Environ 100 ha de vignes sur les 600 ha que compte l’Ile subissaient encore le 2 mars un phénomène de submersion, avec de l’eau de mer stagnant au pied des vignes. Au plus fort de la tempête, dans la nuit du samedi 27 au dimanche 28 février 2010, la mer a pu atteindre 1 mètre de haut sur les terres agricoles, voir davantage. Communes les plus touchées : La Couarde, St Clément, Ars, Loix. Sous l’effet des éléments déchaînés, les digues protégeant l’île ont rompu en plusieurs endroits. On estime à 10 kms les points d’entrée de l’eau, sachant que le pourtour de l’île représente 100 à 110 kms. C’est donc un dixième du cordon qui a cédé, coupant l’île en trois. Même si l’eau de mer se retire progressivement, des exploitations restaient encore submergées cinq jours après la tempête. Tel viticulteur a par exemple 80 % de son vignoble sous l’eau. Tel autre a vu ses plantations de pommes de terre détruites. Selon une appréciation rapide, une trentaine de producteurs seraient atteints dans leurs biens, avec les effets psychologiques que l’on peut imaginer (revenus menacés, interrogations sur l’avenir…). Entre les deux productions phares du territoire – vignes et pommes de terre – les dégâts sont considérables sur la partie nord-est de l’île.
Dans l’immédiat, un arrêté de catastrophe naturelle va sortir, les déclarations de sinistres vont être déposées en mairies. Plus globalement, une des grosses inquiétudes concerne les dégâts que pourrait occasionner un excès de salinité dans les sols viticoles. Une question qui demandera du temps à se régler. Il faut d’abord attendre que l’eau s’évacue des terres, quitte à l’aider un peu ; ensuite que des analyses de sols soient réalisées . Après seulement, l’on pourra savoir si, oui ou non, il y a problème et si c’est le cas, quel traitement appliquer (voir témoignagnes dans le prochain Paysan Vigneron). Le pire n’est pas toujours le plus sûr. La vigne est une plante pérenne, qui a maintes fois démontré ses capacités de résilience. Par contre, une certitude existe : l’année 2010 sera une année de haute vigilance pour les vignerons rétais et leurs techniciens.
Dans cette épreuve, la coopérative Uniré, son équipe dirigeante et ses techniciens, font une fois de plus preuve de courage, d’efficacité et de pragmatisme. Dés maintenant, ils organisent le rebond des producteurs. Mot d’ordre – « ne pas amplifier le phénomène à l’extérieur, être réalistes entre nous. » Des acheteurs ont témoigné de leur soutien à la coopérative – « Nous ne vous laisserons pas tomber. » Message de la coopérative à ses acheteurs – « nous serons là. »
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