FVPC : la famille recomposée

21 mars 2009

Un nouveau sigle fait son apparition, FVPC pour Fédération des viticulteurs producteurs de Cognac. Après l’enfièvrement des élections à l’ADG, les deux syndicats viticoles SGV et SVBC ont signé la paix. Le 7 novembre dernier, ils déposaient les statuts d’une structure ombrelle, la FVPC abritant les deux formations.

 

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Ch. Véral, B. Gionnet, J.-B. de Larquier.

Très clairement, la mission première de la FVPC consistait à déposer la liste des délégués viticoles à l’interprofession, pour permettre le renouvellement normal de l’assemblée plénière du BNIC. Voilà qui est fait (voir article pages 6-7). Le 24 octobre dernier, les protagonistes ont tenu une conférence de presse commune pour annoncer urbi et orbi la naissance officielle de la nouvelle fédération viticole. Aux « manettes », Jean-Bernard de Larquier, Christophe Véral et Bernard Guionnet, ceux-là même qui furent les principaux artisans de la « refondation ». A un moment donné, la cause n’était pourtant pas entendue. Les élections à l’ADG avaient crispé les positions, aiguisé les appétits. Allait-on vers un clash, l’organisation d’un nouveau test de représentativité, comme en 1998 ? Scénario catastrophe auquel personne ne croyait vraiment mais qui aurait pu s’imposer, si les esprits échauffés s’étaient laissés enfermer dans la nasse. Finalement, la raison a prévalu. Bernard Guionnet, dont le rôle de chef de famille a joué pleinement dans cette affaire, a salué la qualité de dialogue dont avaient su faire preuve ses deux collègues J.-B. de Larquier et Ch. Véral, respectivement président du SGV et du SVBC. « Ils se sont rencontrés maintes fois entre le 20 juillet et le 7 octobre. Il n’y a jamais eu d’éclat de voix. Je les remercie vraiment pour le climat constructif qu’ils ont su créer, qui a débouché sur la recomposition d’une famille viticole un peu plus unie et unitaire. »

du passé, tirer les leçons

« Sachons du passé tirer les leçons ! » Pour expliquer la scission syndicale intervenue en septembre 2002 – qui, partant du SGV, avait donné naissance au SVBC – J.-B. de Larquier a évoqué le mécanisme de prise de décision. « A l’époque, les décisions se prenaient à la majorité simple, à 50,1 %, d’où un fort sentiment de frustration des recalés, pas forcément ultra-minoritaires. » Pour remédier à ce problème, la nouvelle fédération a adopté le principe du vote aux deux tiers des voix. Commentaires de Christophe Véral : « Les deux syndicats devront obligatoirement se mettre d’accord pour faire des propositions au BNIC. C’est un aspect très important. Cela signifie que nous devrons avoir de vraies discussions en amont. » J.-B. de Larquier abonde dans le même sens. « La négociation sera obligatoire à chaque fois. Et, par définition, tout le monde n’y retrouvera pas ses petits. Mais c’est au prix de ces concessions mutuelles que nous pourrons parler d’une même voix. » Car il est bien dans l’idée des syndicats de prendre des décisions communes et de s’y tenir.

que la viticulture sorte gagnante

Parler d’une même voix ! C’est tout l’enjeu. Le président du SVBC en fait un objectif fort. « Face aux défis qui nous attendent – future libération des droits de plantations, économie mondiale… – il faut savoir mettre un terme à nos guerres de clocher. On ne peut pas donner à l’extérieur l’image d’une viticulture divisée. Et en interne, à chaque fois qu’une des deux familles ne s’entend pas, elle s’affaiblit vis-à-vis de ses partenaires. L’important, c’est que la viticulture sorte gagnante. » Se qualifiant eux-mêmes de « personnes de consensus », les deux présidents viticoles ont bien l’intention de garder le cap, en faisant de la FVPC un lieu de concertation. Pour autant, il ne s’agit pas de recréer un syndicat unique. Chaque formation syndicale conserve son identité propre et ses missions (1). J.-B. de Larquier a tout de même avoué qu’il restait attaché à la notion d’unité viticole. « J’y aspire mais je suis aussi convaincu qu’il faut savoir écouter et laisser le temps au temps. Il a fallu 50 ans pour que l’idée d’unité syndicale apparaisse dans cette région. Je ne vis pas comme un échec que l’unité syndicale ne se réalise pas dans l’instant. L’important, c’est que l’ensemble des courants de pensée puissent s’exprimer. » Président d’un syndicat qui, jusqu’alors, estimait ne pas avoir toute la place qui lui revenait, Christophe Véral défend l’intégrité de chacun. « Il faut faire en sorte que tout le monde se sente gagnant. J.-Bernard et moi-même n’avons pas l’intention de tirer la couverture à nous. » Fair-play, le président du SVBC a reconnu la « main tendue » de J.-B. de Larquier lors des élections à l’ADG, qui a conditionné en partie la visibilité de son syndicat au moment du scrutin.

Appelée à se prononcer sur les grands sujets intéressants la viticulture, la Fédération des viticulteurs ne se substituera pas au chef de famille viticole au BNIC, arbitre naturel des positions viticoles à l’interprofession. C’est pour cela qu’une répartition des postes a été prévue. A chaque formation échoit une fonction, celui de représentant officiel de la viticulture ou de président de la FVPC. J.-B. de Larquier ayant été élu par ses pairs chef de famille de la viticulture, la présidence de la Fédération des viticulteurs revient donc au SVBC. Confirmation attendue fin novembre, lors de la première assemblée générale de la FVPC.

 

(1) Il n’entre pas dans les attributions de la FVPC de faire appel de cotisations auprès des viticulteurs. C’est même proscrit par ses statuts. Les seules cotisations dont elle peut se prévaloir seront celles versées par les deux syndicats pour assurer son fonctionnement. Par ailleurs, la nouvelle structure n’a pas vocation à solliciter des subventions, un point également prévu dans les statuts. La FVPC a son siège à la Maison des Viticulteurs, 25 rue de Cagouillet à Cognac.

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