UGVC : le nouveau syndicat viticole est en place

22 décembre 2011

L’acte de naissance du nouveau syndicat viticole UGVC (Union générale des viticulteurs pour l’AOC Cognac) a été signé le mardi 8 novembre 2011 en présence des délégués des deux syndicats SGV et SVBC. Le jeudi suivant, le bureau de l’UGVC était élu. Les structures sont en place. Une nouvelle page du syndicalisme viticole charentais peut s’ouvrir.

 

 

Ce fut une affaire rondement menée. Après six ou sept mois de discussions internes – conduites il faut le dire dans la plus grande discrétion – le syndicat viticole nouveau est né. Le mardi 8 novembre 2011, l’UGVC a tenu son assemblée constitutive à huis clos, dans une salle comble où l’émotion était à fleur de peau. Car les deux syndicats SGV et SVBC venaient de prononcer leurs dissolutions respectives. De façon simultanée, il fallait « faire le deuil de l’ancien » et s’ouvrir au nouveau syndicat. La « bascule » fut réussie, grâce à la bonne volonté des uns et des autres. En tant que président de l’ex Fédération de syndicats FVPC, Christophe Véral a bien joué son rôle de passeur. Météorique président de la structure – deux jours top chrono, en attente de l’élection du nouveau président de l’UGVC – il a donné une dimension joyeuse à l’événement. « C’est un petit pas pour nous, un grand pas pour la viticulture ! » a-t-il lancé de façon parodique, dans un éclat de rire. Plus sérieusement, il a tenu à remercier « les personnes de l’ombre à qui l’on doit beaucoup, Marlène, Emilie, Aurore, Aurélien. Ils ont accompli un très très gros travail, loin d’être évident ». Car Marlène Tisseire, directrice du syndicat et son équipe ont aidé les professionnels à « accoucher » des nouveaux statuts, statuts qui serviront de charpente à la vie commune. La règle du vote à la majorité des deux tiers en constitue l’un des traits mais pas le seul. Il y a aussi la représentation géographique, élément fédérateur du SGV ou encore la représentativité par « métier », défendu avec conviction par le SVBC.

Pour la constitution de l’UGVC, les deux syndicats se sont mis d’accord sur la composition du conseil d’administration. Il compte 54 noms, à parité (moitié/moitié) entre délégués issus du SGV et délégués issus du SVBC (voir ci-dessous).

Un bureau de 10 membres

Le jeudi 10 novembre en soirée, les 54 membres du conseil d’administration se sont réunis à la Maison de la viticulture pour élire le bureau. Le bureau se compose de dix personnes (voir ci-dessous). Il représente un peu le « noyau dur » du syndicat. Le même soir, Christophe Forget a été élu président de l’UGVC tandis que Stéphane Roy était nommé secrétaire général du syndicat.

Si, en terme électif, l’UGVC vit pour l’instant une période de transition, le syndicat atteindra son régime de croisière dans trois ans, en 2014, lors des premières élections organisées en son nom. Ces élections serviront à élire les délégués. Les statuts ont prévu de porter leur nombre maximum à 540 (ce pourra être moins) dont, au maximum, 360 délégués de cru et 180 délégués de collège. Les collèges par « métiers » sont d’ores et déjà définis. Ils sont au nombre de quatre : collège des livreurs de vin, collège des bouilleurs de cru à façon, collège des bouilleurs de cru à domicile et collège des vendeurs directs. A partir de 2014, les délégués de collège seront élus par les adhérents du même collège et du même cru. Quant aux délégués de crus, ils se répartiront bien évidemment sur les cinq crus, divisés en 26 circonscriptions. En toute logique, les délégués de cru seront élus par les adhérents du même cru.

Une fois désignés, les délégués seront appelés à former l’assemblée générale du syndicat qui, elle-même, élira le conseil d’administration. En régime de croisière, le conseil d’administration devrait compter 36 membres, dont 24 administrateurs de cru et 12 administrateurs de collège. Ces 36 membres éliront in fine le bureau. Une organisation pyramidale tout ce qu’il y a de classique.

A noter que durant cet hiver, des réunions vont permettre de désigner les délégués de collèges parmi les délégués actuels. Parallèlement, le conseil d’administration de l’UGVC va nommer des administrateurs de collèges parmi les 54 membres. Une façon d’instiller déjà une dose de représentativité par « métier ».

Conseil d’administration
Grande Champagne – Eric Bilhouet, Guy Borderon, Ludovic Boujut, Patrick Brisset, Thierry Brisson, Stéphane Denis, Pascal Dupuy, Bernard Laurichesse, Olivier Louvet, Stéphane Roy.
Petite Champagne – Jean-Paul Barbut, Patrick Bobe, Fabien Bodard, Jean-Louis Brillet, Jean-Bernard de Larquier, Christophe Forget, Philippe guélin, Annabelle Monnereau, Michel Vallet.
Borderies – Xavier Bonnarme, Frédéric Desrentes, Béatrice Soucaret.
Fins Bois – Jean-Claude Baudet, Nicolas Baudry, René Biay, François Bodin, Stéphane Branchaud, Raphaël Brisson, Anthony Brun, Isabelle Clochard-Gualbert, Philippe Deloume, Xavier Desouche, Philippe Doublet, Amaury Firino Martell, Eric Gauche, Sylvain Guillet, Philippe Joly, Jean-Luc Lassoudière, Xavier Laval, Julien Lesueur, Philippe Martineau, Pascal Millasseau, François-Jérôme Prioton, Damien Roy, Michel Saunier, Christophe Turpeau, Christophe Véral, Roland Vilneau.
Bons Bois et Bois Ordinaires – Jean-Christophe Baraud, Jean-François Bertrand, François Bonneau, Joël Chaussat, Véronique Laprée, Raphaël Martinaud.
Bureau
Président : Christophe Forget
Secrétaire général : Stéphane Roy
Secrétaire général adjoint : Xavier Desouche
Trésorier : Raphaël Martinaud
Trésorier adjoint : Jean-Bernard de Larquier
Vice-président Grande Champagne : Patrick Brisset
Vice-président Petite Champagne : Annabelle Monnereau
Vice-président Borderies : Béatrice Soucaret
Vice-président Fins Bois : Philippe Martineau
Vice-président Bons Bois et Bois Ordinaires : Jean-Christophe Baraud

p14.jpg« un challenge important »
Après la présidence du SGV, Christophe Forget se voit confier par ses pairs un nouveau mandat, un nouveau challenge : présider l’UGVC. Sa mission, il ne l’envisage que dans un esprit constructif. Dans ses propos reviennent les termes de « mixité », « capacité d’entraînement », « aide aux viticulteurs », « orientation politique et vision d’avenir ». S’il y a quelque chose qui le « barbe » dans le syndicalisme « c’est de ne pas être capable de s’extraire de sa situation personnelle. » Un travers qui épargne Christophe Forget.
Comment voyez-vous votre rôle de président ?
Des discussions, essayer de tirer la substantifique moelle pour arriver à une position commune qui soit raisonnable et acceptable par tous. La règle du vote à la majorité des 2/3, déjà initiée sous l’ère de la FVPC, va nous y aider. Cette règle du vote est tout sauf anecdotique. Quand la scission syndicale est intervenue en 2002, c’est en partie parce que les règles de vote s’avéraient un peu trop justes. Sous la nouvelle « gouvernance », certaines décisions seront peut-être plus longues à prendre mais une fois que tout le monde les aura comprises et fait siennes, ce sera plus facile.
Beaucoup de responsabilités pèsent sur vos épaules.
Certes mais je ne suis pas seul à les assumer. Il y a tous les membres du bureau, les administrateurs et puis les représentants viticoles des autres instances : chef de famille de l’interprofession, président de l’ODG, du comité régional de l’INAO…
L’UGVC, vous la voyez comme une plaque tournante, un laboratoire d’idée ?
Je parlerais plus volontiers de lieu de réflexion. En fait, c’est la base. La structure commune viticole va irriguer les différentes structures, les administrations… Il s’agit d’une responsabilité assez lourde, je ne le nie pas. C’est un challenge important, intéressant, de nature à nous faire avancer tous ensemble et surtout à faire progresser la filière, en sortant de la relation « bloc contre bloc ». L’objectif, bien évidemment, est d’être constructif et il faut avouer que la situation économique nous aide. Cela rend les interlocuteurs plus à l’aise, plus confiants.
A la représentation par crus,les statuts de l’UGVC ajoutent une représentation par « métiers ».
Si le SGV s’est toujours montré extrêmement attaché à la légitimité d’une représentation par crus, le SVBC ne l’était pas moins d’une représentation par métiers : livreurs de vin, bouilleurs de cru, vendeurs directs… Nous avons mixé tout ça et imaginé les statuts autour de ces deux pôles.
L’adhésion des viticulteurs charentais reste toujours difficile à capter.
C’est notre plus gros challenge. L’UGVC doit démontrer sa capacité d’entraînement. Je crois que les viticulteurs charentais sont relativement satisfaits des avancées obtenues – réserve climatique, réserves de gestion… – mais ils ne se rendent pas toujours compte que cela réclame du travail. A nous d’expliquer et de convaincre.
En terme de services, que peut apporter le syndicat ?
Nous n’allons pas révolutionner la matière. Notre équipe n’est pas extensible à l’infini. Mais c’est vrai que nous voulons nous positionner comme l’interlocuteur naturel des viticulteurs, pour les aider dans leurs démarches. S’adresser au syndicat doit devenir un réflexe. Cela permettra peut-être aussi de décongestionner l’interprofession, qui est assaillie de questions. Ceci dit, un syndicat qui se contenterait d’apporter des services ne serait pas tout à fait un syndicat. Il doit porter une orientation politique et une vision d’avenir.
Laquelle ?
Celle qui se dessine en filigrane repose sur la défense du revenu, notamment des prix ainsi que sur la défense du patrimoine. A ce titre, je pense au projet européen de libéralisation des droits de plantation. Si, demain, la libéralisation devait s’appliquer, le dispositif d’encadrement disparaîtrait complètement. N’importe qui pourrait planter, même sans être viticulteur. Là-dessus, l’interprofession de Cognac s’est montrée très claire. Elle ne souhaite pas une libéralisation des droits de plantation. Au contraire, elle défend l’interdiction de planter librement. Même si un nouveau système devait émerger, il faudrait que l’interdiction de planter tous azimuts prévale, afin de défendre le patrimoine viticole et protéger l’appellation. Les négociants de Cognac l’ont très bien compris. Si d’autres vignes venaient à être plantées dans la région, il y aurait risque d’usurpation de notoriété. Car tous les vignobles sont interdépendants : Cognac, Vins de pays, Autres débouchés. Sur ce socle d’interdiction de planter, je peux vraiment dire qu’ici, en Charentes, nous sommes tous d’accord. Ensuite, que l’on puisse imaginer « l’après » – si la solution du maintien stricto sensu des droits de plantation n’était pas retenue – c’est presque quelque chose de sain, de salvateur. D’ailleurs, beaucoup de régions françaises, elles aussi, envisagent d’ores et déjà cet « après ». Je comprends la position de la CNAOC qui est une position de négociation. Maintenant, faut-il vraiment ne rien envisager si les choses venaient à mal tourner ! La région de Cognac, avec son attractivité actuelle et son delta considérable entre les surfaces plantées et l’aire délimitée, est une zone particulièrement exposée. Droit de plantation, PAPE (Potentiel annuel de production par exploitation)… Je crois que tout ceci est beaucoup affaire de sémantique. Tout ce que nous voulons, nous viticulteurs, c’est que l’interdiction de planter soit maintenue. Car la libéralisation des plantations représenterait un risque considérable à Cognac.
Vos nouvelles fonctions appellent-elles de votre part encore plus de disponibilité ?
Je ne sais pas si l’investissement en temps sera beaucoup plus grand que par le passé. Je fais confiance à mes collègues pour me soutenir et m’aider.
Y a t-il quelque chose qui vous « barbe » dans le syndicalisme ?
Ce qui m’ennuie, c’est de voir défendre des positions qui soient complètement personnelles. Quand on est syndicaliste, on doit être capable de s’extraire de sa situation personnelle, pour n’envisager que la situation collective. C’est ça le plus important.
Cela vous est-il déjà arrivé de faire abstraction de vos vues personnelles ?
Oui, j’ai été amené à le faire et cela ne me pose pas de souci. Ce n’est pas de la mollesse, simplement une attitude logique.

p142.jpg« faire de l’ugvc le centre névralgique de la viticulture »
Issu des rangs du SVBC, homme de convictions, Stéphane Roy parle de son nouveau mandat à l’UGVC et de la manière dont il le voit.
Comment envisagez-vous votre fonction de secrétaire général du syndicat ?
Je vais travailler en tandem avec Christophe Forget, sous sa houlette. Ensemble, nous allons structurer l’UGVC pour en faire le centre névralgique de la viticulture charentaise. L’UGVC ne se résume pas à un partage de postes. Les ambitions de l’UGVC vont bien au-delà. Le syndicat doit irriguer tout le terreau professionnel, en région et hors région.
Les chantiers ?
Il y en a plusieurs. Le premier sera peut-être celui de l’adhésion, notamment l’adhésion des jeunes viticulteurs. L’idée d’une adhésion par défaut, si elle est nécessaire, ne garantit pas le succès de l’UGVC. Nous n’évoluons pas sous l’ère stalinienne, il va nous falloir convaincre les viticulteurs. Aujourd’hui, encore trop de gens pensent que le syndicat ne sert à rien. Il fera partie de mes attributions d’essayer de leur démontrer le contraire. C’est une question essentielle pour le syndicat, une question de légitimité.
Les autres chantiers ?
J’en citerai un, qui me tient particulièrement à cœur, celui de la libéralisation des droits de plantation. Inutile de dire que ce projet va gravement à l’encontre des intérêts des viticulteurs. Ce que nous voulons tous, c’est garder l’interdiction de planter, afin que des opportunistes ne profitent indûment des efforts accomplis par toute la filière. Ainsi, très tôt, la région de Cognac a considéré que si elle voulait être défendue convenablement, elle devait faire entendre sa voix, faire connaître ses spécificités à l’égard des autres régions françaises. C’est pour cela que nous avons construit le projet de PAPE (Potentiel annuel de production par exploitation).
Vous ne faites pas confiance à la CNAOC ainsi qu’à d’autres structures nationales et européennes pour défendre le dossier ?
Je n’irai pas jusque-là. Mais je tiens à alerter les viticulteurs charentais sur une chose : la CNAOC prend peu en compte la spécificité du Cognac. On l’a encore vu récemment avec le problème de la fiscalité sur les spiritueux.
Il n’empêche que même en région, le PAPE divise.
Le PAPE est un sujet complexe et difficile à appréhender, il est donc normal qu’il suscite des peurs. Mais les viticulteurs doivent être convaincus que le PAPE n’est rien d’autre qu’un droit de plantation amélioré, un droit de plantation à qui l’on confère de la souplesse économique. Je m’excuse mais quand un droit à produire est enraciné au sol – quand 25 ha de vignes donnent 25 droits à produire et qu’au bout du compte, l’on retrouve bien ses 25 ha de vignes et seulement ses 25 ha – qu’est-ce que le PAPE sinon un droit de plantation. De plus, le PAPE n’impose pas au viticulteur d’adapter la structure de son exploitation. Il en conserve le choix. Enfin, c’est un système qui ne doit léser personne. Ce sera de notre responsabilité que d’y veiller. Il paraît donc dommage de faire des procès d’intention là où il n’y a pas lieu d’en faire.
Avec cette proposition, ne craignez-vous pas d’affaiblir la position de ceux qui défendent à Bruxelles le rétablissement d’un outil d’encadrement ?
Mon expérience syndicale avec le SVBC me laisse à penser que s’opposer sans rien proposer est toujours voué à l’échec. Si rétablir un outil d’encadrement se résume à rétablir les droits de plantation dans leur forme actuelle, j’ai plutôt le sentiment que nous nous engageons dans une impasse. La majorité qualifiée au conseil me semble difficilement atteignable avec pareille proposition. En revanche, si la viticulture française se réunit autour d’un projet de régulation reprenant les avantages des droits de plantation tout en apportant des réponses à leurs défauts, alors nous mettrons toutes les chances de notre côté. L’interprofession de Cognac est en ce sens avant-gardiste. De par ses réflexions sur le PAPE, elle souhaite se mettre au service de ceux qui iront défendre le maintien d’un outil d’encadrement à Bruxelles. Ni plus, ni moins.
Aujourd’hui, l’UGVC porte-t-elle le projet du PAPE ?
Il est évident que si les deux syndicats fondateurs de l’UGVC n’avaient pas été sur la même longueur d’onde, il n’y aurait pas eu d’union.

p15.jpg« restaurer avant de rénover »
Restaurer les droits de plantation dans les textes communautaires, pour tous les types de vin et ensuite les rénover…C’est la stratégie en deux temps défendue par la CNAOC et nombre d’organisations viticoles, nationales et communautaires. A Cognac et dans d’autres lieux, l’on aurait plutôt tendance à considérer qu’il faut d’abord rénover les droits de plantation (ou leurs équivalents), pour les rendre plus acceptables à la Commission européenne. Simple débat sémantique ou stratégie profondément divergente ? Bernard Farges, nouveau président de la CNAOC, exprime son analyse de la situation.
Face à la suppression des droits de plantation, inscrite dans l’actuelle OCM, sur quoi repose la stratégie défendue par la CNAOC et d’autres organisations viticoles ?
Avant de vous répondre, je souhaiterais faire un petit retour en arrière. Depuis 20 ans, à chaque nouvelle OCM vin, l’on nous disait que les droits de plantation allaient disparaître mais plus tard, dans cinq, six ans… Ce qui a changé, en 2008, c’est que cette suppression, de virtuelle, est devenue bien réelle. Elle a été inscrite dans le texte communautaire avec des échéances précises, 2015 voire 2018. Aujourd’hui, il faut bien comprendre qu’il n’y a plus matière à discussion, sauf à recréer les conditions d’une nouvelle discussion. Et le temps presse. Car 2015, c’est demain ! Dans ce contexte, nous devons tenir un discours simple, compréhensible par tous, afin de rassembler sur un même objectif les régions françaises mais aussi les pays producteurs européens, les pays non-producteurs. La stratégie de la CNAOC et des autres organisations ? Dans un premier temps obtenir une majorité qualifiée au Conseil européen des ministres de l’Agriculture. Dans quel but ? Que la Commission se rende compte qu’elle doit rouvrir le dossier. Ce n’est que dans un second temps, une fois le texte communautaire sur la table, que pourra s’amorcer avec la Commission un échange sur les conditions de l’encadrement : faut-il reprendre mot à mot le texte sur les droits de plantation ou le faire évoluer ? Peut-il y avoir une déclinaison par Etat membre…?
Pourquoi, selon vous, est-il aussi déterminant d’obtenir un texte communautaire ?
L’outil d’encadrement doit être restauré pour tout type de vin et notamment pour les vins sans IG (sans indication géographique). C’est fondamental. Ce qui m’inquiète, c’est d’entendre dire que le droit de plantation peut être défendu à travers les interprofessions. C’est une bêtise énorme. Le problème sera peut-être résolu très localement – à Bordeaux, à Cognac – mais jamais partout et pour tous les types de vins. Laissera-t-on les vins sans IG sans encadrement ? Ce serait une catastrophe. Je comprends que la situation ne soit pas simple en région. On a toujours l’impression que c’est chez soi que tout se passe. Et qu’il ne se passe rien ailleurs. Or, ce n’est pas le cas.
On a pu entendre ici et là que la CNAOC tenait un « double langage ». Que ce qui se disait en régions contredisait les propos tenus à Paris.
Non. Il n’y a pas de double langage à la CNAOC. Nous ne sommes pas d’accord sur la stratégie mis en avant par le négoce, qui consiste à présenter la gestion interprofessionnelle comme une alternative aux droits de plantation, un plan B à côté du plan A.
Face à la Commission, est-il gênant d’avoir plusieurs « fers au feu », d’avancer des stratégies différentes ?
Clairement oui. Enfoncer un coin dans une position de négociation, c’est courir le risque d’être beaucoup moins efficace. Pour que la Commission accepte de se contredire – car c’est bien de cela qu’il s’agit – il faut lui apporter des choses claires. Et puis n’oublions pas la dimension temps. Si nous rentrions tout de suite dans le détail de la gestion des droits de plantation, entre les souhaits des uns et des autres, nous n’arriverions jamais à nous mettre tous d’accord, régions, pays producteurs, pays non-producteurs. Le plan B représente une fausse bonne idée. Il affaiblirait ceux-là même qu’il prétend sauver. Personne n’a jamais dit que la gestion antérieure des droits de plantation était parfaite. Bien sûr que la discussion devra s’ouvrir. Mais dans un deuxième temps. Avant de jouer la finale, il faut jouer la demi-finale. Une finale se gagne que si l’on a joué la demi-finale.

 

 

 

 

A lire aussi

L’appel à l’aide de l’US Cognac Rugby

L’appel à l’aide de l’US Cognac Rugby

C'est un constat qui a fait le tour des médias, sportifs ou non: l'US Cognac va très mal. Malgré les efforts de Jean-Charles Vicard pour tenter de redresser la barre, le club se retrouve dans une difficile situation financière.  La direction a de fait décidé d'envoyer...

error: Ce contenu est protégé