production. Le mois de mai pluvieux et frais a eu une incidence forte sur la croissance des vignes qui a été très hétérogène dans les parcelles et cela a perturbé l’organisation des travaux de palissage. Ensuite, les vents très forts du week-end de la Pentecôte ont occasionné une casse de sarments importante que bon nombre de viticulteurs évaluent autour de 20 %. Entre le 25 mai et le 10 juin, l’alternance de pluies, de niveaux de températures bas et de trop rares journées de beau temps a provoqué un étalement de la floraison (plus de 10 jours) et les conditions de pollinisation n’ont pas été optimales. L’Ugni blanc semble cette année avoir coulé puisqu’à partir du 15-20 juin un fort millerandage est apparu. Les grappes ont beaucoup trié et dans certaines parcelles le phénomène est assez spectaculaire. La persistance d’un climat très pluvieux en juin a aussi entraîné le développement de fréquents symptômes de chlorose qui ont amplifié les phénomènes de millerandage. Localement, des orages de grêle début mai et fin juin ont aussi occasionné des dégâts sévères qui risquent de mettre en péril l’équilibre économique de certaines propriétés.

L’autre sujet d’inquiétude majeure du moment est bien sûr le mildiou. Entre le 5 mai et le 25 juin, les précipitations moyennes dans la région délimitée dépassent 200 mm, avec une fréquence d’averses presque quotidienne certaines semaines. Le champignon a pleinement profité de ce contexte d’humidité quasi permanent même si au départ sa virulence potentielle n’était pas particulièrement élevée. La succession des pluies et l’hygrométrie abondante depuis bientôt huit semaines ont fait exploser la maladie qui aujourd’hui est présente dans une grande majorité de parcelles. Dans un tel contexte, la réalisation des traitements a été souvent perturbée et les moindres failles dans les calendriers de protection ont été une opportunité pour le parasite. Actuellement, la pression de mildiou a atteint des niveaux exceptionnels que les techniciens qualifient de supérieurs à ceux de l’année de réfence 2000. Les symptômes sur feuilles jeunes et âgées sont fréquents et du rot brun a été observé ces derniers jours dans les parcelles les plus touchées. Les jeunes grappes vont continuer d’être réceptives à la maladie pendant encore plusieurs semaines. Face à cette situation, les viticulteurs ont fait preuve de sérieux en resserrant les cadences de traitements, en utilisant au mieux les différents produits mais faute de période de beau temps persistant la maladie continue de monter en puissance. La situation devient de plus en plus inquiétante pour éviter que le mildiou ne tombe dans les grappes et que le feuillage conserve ses pleines potentialités dans les trois mois à venir.

Tous ces éléments font craindre à bon nombre de viticulteurs que le volume de production de la récolte 2007 sera bien moins important qu’ils ne l’espéraient encore à la fin du mois de mai. L’objectif de rendement moyen de 120 ou 130 hl/ha réaliste et habituel dans notre région est aujourd’hui revu à la baisse. Dans bon nombre de propriétés, le seuil des 100 hl/ha sera peut-être difficile à atteindre.

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