L’autre sujet d’inquiétude majeure du moment est bien sûr le mildiou. Entre le 5 mai et le 25 juin, les précipitations moyennes dans la région délimitée dépassent 200 mm, avec une fréquence d’averses presque quotidienne certaines semaines. Le champignon a pleinement profité de ce contexte d’humidité quasi permanent même si au départ sa virulence potentielle n’était pas particulièrement élevée. La succession des pluies et l’hygrométrie abondante depuis bientôt huit semaines ont fait exploser la maladie qui aujourd’hui est présente dans une grande majorité de parcelles. Dans un tel contexte, la réalisation des traitements a été souvent perturbée et les moindres failles dans les calendriers de protection ont été une opportunité pour le parasite. Actuellement, la pression de mildiou a atteint des niveaux exceptionnels que les techniciens qualifient de supérieurs à ceux de l’année de réfence 2000. Les symptômes sur feuilles jeunes et âgées sont fréquents et du rot brun a été observé ces derniers jours dans les parcelles les plus touchées. Les jeunes grappes vont continuer d’être réceptives à la maladie pendant encore plusieurs semaines. Face à cette situation, les viticulteurs ont fait preuve de sérieux en resserrant les cadences de traitements, en utilisant au mieux les différents produits mais faute de période de beau temps persistant la maladie continue de monter en puissance. La situation devient de plus en plus inquiétante pour éviter que le mildiou ne tombe dans les grappes et que le feuillage conserve ses pleines potentialités dans les trois mois à venir.
Tous ces éléments font craindre à bon nombre de viticulteurs que le volume de production de la récolte 2007 sera bien moins important qu’ils ne l’espéraient encore à la fin du mois de mai. L’objectif de rendement moyen de 120 ou 130 hl/ha réaliste et habituel dans notre région est aujourd’hui revu à la baisse. Dans bon nombre de propriétés, le seuil des 100 hl/ha sera peut-être difficile à atteindre.