Le début de cycle végétatif 2002 s’est déroulé dans des conditions assez propices puisque le débourrement est à la fois bon et précoce et la pression de parasitisme était quasiment inexistante jusqu’au 5 mai. Le réchauffement de la climatologie depuis la mi-février a favorisé un réveil précoce de la végétation et une belle première décade d’avril a favorisé la sortie d’un nombre de bourgeons plus important que lors des deux dernières années. L’absence de pluie cet hiver a permis aux viticulteurs de retarder leurs premières interventions phytosanitaires car le risque mildiou de début de saison est extrêmement faible. Par contre, le climat sec d’avril a été propice à la montée en puissance du risque oïdium qui semble comparable à celui de 1997.
Le cycle végétatif 2002 possède une avance assez significative par rapport à une année moyenne et la qualité du débourrement a été nettement supérieure à celle de 2001. Sur le plan climatologie, l’hiver 2001-2002 est complètement différent de celui de 2000-2001. Les mois de novembre, décembre et janvier ont été particulièrement secs avec des périodes de froid assez marquées en fin d’année. Le net déficit de précipitation de novembre à janvier n’a pas été compensé ultérieurement et les réserves hydriques sont plutôt basses. Cette climatologie a permis aux sols de retrouver une meilleure structure et de pouvoir mieux réagir aux variations thermiques du printemps. Durant les mois de février et de mars, les niveaux de pluviométries ont été proches des moyennes saisonnières et le réchauffement des sols s’est enclenché d’une manière assez progressive à partir du début mars. Cela a d’ailleurs surpris certains viticulteurs qui pensaient que les périodes froides de décembre et de janvier allaient retarder le démarrage du cycle végétatif.
Le réchauffement progressif des sols depuis la mi-février propice à un débourrement précoce
Le réveil de la végétation précoce a concerné tous les cépages et toutes les régions de la façade atlantique. En Gironde, les Merlot sur des situations précoces étaient au stade premières feuilles étales début avril et une semaine plus tard pour le Bergeracois. Les Sauvignon blanc dans le Blayais ont atteint ce même stade vers les 8-10 avril, mais ensuite ils ont rattrapé ce retard, ce qui est traditionnel avec ce cépage. Les Cabernet Sauvignon ont atteint le stade premières feuilles étalées autour de la mi-avril avec toujours un effet ouest-est en matière de précocité. En Charentes, les Merlot situés dans leszones proches de l’estuaire de la Gironde ont aussi débourré assez tôt et tout début avril, les premières feuilles étaient visibles. Mlle Isabelle Couprie, la technicienne de la Chambre d’agriculture de la Charente qui suit le réseau de 50 parcelles de références de cépages améliorateurs, confirme aussi la précocité du débourrement 2002. Les Chardonnay avaient atteint le stade pointe verte dès le 1er avril, et les Merlot et les Cabernet francs sont arrivés à ce stade une semaine plus tard. Les Cabernet Sauvignon ont débourré vers le milieu du mois et certaines parcelles d’Ugni blanc étaient à cette époque au stade 2 feuilles étalées. Dans le nord de la région, le vignoble de Saint-Sornin, implanté sur des sols acides, superficiels et caillouteux, est propice a des développements végétatifs précoces et cela s’est vérifié cette année. Les premières feuilles de Merlot et de Gamay étaient visibles tout début avril et les Chardonnay avaient dépassé le stade 3 feuilles étalées à cette même époque. Dans les terres plus profondes et plus froides (les zones traditionnellement tardives), les cépages précoces se sont développés une dizaine de jours plus tard. L’Ugni blanc a aussi pleinement bénéficié du réchauffement progressif des sols puisque sur les sites les plus précoces de la région délimitée, le stade pointe verte était atteint autour du 8 avril avec une avance de cinq à dix jours par rapport à une année moyenne. Les observations du SRPV de Cognac en matière de stades phénologiques de la vigne situent le stade pointe verte en moyenne vers la mi-avril, comme on peut le voir dans le tableau ci-après.
Un taux de débourrement supérieur à 80 % cette année
L’Ugni blanc réputé tardif a débourré cette année précocement pratiquement en même temps que certaines parcelles de Colombard et de Sauvignon. Les effets dates de taille, porte-greffe et nature des sols ont été beaucoup moins marqués, ce qui peut s’expliquer par la climatologie sèche de l’hiver et assez douce depuis la mi-février. Les vignes avaient à la mi-avril une certaine homogénéité de stade végétatif qui contrastait avec le début de cycle végétatif 2001. Seules les parcelles taillées très tard en saison (dans la deuxième de mars) ont accusé un net retard en terme de début de pousse. L’autre fait marquant de ce début de cycle végétatif est la qualité du débourrement qui est bonne cette année sur l’ensemble des cépages. Un nombre important de bourgeons s’est développé grâce en particulier à une climatologie de mars très propice. Les comptages réalisés par le SRPV de Cognac sur plusieurs parcelles expérimentales attestent de ce phénomène. Il semble qu’en 2002 le taux de débourrement des Ugni blanc dépasse 80 % en moyenne, alors que l’année dernière il se situait plutôt autour de 75 %. De nombreuses observations sur les autres cépages comme le Merlot, le Sauvignon et les Cabernet confirment cette même tendance et les interventions d’éclaircissage en vert seront indispensables cette année. Les températures se sont nettement rafraîchies à partir de la mi-avril et entre le 10 et le 20, le thermomètre est descendu plusieurs matins de suite entre 0 et – 1 à -2 au niveau du sol. Il n’y a pas eu de dégâts de gel dans les zones basses du vignoble en raison de l’état des sols très secs.
Une hétérogénéité des stades végétatifs liée au coup de froid de la deuxième quinzaine d’avril
La deuxième quinzaine d’avril a été particulièrement fraîche et le développement végétatif des parcelles s’en est ressenti. Un cépage tardif comme l’Ugni blanc extériorise complètement ce phénomène du fait d’une croissance irrégulière des jeunes pousses. Au 5 mai, il n’était pas rare de constater sur des lattes d’Ugni blanc une disparité importante des stades végétatifs et certains bourgeons avec seulement 2 ou 3 feuilles étalées en côtoyaient d’autres ayant dépassé le stade grappes séparées. M. Lionel Dumas Lattaque, le conseiller viticole de la Chambre d’agriculture de Charente-Maritime, considère aussi que cette hétérogénéité est un phénomène assez coutumier dans notre région à cette époque de l’année. Le Chardonnay ou le Merlot ne semblent pas avoir mieux supporté cette période de froid et ces cépages avaient au 8 mai un développement végétatif hétérogène. Les observations réalisées par Mlle Isabelle Couprie sur le réseau de parcelles de références le confirment et le phénomène est beaucoup plus marqué sur les Chardonnay et les Merlot que sur les Sauvignon blanc et les Cabernet Sauvignon. Les pousses les plus développées de Merlot et de Chardonnay ont atteint le stade boutons floraux séparés vers le 12 mai alors que bon nombre de rameaux sont encore au stade grappes séparées. En Gironde, les parcelles de Merlot sont les plus avancées et au 12 mai plus de 50 % des rameaux ont atteint le stade boutons floraux séparés. La plupart des cépages ont eu un développement végétatif hétérogène et c’est sans doute le Sauvignon blanc qui a exprimé le plus ce phénomène. Les différences de développement végétatif sont assez significatives d’une parcelle à une autre mais aussi parfois marquées au sein d’une même vigne. Il n’est pas rare de voir sur une même souche des écarts de pousses de deux ou trois stades végétatifs.
La belle charge d’inflorescences va-t-elle bien supporter la climatologie fraîche depuis la mi-avril
La climatologie fraîche et globalement peu pluvieuse s’est poursuivie jusqu’à la mi-mai, même si les températures maximums ont atteint des niveaux élevés certains jours. Le thermomètre a encore frôlé le 0 durant la première semaine de ce mois et beaucoup de parcelles avaient un aspect végétatif jaune. Le niveau d’activité photosynthétique réduit en raison des niveaux de températures bas pour la saison est la cause de cette insuffisance chlorophyllienne qui s’apparente à une chlorose climatique. Ce phénomène n’a rien à voir avec un processus de chlorose ferrique traditionnel mais, s’il venait à se prolonger, cela pourrait amplifier les phénomènes d’hétérogénéité de pousse. Les feuillages de nombreuses parcelles d’Ugni blanc ont pris une teinte jaune typique des chloroses climatiques liées à une période froide. Sur les sols superficiels avec un couvert végétal important, l’hétérogénéité du développement de la vigne est peut-être liée aussi à des phénomènes de concurrence alimentaire amplifiés par l’état de sécheresse des sols assez exceptionnel à cette époque de l’année. D’une manière générale, il semble que le nombre de grappes par cep soit cette année assez élevé et cela concerne pratiquement tous les cépages. Cette belle sortie s’explique aussi par le fort taux de débourrement mais la présence d’un nombre important d’inflorescences au 10 mai n’est pas pour autant synonyme de grosse production. Les niveaux de températures bas depuis la mi-avril auront-elles une incidence sur la tenue de ces inflorescences dans les semaines à venir ? Les techniciens ne disposent pas d’éléments concrets pour comprendre et mesurer l’incidence physiologique de cette climatologie. Par contre, plusieurs viticulteurs nous faisaient remarquer que dans les parcelles précoces, ils observaient déjà des phénomènes de filage des inflorescences sur des Ugni blanc et sur des Merlot. Le bon taux de débourrement semble aussi se ressentir au niveau de l’émission de pampres sur des cépages comme le Chardonnay, le Merlot, le Sauvignon et le Colombard. Mlle Isabelle Couprie, la technicienne de la Chambre d’agriculture de la Charente, estime que l’épamprage des troncs et l’ébourgeonnage des têtes et des souches présentent cette année un intérêt indéniable vis-à-vis des phénomènes d’entassement de végétation et pour la maîtrise des rendements.
Une climatologie hivernale et printanière peu propice aux parasites de début de saison
La climatologie de l’hiver et de ce printemps a été d’une manière générale peu propice au parasitisme, et, au 10 mai, tous les viticulteurs n’ont pas encore réalisé leur premier traitement contre le mildiou. Un démarrage aussi tardif de la protection n’était pas arrivé depuis quelques années et les niveaux de risques de maladies comme l’excoriose, la nécrose bactérienne et le mildiou sont particulièrement bas. Les années se suivent et ne se ressemblent pas puisque, depuis 1999, les hivers et les printemps avaient été pluvieux et au moment du débourrement, les excès d’eau étaient propices à une montée en puissance rapide de maladies comme la nécrose bactérienne, l’excoriose et le mildiou. La principale crainte de ce début d’année 2002 est le faible niveau des réserves hydriques des sols. Le déficit de pluviométrie a surtout concerné les mois de novembre, de décembre et de janvier, alors que les précipitations des mois de février et mars 2002 sont proches de la normale.
Des conditions peu propices à la Nécrose bactérienne et à l’Excoriose
D’une manière générale, le très faible niveau de pluviométrie pendant les mois de mars et d’avril n’a pas été propice a des contaminations de nécrose bactérienne, mais il faut rester vigilant jusqu’à la fin mai. En 1997, des contaminations avaient eu lieu dans la deuxième quinzaine de mai et cela avait occasionné une extériorisation de symptômes assez spectaculaire dans le courant de l’été. Au mois de juin, des dégâts foliaires assez virulents étaient apparus et, dans les parcelles les plus touchées, des dessèchements de grappes s’étaient produits dans le courant du mois de juillet. Dans les parcelles traditionnellement touchées par la maladie, le maintien d’une protection cuprique sérieuse est à envisager avant les épisodes pluvieux jusqu’au début de la floraison. Suite aux conditions peu propices de ce printemps, il est probable que l’expression des symptômes devrait être moins intense lors du débourrement 2003. L’excoriose est une maladie qui est en constante progression depuis quelques années et beaucoup de viticulteurs s’en sont plaints au cours des travaux de taille durant l’hiver. Le mois d’avril 2002, qui a été particulièrement sec, a empêché les contaminations sur des cépages comme l’Ugni blanc et le Colombard. Les cépages précoces comme le Merlot et le Colombard (naturellement peu sensibles) ont été aussi peu soumis à des contaminations, et à priori l’expression de la maladie au printemps 2003 devrait être limitée.
Un niveau de risque mildiou très faible en début de saison
Le mildiou, qui s’est montré particulièrement virulent au cours des printemps 1999, 2000 et 2001, semble cette année beaucoup moins préoccupant. L’hiver et le printemps secs n’ont pas du tout été propices à la montée en puissance du risque potentiel en début de saison en Gironde comme en Charentes. Dans le Bordelais, les œufs d’hiver avaient atteint leur maturité en laboratoire le 3 avril, mais les conditions climatiques au vignoble n’ont pas été propices au développement de la maladie durant tout ce mois. Les parcelles étaient réceptives dès la mi-avril, mais l’absence de pluie et des niveaux de températures très bas n’ont pas rendu possibles les contaminations primaires. En Charentes, les œufs d’hiver sont arrivés à maturité en laboratoire (germination en 24 heures à 20 °C dans une atmosphère saturée en humidité) seulement le 6 mai, ce qui est très tardif par apport aux trois dernières années.
Le modèle MILVIT du SRPV de Cognac n’a détecté aucune contamination potentielle durant le mois d’avril. L’absence de pluies et des niveaux de températures variables et nettement inférieures à 11 °C ont constitué des facteurs limitants vis-à-vis des contaminations. M. Patrice Rétaud, du SRPV de Cognac, considère que cette année le niveau de risque mildiou à la fin avril était nettement inférieur à celui des trois dernières, mais le climat de mai est souvent déterminant pour le développement ultérieur de la maladie. Cette tendance peu propice au mildiou est aussi partagée par les responsables du SRPV Aquitaine. Les conclusions du groupe Modélisation, animé par les Chambres d’agriculture de Charente et de Charente-Maritime, vont aussi dans le même sens. Les niveaux de risque potentiel sont particulièrement bas cette année quelles que soient les stations interrogées sur la région délimitée. Les valeurs de l’EPI (le seuil critique se situe à 0) et du phénom (indicateur de maturité des œufs d’hiver avec un seuil critique autour de 5,4) des sites d’Archiac, de Segonzac, de Sigogne et des Touches-de-Périgny présentées dans le tableau ci-dessous attestent du faible niveau de risque au 2 mai.
M. Yoan Lefèvre, le jeune technicien qui anime le réseau de Stations, et toute l’équipe de la Chambre d’agriculture de la Charente semblaient assez sereins dans les premiers jours de mai car, même en ayant simulé des précipitations de plus de 40 mm dans les jours à venir, le risque mildiou ne remontait pas de façon spectaculaire. Dans le Bordelais, M. Benoît Herlemont, qui a en charge pour le département de la Gironde la rédaction des Avertissements agricoles, considérait dans les premiers jours de mai que le mildiou avait en ce début de saison un niveau d’agressivité bien faible.
L’Épisode pluvieux du 9 au 11 mai n’a pas fait fortement « grimper » le risque mildiou
L’arrivée d’un épisode pluvieux entre le 9 et le 11 mai n’a pas fondamentalement remis en cause cette tendance. En Charentes, le caractère orageux de cette perturbation a été assez hétérogène mais globalement pas très important. En moyenne, il est tombé 15 à 20 mm avec tout de même quelques zones très arrosées avec plus de 50 mm et d’autres à peine rafraîchies avec seulement 3 à 5 mm. Le modèle MILVIT du SRPV de Cognac a détecté les premières contaminations primaires potentielles sur les sites suffisamment arrosés. Le bulletin d’Avertissements agricoles du 14 mai préconise de pouvoir commencer la protection mildiou surtout dans les zones fortement arrosées.
Suite à cet épisode pluvieux, les valeurs de l’EPI ont aussi réagi et atteignent des valeurs positives sur la moitié des sites. Par contre, aucune contamination n’avait été détectée au 12 mai, mais la simulation d’un nouvel épisode pluvieux de forte intensité (plus de 50 mm) entre le 18 et le 20 mai pourrait modifier la situation. Dans les zones précédemment fortement arrosées, des contaminations d’intensités moyennes pourraient alors être observées et le risque mildiou deviendrait alors plus présent. Les prévisions de Météo France semblent effectivement indiquer l’arrivée d’un épisode pluvieux à partir du 17 mai mais son intensité n’est pas précisée. L’Epiflash du 14 mai conseille d’attendre l’arrivée du prochain épisode pluvieux significatif (plus de 45 mm) pour déclencher la protection contre le mildiou. Dans le Bordelais, une seule tâche primaire de mildiou a été trouvée dans la première semaine de mai sur un site expérimental extrêmement sensible. Les épisodes pluvieux du 9 au 11 mai n’ont pas réellement fait grimper le risque mildiou, mais quelques taches primaires ont été trouvées dans le Blayais. Cependant, une nouvelle dégradation pluvieuse à partir du 18 mai devra être prise un peu plus au sérieux car les vignes les plus précoces seront assez proches de la floraison. L’équipe de l’ITV à Blanquefort considère que le niveau de risque de début de saison est particulièrement bas et les organes de conservation de la maladie sont arrivés à maturité beaucoup plus tard que les années passées. Une première tache primaire a été observée le 6 mai sur un pampre et les dernières pluies du 9 au 11 mai ont fait évoluer le risque, mais pas au point de déclencher une protection. C’est l’intensité des précipitations dans la deuxième quinzaine de mai qui aura ou n’aura pas une incidence sur le réveil du parasite.
Le niveau de risque oïdium est préoccupant
Le seul véritable risque parasitaire de ce début de cycle végétatif concerne l’oïdium. Le climat du mois d’avril particulièrement sec avec de fortes amplitudes de températures a été favorable à des contaminations potentielles. M. Patrice Rétaud, du SRPV de Cognac, considère que la végétation était réceptive à la maladie dès le 20 avril et toutes les conditions sont réunies pour avoir un début d’épidémie précoce. La protection peut tout de même être retardée jusqu’à ce que les premiers rameaux dans les parcelles aient atteint le stade boutons floraux séparés. En effet, de nombreuses expérimentations ont montré ces dernières années que la réalisation d’une protection sans faille et avec des produits adaptés au niveau des risques entre les stades boutons floraux séparés et la fermeture des grappes pouvait permettre de parfaitement contrôler cette maladie. Le repérage du stade boutons floraux séparés pourrait constituer une difficulté cette année compte tenu de l’hétérogénéité des stades végétatif sur les souches cette année. La climatologie de la deuxième quinzaine de mai va aussi jouer un rôle déterminant sur le développement épidémique de l’oïdium. Une période fortement humide provoquera une diminution significative de la pression de parasitisme alors qu’une période sèche avec de fortes amplitudes thermiques l’accentuera encore. Les observations du réseau Modélisation Charentes confirment aussi le fort risque oïdium en ce début d’année. Les valeurs de l’EPI sont nettement positives sur une majorité de stations et les organes de conservation étaient arrivés à maturité depuis la fin avril. Les éléments présentés dans le tableau ci-dessous confirment le contexte inquiétant en matière d’oïdium.
Les premières contaminations ont été observées dans la semaine du 5 au 11 mai et les pluies n’ont pas eu de véritable incidence sur la dynamique globale de la maladie. Le réseau Modélisation Charentes a conseillé de démarrer la protection oïdium dans son Epiflash du 14 mai. En Gironde, le suivi de l’EPI oïdium par la Station ITV de Bordeaux indique un niveau de risque de début de saison élevé et comparable à celui de 1997. L’analyse de la situation par M. Mikaël Anneraud, technicien à l’ITV, témoigne d’un contexte propice au développement de cette maladie. Les organes de conservation selon le modèle sont arrivés à maturité depuis la fin avril, mais les niveaux de températures bas étaient un facteur limitant aux contaminations jusqu’au début mai. La remontée des températures à partir du 6 mai a constitué le top départ des contaminations potentielles et l’un des indicateurs d’un départ d’épidémie assez explosif. Néanmoins, sur les secteurs fortement arrosés entre le 9 et le 11 mai, le niveau de risque a légèrement baissé tout en restant encore fort. Un message de protection soignée contre l’oïdium a été donné en Gironde le 14 mai par l’ITV sur toutes les parcelles ayant atteint le stade boutons floraux séparés.
Bibliographie : SRPV de Cognac, Mlle Nicole Couasnon, M. Bernard Robert, M. Patrice Rétaud. – Réseau Modélisation Charente, M. Yoan Lefèvre. – SRPV de Bordeaux, M. Benoît Herlemont. – ITV de Bordeaux, M. Anneraud, M. Marc Raynal. – Station viticole du BNIC, M. Vincent Dumot. – Chambre d’agriculture de la Charente, Mlle Isabelle Couprie. – Chambre d’agriculture de la Charente-Maritime, M. Lionel Dumas Lattaque. – ADAR de Saint-Savin-de-Blaye, M. Jaunet. – M. Jean-Michel Darbau, Vitivista Pauillac. – M. Eric Béthuys, Syntéane Archiac.
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