UGVC : Christophe Véral, nouveau président du syndicat viticole

29 juin 2017

Le chef de famille de la viticulture à l’interprofession du Cognac devient président de l’UGVC. L’idée ! « Parler d’une seule voix au BNIC ». Celui qui avoue avoir parfois « le verbe haut » applaudit au bilan des années passées – « nous ne nous sommes pas beaucoup trompés » – et, logiquement, dit vouloir «garder de cap ».  Président « ouvert et à l’écoute », il plébiscite la « vision partagée » négoce / viticulture.

 

Le 1er juin, le nouveau conseil d’administration de l’UGVC vous a élu président du syndicat.

 

En effet. Les administrateurs de l’UGVC ont bien voulu m’accorder leur confiance. Ma candidature répondait à un souhait du syndicat : que le chef de famille de la viticulture au BNIC soit aussi le président de l’UGVC. Pourquoi ? Pour que la viticulture parle d’une seule voix à l’interprofession. C’est ainsi qu’en novembre prochain, mon nom sera à nouveau proposé par le syndicat pour être chef de famille de la viticulture au BNIC sur  la mandature 2018 / 2020. Cette double casquette répond à une exigence de cohérence. Non pas que nous ne parlions pas avec Stéphane Roy. Nous échangions au contraire beaucoup. Nous formions, je crois un bon binôme. Mais, dans le futur proche, s’annoncent des discussions compliquées. Les choses s’accélèrent. Le fait d’être à la fois président du syndicat et chef de famille de la viticulture donne du poids. Même si le poids, il ne faut pas trop en parler avec moi… (sourire). Et puis je pense que le syndicat est en train de prendre une dimension plus importante. Il compte aujourd’hui sept permanents, peut-être huit demain. Nous devons encore mieux nous organiser. Dans le nouvel organigramme, Anthony Brun devient secrétaire général du Syndicat. Son rôle sera essentiel. Il va être chargé du fonctionnement interne du syndicat : examiner les problèmes avec les permanents, travailler sur l’ordre du jour du conseil d’administration, former les commissions… Anthony Brun est quelqu’un ouvert d’esprit. De plus, il est du sud Charente-Maritime. Nous voulions vraiment installer une diversité d’idées à la tête du syndicat. Je l’ai dit dans mon discours inaugural : on oublie les crus, on oublie les cas particuliers de nos exploitations. Ce qui compte à l’UGVC, c’est la défense du Cognac, la valorisation du patrimoine, des savoir-faire.

 

Vous avez parlé du rôle du secrétaire général. Et votre rôle à vous ?

 

Je serai le porte-parole de la viticulture. Si j’ai parfois le verbe haut, je crois pouvoir dire que je suis quelqu’un de juste et de fédérateur. Même si ça n’a pas toujours facile de dialoguer avec le négoce, je pense y être parvenu. Je défends une vision partagée avec lui. Cette vision paratégée, je la traduirais de la façon suivante : partage des plus-values, parage des risques. Les négociants me font confiance même si, je le répète, les relations entre les deux familles ne sont pas toujours simples. Si, aujourd’hui, la viticulture n’a qu’un seul syndicat, l’UGVC, le négoce en compte deux voire trois. Au BNIC, les positions défendues par la viticulture sont débattues au préalable en conseil d’administration de l’UGVC. C’est notre force. A l’extérieur, vous savez que la région est très regardée. Son fonctionnement à parité – viticulture – négoce – fait des envieux.

 

Une génération de représentants viticoles est en instance de départ ou déjà partie. Comment va se passer le relais ?

 

En effet, c’est le cas pour Philippe Guélin, Olivier Louvet, Jean-Bernard de Larquier. Et dieu sait si l’on ne remplace pas aisément de telles personnalités. Allez trouver l’équivalent d’un Jean-Bernard ?. Bernard Laurichesse restera à la commission technique mais ne souhaite plus siéger au Comité permanent. A la place qui fut la sienne, il a accompli un travail énorme. Mais au syndicat, nous avons la chance d’avoir beaucoup de gens de haut calibre. De nouveaux hommes vont monter. Sont pressentis pour siéger au prochain comité permanent du BNIC Anthony Brun, Raphaël Brisson, Nicolas Baudry, en plus de ceux qui y siégeaient déjà : Eric Billhouet, Christophe Forget, moi-même.

 

Que pensez-vous de la politique conduite par l’UGVC ces trois dernières années ?

 

A l’évidence, je m’en sens pleinement solidaire . Je pense que nous ne nous sommes pas beaucoup trompés. Les rendements élevés d’il y a trois ou quatre ans on pu être critiqués mais heureusement que nous l’avons fait. Que ce serait-il passé sinon ? Le négoce ne pourrait plus vendre. D’accord, nous avons de vieux stocks. Dans le nouveau Business plan, a été rajouté un alerteur à partir du compte 6. Aujourd’hui, le stock de vieux comptes ne progresse plus. Malheureusement, nous ne ferons pas de VS avec des comptes 10. Ceci dit, je reste persuadé que VS et VSOP représentent le nerf de la guerre. Ce sont ces qualités qui font tourner nos exploitations. Après, rien n’empêche ceux qui le souhaitent de monter en vieillissement. C’est un risque d’entreprise à assumer pleinement.

 

La feuille de route de l’UGVC, comment la voyez-vous ?

 

Aujourd’hui, l’UGVC compte 1 800 ou 1 900 adhérents. Je crois que sa capacité d’attraction dépasse largement ce nombre. Beaucoup de viticulteurs ont confiance dans le syndicat. Sous mon mandat, j’aimerais que l’UGVC atteigne 2 500 adhérents. Quand on se déplace à l’extérieur pour défendre les dossiers, représenter 70 ou 80 % du vignoble confère une grande force. Il y a une expression que j’aime bien : remettre l’église au centre du village. Au bas mot , l’économie du Cognac fait vivre 25 à 30 000 personnes, entre viticulteurs,  tonneliers, marchands en gros, distillateurs, filière packaging…Je vais demander à nos délégués, nos administrateurs de s’investir davantage dans les conseils municipaux, l’associatif…Sur les sujets fondamentaux, personne ne doit parler à notre place.

 

En interne, le syndicat est-il préparé à répondre à toutes les attentes ?

 

Nous gardons le cap. Disions que nous étions bons. Nous  allons encore devenir meilleurs. Tout s’accélère. Il nous faut être très réactif.  Nous avons la chance d’avoir une belle équipe, très à l’écoute de ses adhérents, de ses élus.  Regardez le chemin parcouru en dix ans.  Le syndicat ne laissera aucun viticulteur sur le chemin. En ce qui me concerne, je serai un  président ouvert, je ne vais pas dire en marche (sourire). Des dossiers brûlants nous attendent, comme le développemet de l’appellation,  les aléas climatiques – quelque chose de primordial – le dossier  Business plan et bien sûr celui du développement  durable . Il va falloir expliquer,    fédérer, se respecter. Il n’y a qu’une seule bataille qui vaille, celle pour le Cognac.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  

 (*) Philippe Guélin et olivier Louvet ont pris leur "retraite syndicale". JB de larquier reste au conseil d’administration de l’UGVC

 

 

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