Le musée des Arts du Cognac a ouvert ses portes le 26 juin dernier. Cognac et sa région peuvent être fiers de cette réalisation. Une vitrine comparable, aucune région viticole n’en possède aujourd’hui dans l’Hexagone. Le nouveau musée du Cognac, situé place de la Salle-Verte à Cognac, aux bords de la Charente, est considéré comme le premier musée d’une telle envergure en France dans le domaine des vins et spiritueux. Il présente près de mille objets et surtout, il invite le visiteur à rentrer de manière dynamique dans le process de création du Cognac, notamment à travers ses aspects packaging et emballage. Sans faire de chauvinisme, on peut dire que le Cognac est certainement l’un des produits les plus gâtés en terme de tourisme industriel. De longue date, les circuits de visites des maisons et de certains viticulteurs proposent des initiations au monde du Cognac toujours plus inventives et riches de sensations. Avec le musée des Arts du Cognac, cette découverte acquiert une dimension scientifique sans perdre son côté ludique. Les salles de l’hôtel Perrin de Boussac, revisitées de manière très contemporaine par une équipe d’architectes associant Jean-Jacques Bégué de Rochefort et Hervé Beaudouin de Niort, s’organisent autour de quatre sections ou grands thèmes : La promesse d’un terroir, Savoir-faire et alchimie, Innovation et créativité, Plaisirs, symboles, images. Le seul intitulé de ces espaces laisse deviner la sensibilité qui a présidé à la conception du musée. Pas étonnant quand on sait qu’il s’agit essentiellement d’une affaire de femmes. La saga commence avec Pauline Reverchon, conservatrice du musée dans les années 80, qui, à l’époque, va procéder à un recollement des objets viticoles dans les cours et les arrière-cours des fermes viticoles charentaises. Cette fastueuse collection constitue le fonds du nouveau musée, avec les collections d’étiquettes et d’affiches anciennes. Puis entre en scène Laurence Chesneau-Dupin, l’actuelle conservatrice, jeune femme étonnante, dotée d’une rare volonté, d’un courage et d’une vivacité d’esprit qui enlèvent la décision. Elle pénètre l’âme charentaise, s’en imprègne, rassure les puissants, écoute les humbles, les uns et les autres acteurs du Cognac. Son musée sera fait de toutes ces contributions. Vont l’entourer et l’aider Christiane Lorenz, responsable des études à l’agence Avec, chargée de la coordination du projet, Yvonne Papindrastick, sa collaboratrice directe et toute l’équipe du musée. Sans oublier l’homme de la situation, Jérôme Mouhot, maire de Cognac, qui sera l’autre porteur du projet avec Laurence Chesneau-Dupin. Cet enthousiasme partagé donne, au final, un superbe lieu racontant la vie du Cognac et des gens qui s’y consacrent. Aux antipodes du lieu poussiéreux, il s’agit d’un lieu de lumière et d’intelligence. Nous y reviendrons de manière plus détaillée dans le prochain journal. D’ores et déjà, sachez que le musée est ouvert en haute saison 7 jours sur 7, 10 heures par jour. Un but de visite incontournable cet été, qui renouvellera et bonifiera votre approche du Cognac.
Un bon débourrement, une belle floraison et des volumes généreux en perspective
Le cycle végétatif 2004 se déroule à la fois dans un contexte climatique assez habituel dans notre région et d’une manière assez surprenante sous certains aspects. Après la canicule exceptionnelle du millésime 2003, bon nombre de viticulteurs, qui avaient vu certaines de leurs parcelles extérioriser en fin d’été des symptômes de sécheresse, craignaient un mauvais débourrement. Eh bien c’est tout le contraire qui s’est produit : la sortie des bourgeons principaux et des contre-bourgeons a été bonne et très régulière. Le taux de débourrement a été exceptionnel et ce n’est pas un hasard si les vignes avaient un bel aspect végétatif début mai. Par contre, le débourrement est intervenu assez tard puisque les observations régionales des stades phénologiques attestaient à cette époque d’un retard de 10 à 15 jours par rapport à une année moyenne. Par la suite, la climatologie plutôt fraîche pour la saison jusqu’au 15 mai laissait à penser que le millésime 2004 s’annonçait nettement plus tardif. C’était sans compter sur la très belle période de beau temps du 20 mai au 20 juin qui a littéralement « bousté » les vignes. Les premières fleurs de Merlot, de Colombard et de Sauvignon ont été signalées autour du 6 au 8 juin et en moins d’une semaine la floraison était terminée. L’écart normal de 10 à 12 jours entre la floraison des cépages précoces et tardifs s’est aussi contracté puisque la floraison des Cabernet Sauvignon et de l’Ugni blanc était terminée vers le 20 juin. En cette fin de mois de juin, le cycle végétatif 2004 a complètement rattrapé son retard et à priori on devrait retrouver des dates de vendanges plus normales entre la mi-septembre et le tout début octobre selon la précocité des cépages et des terroirs. Sur le pan des perspectives volumiques de récoltes, les choses semblent bien se présenter car le nombre de grappes est nettement supérieur à la moyenne et en plus la structure des rafles bien charpentées a tenu. La floraison s’est déroulée rapidement et dans de bonnes conditions, et la nouaison est tout aussi rapide. Dans le Bordelais comme dans les vignes produisant des vins de pays, les techniciens commencent à envisager d’une manière sérieuse les vendanges en vert pour maîtriser les rendements. Dans les Ugni blancs, les grappes sont nombreuses et assez pleines, et, sauf coup de chaleur spectaculaire, le volume sera au rendez-vous du millésime 2004.
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