Un Chiffre De Distillation Si Attendu

8 mars 2009

Dans une conférence inaugurale au Collège de France, l’historien Jules Michelet disait ceci : « Messieurs, l’Angleterre est une île, messieurs, mon cours est fini. » Paraphrasant Jules Michelet, ce qu’à Dieu ne plaise, nous pourrions dire cela : « Messieurs, le chiffre de distillation est de 450 000 hl AP, messieurs, à vous de jouer ! » Libre à vous d’interpréter, de tirer à hue et à dia un chiffre qui, avant sa sortie, a dû susciter bien des spéculations, bien des projections, bien des exagérations, à la hausse comme à la baisse. Car à priori, l’on ne s’attendait pas vraiment à ce niveau. On le voyait plutôt autour de 425 000 hl AP. Et puis il est peu à peu sorti de sa gangue, en l’occurrence des comptes du BNIC. Oui, c’est bien à 450 000 hl AP tout rond qu’aboutit la distillation de la récolte 2003. L’augmentation de la QNV d’un hl AP (passage de 6 à 7) aura en définitive engendré 57 000 hl AP de plus que l’an dernier (distillation de la récolte 2002 à 391 000 hl AP). Mais moins qu’un effet mécanique, sans doute faut-il voir dans cette augmentation la réactivité des bouilleurs de cru et des bouilleurs de profession qui ont ressenti le besoin en eaux-de-vie jeunes du négoce. Un message capté à parité par les deux populations – bouilleurs de cru et bouilleurs de profession – puisque la part de chacune augmente de 15 %. Comme ils avaient su gérer la difficile campagne de vinification, les viticulteurs ont donc su accompagner le mouvement ambiant, sans malthusianisme mais sans excès non plus. Bien sûr ce chiffre de 450 000 hl ne présume pas du futur niveau de QNV, qu’il appartiendra aux professionnels de fixer ou du moins d’orienter « dans leur grande sagesse ». Simplement, avec un tel chiffre, on peut dire que le débat est ouvert.

La précocité normale du cycle végétatif 2004

En cette fin de mois d’avril, le cycle végétatif 2004 est revenu dans une précocité normale alors que début mars tous les observateurs craignaient de voir les bourgeons éclater très tôt. Heureusement, les deux derniers mois ont été marqués par des températures froides qui ont bloqué l’évolution des vignes. C’est à la faveur de journées plus clémentes depuis le 15 avril et des récentes pluies que le débourrement des cépages précoces, les Chardonnay et les Merlot, a été accéléré et le stade moyen une feuille étalée est atteint. La sortie de l’ensemble des cépages semble assez homogène et même un certain nombre de contre-bourgeons se développent. Les observations phénologiques du SRPV de Cognac montrent que les parcelles d’ugni blanc ont atteint au 22 avril le stade moyen de l’éclatement des bourgeons, ce qui permet de dire que 2004 est une année tout à fait normale en terme d’époque de débourrement. Contrairement à 2003, des différences de développement existent entre les tailles tardives et précoces, et l’effet nature des sols. La climatologie humide et plus chaude de la fin du mois d’avril semble être propice à d’éventuelles contaminations d’excoriose, une maladie déjà en nette recrudescence en 2003. Dans les parcelles ayant extériorisé des symptômes sur bois, une bonne protection durant ce printemps serait une sage précaution. La nécrose bactérienne est aussi à surveiller de près car le stade de réceptivité des bourgeons est atteint depuis deux à trois semaines et c’est le rythme des pluies qui conditionne la fréquence du renouvellement des traitements. Enfin, les observations de suivi de maturité des œufs d’hivers réalisées par l’équipe du SRPV de Cognac montrent qu’au 21 avril, les œufs sont arrivés à maturité mais l’absence de végétation et des niveaux de températures bas n’ont pas permis à cette date de contamination. A cette même époque, les premières indications du groupe modélisation animé par les Chambres d’agriculture de Charente, de Charente-Maritime et l’antenne ITV de Segonzac semblent s’orienter pour le mildiou et l’oïdium vers une situation stable. La rapidité de la pousse et la nature du climat entre le 20 avril et début mai vont jouer un rôle déterminant vis-à-vis du développement du complexe parasitaire de début de saison.

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