Cet été, Bernard Guionnet a été nommé par arrêté membre du comité de bassin Adour-Garonne au titre de la Chambre d’agriculture de la Charente. Dorénavant, un viticulteur et un irriguant représentent les deux Charentes contre deux irrigants précédemment.
Avec la réunion du 5 décembre, les nouveaux membres du comité de bassin rentreront dans le vif du sujet, la première rencontre ayant davantage été consacrée à l’installation des membres. Le comité de bassin Adour-Garonne, dont le siège est à Toulouse, compte trois collèges : le collège des usagers, le collège des industriels et le collège de l’agro-alimentaire. Bernard Guionnet et son collègue céréalier relèvent du collège des usagers, même si tout ce qui concerne la viticulture s’apparente au secteur de l’industrie. Le comité de bassin représente en quelque sorte le parlement de l’eau dans sa zone d’influence. C’est lui qui définit les grandes orientations de la politique de bassin. Un conseil d’administration rentre plus avant dans le détail des actions à conduire. Parmi les administrateurs siège un Charentais, Marcel Ménier. Le directeur de Revico préside la commission des interventions, autrement dit des aides. Enfin, l’Agence de l’eau constitue le rouage fonctionnel du comité. Elle met en musique la politique définit en amont. Le « débutant » Guionnet va s’initier progressivement aux arcanes du comité et de l’Agence. Pour construire sa position, il a l’intention de travailler en concertation avec ses collègues des deux Chambres d’agriculture 16 et 17. Il va également sonder le terrain professionnel viticole via l’interprofession. Par ailleurs, une réunion entre le BNIC et la préfecture de région est prévue. Pour la viticulture cognaçaise, il s’agit de bien s’entendre sur les « priorisations » en matière agro-environnementale. « A l’évidence, nous ne ferons pas tout en même temps, signale B. Guionnet. L’objectif consiste à ne pas subir trop de pression des pouvoirs publics tout en les rassurant sur notre volonté d’avancer. » Le président de la famille de la viticulture résume d’une phrase sa position : « un peu de temps et un peu plus d’aides ». Côté aides, il a lancé un appel du pied aux collectivités territoriales et notamment au Conseil général de la Charente lors de la première réunion d’Alliance Grande Champagne, la coopérative associée de Rémy Martin. Il a bien l’intention de regarder ce qui se fait ailleurs et tout particulièrement dans la région voisine de Bordeaux. En ce qui concerne l’Agence de bassin, il a déjà noté que des contrats-cadres existaient entre celle-ci et la viticulture du Lot-et-Garonne, la viticulture de Dordogne. Autant de pistes à sonder. Le chef de la famille viticole en est convaincu. Face à l’environnement, la politique de l’autruche n’est pas la bonne. Dans les cinq ans, la pression viendra sur l’environnement, de l’Administration mais sans doute aussi des opérateurs. « Au premier pépin économique, ils auront besoin d’une grille de sélection pour choisir leurs fournisseurs et je crains fort que la mise aux normes environnementale serve de critère. Tenir un discours lignifiant sur le sujet rendrait un mauvais service à la viticulture. »