Stockage ORECO : « On se calme … un peu »

15 mai 2017

Un tirant d’eau de paquebot mais une croissance de start up. Depuis quelques années c’est un peu le « Business model » d’ORECO. Le magasin général, partie intégrante de « la solution de stockage du Cognac », abrite aujourd’hui 18 à 19 % du stock régional. «Nous ne souhaitons en aucun cas dépasser ce ratio  »  a déclaré le conseil d’administration.

Chai 19, chai 20, chai 22, chai 23…De juillet 2015 à octobre 2016, quatre nouveaux chais de 40 000 hl vol pièce sont sortis de terre, pour un « billet » de 16 millions d’€. Parallèlement, le chiffre d’affaires de la société a progressé de 50 % en quatre ans pour atteindre, sur l’exercice 2015/2016 clos le 30 juin 2016, 25 millions d’€. Le résultat d’exploitation s’est élevé quant à lui à 2,1 millions d’€, avec un résultat net d’1 million d’€. Globalement, de 2009 à 2016, le stock d’ORECO a quasiment doublé. Sur le dernier exercice, il a représenté un volume moyen de 786 000 hl AP, en hausse de 5,94 %, détenu à 80 % par le négoce, 20 % par la viticulture. Il y a dix ans, la proportion était totalement inverse (20 % pour le négoce, 80 % pour la viticulture).

 

Il n’empêche ! Les investissements à marche forcée dans la construction de nouveaux chais impactent l’équilibre financier de la structure (fonds propres de 20 millions d’€, dette bilan de 35 millions d’€). Il faut servir la dette. « Nous nous trouvons face à des ratios un peu hors normes » a commenté le Commissaire aux Comptes Jean-Marie Ordonneau. Qui a tout de suite contrebalancé son propos en soulignant « la gestion de main de maître » du directeur Daniel de Saint Ourse et de ses équipes.

 

Composante humaine

 

Innovation technologique, informatique, management, sécurité…la société ne lésine pas sur les moyens pour accompagner son développement. Cette année, lors de l’assemblée générale qui se tient traditionnellement en décembre à Cognac, Daniel de Saint Ourse et le conseil d’administration ont souhaité mettre l’accent sur la composante humaine d’ORECO, « le beau team du Magasin général », « l’équipe performante qui fait tourner l’outil ».

 

La société emploie aujourd’hui 67 salariés, dont une très large majorité en CDI. A près de 80 % (77 %), les effectifs sont liés à la production. Sur les 67 salariés, 14 % sont des cadres, 24 % des agents de maîtrise. Daniel De Saint Ourse a comparé  ce taux d’encadrement de 14 % au taux moyen des PME de même classe (50 à 100 salariés). En général il est plus proche des 20 %. « Mais nous n’avons ni service commercial ni service marketing » a-t-il admis.

Aux côtés de Daniel de Saint Ourse, il y a Mathieu Broine, directeur des opérations et Thomas Clair, DAF (Directeur administratif et financier). Tous les trois font partie du comité directeur.

 

Adapter les équipements aux besoins

 

L’activité  de Mathieu Broine se subdivise en deux pôles : un pôle infrastructures (travaux, maintenance, construction…) et un pôle production / stockage. C’est Jean-Vincent Duvernoy qui s’occupe du pôle infrastructures. Son challenge à lui ! Assurer l’interface entre les besoins de la production et les équipements. En juillet 2014, Sébastien Monroux est « passé cadre ». Responsable de la production à ORECO, il gère les quatre pôles gestion, mouvements des eaux-de-vie, « dépotage interne », « dépotage clients ». Il travaille avec quatre superviseurs et trente opérateurs de chais. Son challenge ! Offrir, de manière réactive un service de qualité aux clients.

Directeur administratif et financier de la société depuis 7 ans, Thomas Clair a la haute main sur les finances, la comptabilité, les ressources humaines, le système informatique d’ORECO, en sachant que, d’un point de vue opérationnel, la gestion informatique est confiée à Christophe Raffier.

Arrivé à ORECO en avril 2008, Ch. Raffier manage une équipe de cinq personnes répartie en deux pôles : un pôle système et ressource informatique et un pôle applicatif / métier / logiciel.  C’est lui et ses équipes qui, en ce moment, préparent la certification ISO 27 000 afférente à la sécurité du système d’information.

 

Agnès Mordelles a intégré le Magasin général en juillet 1979. Son expérience de 37 ans, elle l’applique au service de la gestion du stock. Un service qui comprend dix personnes, déployées sur trois têtes de pont : planification (2), relation clients (3), mouvements / inventaires (5). Pour 2017, son challenge s’appelle « dématérialisation ». Engagée depuis décembre dernier, la démarche «se passe plutôt bien pour l’instant ».

Stéphanie Ribereau et Emilie Buton, respectivement responsable « sûreté, sécurité au travail » et responsable qualité gèrent typiquement ce que l’on appelle des tâches « transverses », intéressant tous les services. Elles font partie des jeunes pousses de l’entreprise.

Justement, la pyramide des âges fait partie des questions qui interpellent tout DRH normalement constitué. A ORECO, jusqu’à il y a peu, la pyramide des âges affichait un certain déséquilibre en faveur des seniors (24 % de salariés de plus de 50 ans). Cette tendance a été corrigée. Aujourd’hui, l’entreprise compte 14 % de seniors. Pour conserver un beau profil à sa pyramide, la société a l’intention de recruter dans la tranche d’âge des 30 / 40 ans. Plutôt une bonne nouvelle pour ceux qui n’appartiennent plus exactement à la génération Y.

 

                Stages de dégustation ORECO : 

 

                 Les courtiers, éducateurs nez

 

A l’ORECO, ils délivrent deux fois par an leurs savoirs de dégustateurs aux hommes et aux femmes que le Cognac intéresse. Pendant trente ans, Jean-François Robert s’est livré à l’exercice. Début 2016, il s’est retiré, laissant la place à Eric Audebert qui, dorénavant, officie aux côtés de Patrick Béguin.

 

A ORECO, les formations à la dégustation existent depuis combien de temps ? Cinquante, soixante ans ? En tout cas, dans la région délimitée Cognac, les stages ORECO font partie des institutions. C’est le conseil d’administration du Magasin général qui, il y a des lustres, les a institués. Tout de suite, il fit appel aux courtiers. Normal ! Un lien organique lie les courtiers assermentés au Magasin général ORECO. De par ses statuts, l’organisme de stockage collectif a l’obligation de faire appel à des courtiers assermentés pour s’assurer, non pas de la qualité des eaux-de-vie mais de leur innocuité vis-à-vis de la futaille. En d’autres termes, il s’agit de préserver les contenants, outil de travail du magasin général.

Les Lamoureux, Audemard père et fils, Gardrat, Ragueneaud, Ollier, Robert, Béguin et maintenant Audebert…Au fil des générations ils se sont succédés pour animer ces stages de dégustation qui accueillent aussi bien des jeunes viticulteurs que des fils de négociants, des bouilleurs de professions que des amateurs éclairés (ou complètement néophytes)…bref tous ceux que le Cognac intéresse.

 

Pour sa part, Jean-François Robert a débuté dans la carrière de formateur à la dégustation des eaux-de-vie il y une trentaine d’années, après être devenu courtier en 1971 et courtier assermenté en 1987. « Je n’ai que de bons souvenirs de ces stages » témoigne-t-il. « J’y ai côtoyé des personnes agréables et motivées ».

La dégustation réclame-t-elle des dispositions particulières ? « Tout le monde peut déguster. Il faut juste un peu de mémoire. Car l’on ne déguste que par rapport à quelque chose. » S’il y avait une palme à décerner, J.F Robert la remettrait peut-être aux femmes. Non qu »elles soient plus douées « mais elles sont beaucoup plus attentives, bien plus tenaces. Je comptais beaucoup sur elles pour animer les stages. Ce sont elles qui posaient les questions. » Car, quelque part, la dégustation est un exercice ludique ou en tout cas interactif. C’est un aller-retour permanent entre celui qui sait et celui qui apprend. D’où la taille limitée des groupes : pas plus d’une dizaine de personnes pour le stage de dégustation des eaux-de-vie nouvelles « objectif qualité » et une quinzaine pour le stage de dégustation « certificat d’aptitude » débouchant sur une connaissance plus générale et approfondie des eaux-de-vie de Cognac.

Ainsi les stages ORECO ont lieu deux fois par an, en fin d’année et au printemps. Des rendez-vous indispensables pour tous ceux qui veulent pénétrer l’intimité du Cognac.

 

 

 

Dégustation des eaux-de-vie nouvelles, objectif qualité : le dernier stage, de 15 h , s’est déroulé du 1er au 15 décembre 2016.

Certificat d’aptitude à la dégustation des eaux-de-vie : du mardi 2 mai au mardi 13 juin 2017. Au total, 28 h, à concurrence de 11 séances : 10 séances de 2,5 h, 1 séance de 3 h – Coût : 389, 20 € TTC – L’ORECO est agréé organisme de formation.

 

 

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