UCVA Coutras et REVICO : deux précurseurs de la méthanisation

3 janvier 2019

En lien direct avec la viticulture ces deux unités historiques de méthanisation se sont focalisées sur le traitement des marcs et des lies pour la première et des vinasses pour la seconde. Deux sites à caractère industriel où la valorisation des produits est optimisée.

UCVA COUTRAS : du marc de raisins au biocarburant ED95

Créée en 1930 par la famille Doursat, cette coopérative comprend 50 caves adhérentes, 8 unions et 5 groupements de viticulteurs soit plus de 10 000 viticulteurs répartis de l’Ile de Ré jusqu’aux Pyrénées Atlantiques. Avec un effectif moyen de 40 salariés, l’UCVA a pour objet la distillation des marcs, lies et vins. Le site de 50 hectares tient de l’installation industrielle avec des bâtiments de stockage (marcs de raisin), un atelier d’extraction d’alcool (par diffusion, lavage à contre-courant du marc avec un liquide bouillant), un atelier de distillation (trois colonnes et 6 alambics méthode charentaise), une chaufferie (une chaudière polycombustible et une chaudière biomasse polycombustible), une extraction tartrique, une station d’épuration, un atelier d’évaporation, un atelier de déshydratation, un système de traitement de fumée, un groupe électrogène, des cuves pour la réception des matières premières et alcools et une unité de compostage. Autant dire que la valorisation des produits est poussée à son maximum avec en parallèle un souci constant de limitation de l’impact des rejets (dans l’air ou dans l’eau). Des marcs et les lies sont ainsi extraits et produits : des alcools (valorisés en biocarburant par exemple), des eaux de vie, des pépins destinés aux usages pharmaceutiques ou cosmétiques, des pulpes (utilisées pour l’alimentation animale, les engrais ou le compost), de l’acide tartrique (acidifiant, antioxydant alimentaire..), des colorants, des tanins et de l’électricité (vendue à EDF).

 

 

Retour sur l’actualité de la coopérative ou plus exactement sur celle de sa filiale Raisinor avec la production de biocarburant ED95. C’est à l’occasion d’une visite officielle de l’UCVA organisée le 23 octobre dernier, que l’on prend peut prendre la mesure des enjeux liés à la production du biocarburant et de l’intérêt de la Région pour cette filière. En présence de Renaud Lagrave, Vice-Président de la région Nouvelle Aquitaine (en charge des infrastructures, des transports et des mobilités), Messieurs Hubert Burnereau , Jean Michel Letourneau et Rémi Géromin respectivement Président, Directeur et Directeur Adjoint de la coopérative, les opérateurs locaux se sont réunis pour échanger autour de cette solution de biocarburant durable. Transporteurs, chargeurs, installateurs de stations, représentants de la viticulture sont en ordre de marche pour décarboner les transports. Mise en pratique dans le département des Landes avec une phase test depuis mi-novembre sur les bus reliant Mont de Marsan/Dax. La Régie régionale des transports landais s’inscrit donc dans une démarche environnementale avec l’utilisation de l’ED95 (homologué en France depuis 2016) comme solution alternative au diesel. Avec une fiscalité avantageuse à hauteur de 0,85 euro le litre et des émissions de polluants nettement inférieures qu’un carburant classique, l’ED95 présente de nombreux atouts. Son usage est pour le moment réservé aux flottes captives (transporteurs de marchandises, autobus) dont les véhicules sont équipés de moteurs spécifiques. On notera autour de la table, la présence des transports Veynat impliqués dans cette démarche en participant aux essais avec le constructeur suédois Skania. Pour Pierre Olivier Veynat ce type de carburant fait sens surtout lorsque l’on transporte des produits alimentaires. Côté région, Renaud Lagrave, confirme soutenir la filière et souhaite par ailleurs faire évoluer le parc des transports propres dans les commandes publiques. Pour l’heure, des coopérations sont encore à trouver et un dispositif d’approvisionnement se le territoire à mettre en place.

 

 

REVICO : une solution de proximité collective en constante évolution pour le traitement des vinasses et eaux de lavage

 

 

Créée dans les années 1970 sous l’impulsion des principaux acteurs du marché conscients de l’impact des vinasses sur l’environnement, REVICO est une entité de dépollution des sous-produits liés à la distillation. Aujourd’hui, sur le site de 16 ha situé aux portes de Cognac, une équipe de 27 personnes traite ainsi près de 3,2 millions d’hectolitres de vinasses par an soit 54% des vinasses produites par la filière. Au cœur des installations : la méthanisation avec 4 digesteurs d’un volume total de 17 500 m3 qui dégradent les constituants organiques présents dans les effluents et les transforment en biogaz. Deux générateurs de vapeur et un système de production électrique viennent compléter l’installation. L’énergie ainsi produite est valorisée à hauteur de 1 000 k€ par an. En parallèle, l’unité d’extraction de l’acide tartrique génère entre 750 K€ à 3 000 K€/an selon les années. En somme, une valorisation sous forme d’énergie et de matière qui du point de vue de REVICO sont des amortisseurs de coûts qui profitent aux clients (sous forme de ristournes annuelles) et permettent d’investir. Il est prévu en effet (défi 2020) de développer la capacité de stockage du site, d’investir dans un tunnel de séchage et d’étendre l’unité de cogénération. Des investissements qui répondent aux besoins en termes de capacité de traitement supplémentaire, de performance environnementale et de conformité règlementaire. Les contrats nouvellement mis en place répondent à ce dernier impératif dans la mesure où ils formalisent le mode de fonctionnement actuel. En attendant de souffler ses 50 bougies en 2019, REVICO joue la carte de l’ouverture et de la transparence en proposant des journées portes ouvertes aux habitants de Saint Laurent de Cognac le 12 janvier 2019 (inscriptions sur le site http://www.revico.fr/actualites).

 

 

OCEALIA : méthanisation, le choix d’un autre modèle

 

La coopérative Océalia n’envisage pas pour le moment de créer sa propre unité de méthanisation. En revanche, elle a fait le choix de se positionner en tant que fournisseur d’issues dans certaines des unités détenues par ses adhérents ou en tant qu’actionnaire.

Sur Metha Bel Air (Linazay-86), unité de méthanisation mutualisée regroupant 5 exploitations, Océalia est actionnaire et contribue par ailleurs à fournir 5 000 tonnes d’issues/an. Une installation établie depuis 2011 qui traite le fumier, le lisier et des déchets céréaliers et valorise le biogaz sous forme de chaleur et d’électricité.

Océalia alimente par ailleurs le GAEC de Lougnolle à Prahecq (79) à hauteur de 1000 tonnes /an ou encore Demeter Energies à Mauzay sur le Mignon (79) avec 300 tonnes/an.

Enfin, la coopérative a recruté récemment un ingénieur énergéticien. Une nouvelle compétence en interne et surtout le signe d’un changement de posture quant aux enjeux liés à l’énergie.

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