Un gel important après 26 ans de clémence

22 mai 2017

 

      Depuis la gelée historique de 1991, un certain nombre de prescripteurs et de viticulteurs estimaient que le réchauffement climatique avait fortement réduit le risque d’un gel de printemps quasi généralisé. Eh bien, le coup de froid des 27, 28 et 29 avril remet en cause profondément de présage. « Dame nature » a encore une fois, eu le dernier mot. Le sinistre de gel de ce printemps 2017 faits beaucoup de mal au potentiel de production régional. Le coup de froid magistral que tout monde redoutait après 26 ans de clémence s’est donc produit au pire moment pour un certain nombre de viticulteurs. De nombreuses propriétés de la région ont dû déjà « encaisser » lors des dernières années une succession d’aléas climatiques, une tempête avec de la grêle en juillet 2013, des grêles dévastatrices en mai et juin 2014, un gel de printemps et plusieurs orages de grêles très puissants en 2016. Il faut être solide moralement et économiquement pour faire face à une succession de récoltes déficitaires.

 

      Le gel de printemps de 2017 a détruit plusieurs dizaines de milliers d’hectares dans tous les secteurs de la région délimitée et l’impact de ce sinistre sur la prochaine récolte sera fort. La première estimation des dégâts qui faisait état de 25 000 ha détruits à plus de 80 %, semble désormais revue à la hausse. La proportion de parcelles gelées entre 30 et 60 % et fortement « enrhumées » représente des surfaces supplémentaires importantes, peut-être 10 000, 15 000 ou 20 000 ha.

 

      L’une des particularités du gel 2 017 est que le thermomètre n’est pas descendu aussi bas qu’en 1991 mais par contre, les conditions de réceptivité de la vigne plus forte en ont amplifié les conséquences. La précocité du débourrement, l’état de d’avancement de la végétation au 25 avril et la chute de faibles précipitations la veille du gel ont engendré des dégâts importants dans les bas-fonds, les plaines, les demi-coteaux et même dans des situations d’altitudes inhabituelles.

 

      Tous les secteurs de la région sont touchés avec un gradient d’intensité allant de 20 à 100 %. Les zones basses comme le Pays Bas, la plaine de Gensac, la vallée du Né, le bas du Pays Jarnacais, ……. sont confrontés à dégâts supérieurs à 80 % et comparable à ceux de 1991. Les parcelles de mi-coteaux partiellement gelées portent encore des inflorescences dont la tenue avec la période semble fragilisée. Les mauvaises conditions climatiques depuis le gel n’ont pas facilité pas le redémarrage de la végétation et retardent la sortie des contre-bourgeons. Plus les jours passent, plus l’ampleur du sinistre s’accroît.

      Les dégâts de gel de la fin du mois d’avril ont aussi touché beaucoup de vignobles en France avec une intensité forte. Dans le Bordelais, les dégâts sont très importants et les premiers constats font état de plus de 50 % de la surface viticole touchée à un gradient d’intensité supérieur à 80 %. Toutes les zones de Gironde sont concernées, le Blayais, le Bourgeais, l’Entre-Deux-Mer, Saint-Emilion, les Graves et le Médoc. Les viticulteurs s’inquiètent aussi du redémarrage très lent des vignes. Le gel de printemps a aussi frappé beaucoup d’autres régions viticoles, le Gers, le Languedoc Roussillon, la Vallée de la Loire, la Champagne.

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