Un forum Oidium, le 4 septembre prochain

28 juillet 2014

La journée technique organisée le 4 septembre prochain à la distillerie de Gallienne à Javrezac sera consacrée à l’oïdium. La Chambre d’agriculture de Charente, la Chambre d’agriculture de Charente-Maritime et la coopérative Charentes Alliance ont mis leurs moyens en commun pour créer un événement sur cette maladie. L’enjeu de la manifestation est de sensibiliser les viticulteurs à la montée en puissance de l’oïdium depuis quelques années et aux nouvelles approches de lutte qui peuvent être mises en place.

 

 

p7a.jpgL’oïdium est une maladie dont il ne faut plus sous-estimer le pouvoir de nuisance dans le vignoble de Cognac. L’évolution climatique nettement perceptible depuis une quinzaine d’années crée des conditions plus favorables au développement du champignon Erysiphe necator, l’agent responsable de la maladie. Culturellement, les viticulteurs charentais sont très attentifs aux développements des épidémies de mildiou et, généralement, les calendriers de traitements durant les mois de mai, juin et juillet sont calés par rapport à cette maladie. Or, les déconvenues en matière d’oïdium ne sont plus marginales même les années ou le mildiou se montre virulent.

Des symptômes précoces méconnus

Depuis dix ans, des infestations d’oïdium plus fréquentes et plus marquées ont été observées dans divers secteurs du vignoble. Elles ne sont plus limitées aux zones réputées sensibles comme les îles de Ré et d’Oléron, et des parcelles ayant un microclimat spécifique (souvent proches de l’estuaire de la Gironde ou entourées de bois). Les techniciens des Chambres d’agriculture et de la distribution voient apparaître la maladie dans des propriétés où ils n’en avaient jamais vue auparavant. Les symptômes précoces d’oïdium sur les feuilles sont méconnus et pas faciles à repérer. Leur discrétion et leur similitude avec des décolorations foliaires d’ordres physiologiques (carences ou forte croissance) sont réelles. Ensuite, l’épidémie progresse en général de manière rapide au niveau des jeunes baies dans la période post-floraison à fermeture de la grappe.

Des défauts de type « nez de champignon » plus fréquents les années à forte pression d’oïdium

Les viticulteurs prennent généralement conscience des conséquences de l’oïdium fin juillet, quand les symptômes se déve-loppent sur les baies. Une couche de mycélium de couleur blanche et grise apparaît sur les jeunes graines et l’aspect des grappes s’en trouve profondément affecté. Le développement des infestations sur les grappes se poursuit, en général, jusqu’à la récolte et la vinification de raisins porteurs de mycélium s’avère problématique vis-à-vis de la qualité des eaux des vins et des eaux-de-vie nouvelles. Les dégustateurs des grandes maisons ont observé une fréquence accrue du défaut nez « de champignon » les années où, justement, l’oïdium se montre plus virulent.

L’impact du climat et des stratégies de lutte prioritaires contre le mildiou

Même si le cépage ugni blanc n’est pas réputé être particulièrement sensible à l’oïdium, la maladie est dans une phase d’expansion dans le vignoble charentais. Un consensus technique a permis depuis 20 ans de préconiser la mise en œuvre de stratégies de lutte sans faille durant une période de sensibilité maximum entre le stade boutons floraux séparés et la fermeture de la grappe. Certains viticulteurs continuent de mettre en œuvre ce type de stratégie avec succès et d’autres sont confrontés à des situations d’échec. Les techniciens des Chambres d’agriculture de Charente, de Charente-Maritime quand ils analysent les calendriers de traitements trouvent généralement l’origine des infestations d’oïdium. Un mauvais choix de produits (famille de fongicides et gestion de la résistance), un démarrage un peu tardif ou un arrêt précoce de la protection oïdium en raison de la priorité aux traitements anti-mildiou sont souvent à l’origine de trous de couverture dont le champignon profite si le contexte climatique s’avère favorable. Sur le plan climatique, les fortes amplitudes thermiques entre la nuit et la journée et des niveaux de luminosité ré-
duits par de fréquents brouillards mati-naux représentent des conditions propices aux contaminations jusqu’à la pleine fermeture de la grappe.

L’évolution des connaissances ouvre de nouvelles pistes de réflexion

Des travaux scientifiques fondamentaux et des actions de développements de terrain ont permis au cours des derrières années de mieux comprendre la montée en puissance de la maladie dans de nombreuses régions viticoles qui, jusqu’à présent, parais-
saient moins sensibles. L’évolution des connaissances au niveau de la biologie du champignon, des limites d’efficacité des fongicides et des suivis épidémiques de modélisation représentent des pistes de réflexions nouvelles pour aborder la lutte de façon rationnelle. Des phénomènes de résistances de l’oïdium à certaines familles de matières actives fongicides ont été observés au cours des dernières années. Cela a débouché sur des préconisations d’utilisation strictes qui sont chaque année actualisées dans la note nationale des résistances à l’oïdium (publiée dans le numéro de février 2014).

Mieux connaître l’oïdium pour gérer plus efficacement la lutte

Dans le cadre des réseaux DEPHY ECOPHYTO de la région de Cognac, la Chambre d’agriculture de la Charente, la Chambre d’agriculture de Charente-Maritime et la coopérative Charentes Alliance ont décidé de mettre leurs moyens en commun pour créer un événement technique sur l’oïdium. Les domaines Jean Martell et la société Martell & Co ont accepté d’accueillir la manifestation dans les infrastructures de la distillerie de Gallienne à Javrezac. L’objectif de la journée d’information est de sensibiliser les viticulteurs d’une part à la montée en puissance de l’oïdium dans la région et d’autre part aux approches permettant d’optimiser le raisonnement de la lutte. L’enjeu d’une lutte plus maîtrisée et raisonnée contre l’oïdium repose à la fois sur une meilleure évaluation des contaminations et du niveau risque tout au long de la saison. Le challenge est d’éviter ou de fortement limiter les séquences pro-pices à l’implantation de la maladie car en présence d’épidémies fortement installées, la lutte devient complexe et partiellement efficace.

Un beau plateau d’intervenants

p8.jpgLa matinée débutera à 8 h 30 par plusieurs conférences et à partir de 10 h 30 le public participera à des ateliers tournants. Le premier sujet qui sera abordé concerne la connaissance des points clés de la maladie et la gestion des phénomènes de résistance. C’est Laurent Delière, l’ingénieur de Bordeaux Sciences Agro chargé des recherches sur les systèmes de protection du vignoble économes en intrants, qui aura la charge de traiter ces premiers sujets. Ensuite, Anne-Lise Martin, de la Chambre d’agriculture de la Charente, présentera un état des lieux du développement de l’oïdium en Charentes au cours des dernières années. Cette première partie des débats en salle se terminera par une table ronde consacrée aux enjeux actuels de la lutte avec la présence de plusieurs viticulteurs des réseaux Ecophyto qui témoigneront. La deu-xième partie de la matinée sera consacrée à quatre ateliers techniques tournants. Laetitia Caillaud, de la Chambre d’agriculture de la Charente-Maritime et Sylvie Liaigre, de la coopérative Charentes Alliance, présenteront une cartographie des pratiques de lutte contre l’oïdium dans la région délimitée. Ensuite, Laurent Duchêne, de la Chambre d’agriculture de la Charente et Didier Mossion, de la coopérative Charentes Alliance, aborderont le sujet des outils pour raisonner la lutte et le positionnement des interventions phytosanitaires. Le troisième atelier sera consacré à la qualité de la pulvérisation, qui est capitale pour localiser la bouillie au cœur de la végétation. Matthieu Sabouret, l’expert pulvérisation de la Chambre d’agriculture de la Charente, aura la charge d’animer ce thème. Le dernier sujet, consacré aux exigences de sécurité lors de la manipulation des produits phytosanitaires, sera piloté par Bruno Farthouat, de la MSA des Charentes.

p7.jpgModalités d’inscription au Forum oïdium

− Forum oïdium le 4 septembre prochain de 8 h 30 à 13 heures.

− Lieu : Distillerie de Gallienne à Javre-zac.

− Accès gratuit, mais le nombre de pla-ces est limité.

− Inscriptions obligatoires.

− Contact : Chambre d’agriculture de la Charente, 7 rue du Stade, 16130 Segonzac – Tél. 05 45 36 34 00 – E-mail : ouest-ch@charente.chambagri.fr

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