Les énergies vertueuses de la Coopérative de Matha

17 décembre 2019

 

            La coopérative de Matha est en train de réaliser un projet très innovant en déplaçant toutes les infrastructures implantées dans le cœur de la petite ville à Blanzac-Les-Matha dans un environnement vaste, accessible et protégé de l’urbanisation. La réalisation du nouveau site, un silo, des bâtiments de stockage des intrants phytosanitaires et des engrais et le siège administratif a été abordée en ayant l’objectif de créer un site de référence sur le plan environnemental. Des solutions novatrices ont été développées pour minimiser les consommations énergétiques et l’empreinte carbone de toutes les activités autres activités. C’est un projet pilote en raison du refroidissement des cellules de stockage par un procédé de géothermie unique et de la production d’énergie solaire.

            La coopérative agricole de Matha, une PME « enracinée » dans son territoire construit son développement dans un état d’esprit de culture du service auprès de ses adhérents, des céréaliers et des viticulteurs. La dimension moyenne de l’entreprise se révèle être un atout pour mettre en place des projets innovants en phase avec les attentes des agriculteurs et les problématiques sociétales actuelles.

 

Un nouveau site vertueux sur le plan environnemental

 

            Les deux univers de la viticulture et des céréales connaissent de profondes évolutions réglementaires, environnementales et économiques auxquelles le conseil d’administration et toute l’équipe de la coopérative portent une attention particulière. Les métiers des viticulteurs et des céréaliers changent et la coopérative s’investit beaucoup pour les accompagner. Le siège historique de l’entreprise au cœur de la petite ville de Matha avec un silo, des infrastructures de stockage des intrants étaient devenus exigus et présentaient des risques au moment des périodes de collecte. Le déplacement de l’ensemble des infrastructures a été l’occasion de penser un nouveau site vertueux sur le plan environnemental et réaliste économiquement. Les aménagements vont se dérouler en deux phases, le silo de collecte durant le premier semestre 2020 et ensuite le reste des locaux en 2024.

 

Un engagement technique pointu dans les vignes

 

            L’implantation géographique confère à la coopérative deux pôles d’activité distincts et complémentaires, l’accompagnement au niveau des approvisionnements et la collecte et la commercialisation des céréales. La bonne conjoncture économique du Cognac depuis une dizaine d’années, a contribué à la mise en place de stratégies de conseils techniques plus pointues et fondées sur des approches globales d’agronomies et d’anticipation des problématiques parasitaires. Les aspects de raisonnements en phase avec les spécificités agro-climatiques de chaque micro-territoire sont devenus les fondements des actions techniques en vigne. La démarche de certification environnementale Cognac représente un nouveau challenge dans lequel les techniciens de la coopérative s’impliquent.

 

Des cultures céréalières spéciales devenues stratégiques

 

            Au niveau des céréales, la dégradation régulière des débouchés commerciaux traditionnels à l’exportation a amené la coopérative à modifier la stratégie de production. Depuis 5 ans, un virage à 180 ° a été pris en engageant une diversification vers des cultures plus spécifiques, plus locales et générant de la plus-value. Les filières de blé et mais « génériques » dédiées aux marchés d’exportation qui étaient incontournables  au début des années 2010 sont devenues aujourd’hui moins attractives. L’implantation de cultures spéciales, des blés meuniers, des blés de force, des tournesols oléiques, des pois jaunes, des pois chiches, du lin, …. représente désormais un levier de développement pour les céréaliers et la coopérative. L’ensemble de ces changements intègrent une composante environnementale de plus en plus forte qui devient un atout primordial pour décrocher des marchés générant de la valeur et pour satisfaire les attentes des consommateurs.

 

Un process de géothermie unique en France  pour refroidir  115 000 t de céréales

 

            La construction du nouveau silo a été pensée pour répondre aux besoins de diversification des cultures spéciales. Il est constitué de petites cellules ventilées (13 de 800 tonnes et 4 de 300 tonnes) refroidies par le bas afin d’éviter d’utiliser des produits insecticides lors de la conservation des céréales. De l’air refroidi à une température maîtrisée permet de conservation des céréales tout au long de l’année dans les meilleures conditions. L’innovation du silo se situe au niveau du principe de production de l’air froid qui utilise un procédé de géothermie unique en France. Des forages en profondeur sous le site permettent d’utiliser la température des eaux d’une rivière souterraine pour produire les frigories nécessaires à la production d’air froid. L’énergie captée dans les eaux souterraines (ensuite réinjectées totalement dans les zones profondes des sols) sert à faire fonctionner la pompe à chaleur produisant l’air froid (à 13 °C toute l’année). Le process de géothermie va faire fonctionner l’unité de refroidissement du silo de 115 000 t sans engendrer de consommations énergétiques externes ce qui est très vertueux. L’investissement au départ s’avère plus important mais par la suite, les frais de fonctionnement seront minimes. L’ADEME soutient ce projet unique qui bénéficie aussi d’aides conséquentes de la Région Nouvelle Aquitaine et des fonds FEDER de la CEE.

 

Une volonté de faire travailler en priorité des acteurs locaux

 

Les travaux de construction du silo et de l’unité de refroidissement ont commencé pour que le site soit opérationnel en juin 2020. La deuxième tranche de travaux prévue en 2024 concernera l’implantation des bâtiments des stockages des intrants phytosanitaire et des engrais et le siège social. Le même état d’esprit d’optimisation des consommations énergétiques a été le fil conducteurs des futures constructions. Des panneaux solaires sur l’ensemble des toits  permettront de rendre les nouvelles infrastructures productrices d’énergie électrique dont une partie servira à chauffer les locaux administratifs et l’autre sera revendue. Philippe Doublet, le président et Thierry Buna le directeur de la coopérative se sont entourés de compétences pour mener à bien ce projet ambitieux. L’un de leur souhait prioritaire  a été d’essayer de faire appel à des compétences locales pour réaliser les infrastructures. La conception de tout le projet a été confiée au cabinet d’architecte SD de Rochefort, la phase de suivi des travaux au bureau d’études BETG  de Aigre, la construction des silos à la Scop SOM de Saintes, l’étude de géothermie à M Berlandier de Nantes, le terrassement à la SEC TP de Saint-Hilaire de Villefranche, le génie civil à BC2G de Saint Yriex et l’installation des panneaux solaires à LM Soleil de Saint Fraigne. Le chantier est actuellement en pleine effervescence car la remise des clés du silo est prévue pour le 1er juin prochain.

                                                                                                         

 

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