Sortie de réunion

10 mars 2009

Rien de tel que l’œil exercé d’un observateur pour « humer » une réunion et en dégager la « substantifique moelle », au moins à ses yeux. Sans langue de bois, un syndicaliste chevronné livre les réflexions que lui a suscitées la table ronde du SVBC.

« J’ai ressenti chez les gens une très grande inquiétude du changement. Pour eux, le projet d’affectation parcellaire fait un peu l’effet du “saut dans l’inconnu”. Ou, selon la formule éprouvée : “on sait ce que l’on perd, on ne sait pas ce que l’on trouve.” Selon moi, au moins la moitié de l’auditoire était là pour écouter. Il venait chercher quelque chose. Malheureusement, aucune réponse ne fut apportée, ni dans un sens ni dans l’autre. Peut-être parce que, dans les deux camps, la réflexion bute sur des contradictions. Qu’est-ce que veulent les gens du SVBC ? Maintenir un Cognac élevé et des excédents au-dessus. D’accord mais alors il faut arracher 30 000 ha de vigne et de ça, ils hésitent à parler. Le SGV, quant à lui, dit vouloir défendre les autres débouchés. Pour les rendre rentables, qu’une solution : il faudrait en produire beaucoup sur peu d’ha, donc adopter un rendement Cognac assez bas sur les surfaces Cognac. Or, c’est un jeu non jouable dans la mesure où la suppression des excédents sur les ha Cognac fera monter automatiquement le rendement, même si le SGV ne verrait sans doute pas d’un mauvais œil de visser un peu plus la production Cognac. Mais cette formule, personne n’ose l’employer. A mon avis, il ne faut pas s’exagérer non plus les dangers du changement. Tout le monde voit le monde s’écrouler, sauf que, dans cette région, il n’est jamais resté une goutte de vin dans les chais. Les quantités partent au Cognac ou aux jus de raisin. Globalement, les règles de production interfèrent peu sur la destination de la récolte. Par contre, il faut bien se situer dans un cadre juridique incontestable. Je pense qu’il est irresponsable de prétendre, comme le SVBC, qu’il ne faut rien changer. Mais il est presque tout aussi peu responsable de considérer que l’on va régler les problèmes grâce aux changements. Et pourtant on l’a entendu. Il existe également une espèce de c… de ce côté-là. »

Réaction d’un autre témoin – « On va changer de système, c’est inéluctable. Alors pourquoi poursuivre la fronde ? Cela crée des inquiétudes dans les esprits, un sentiment de peur. Les gens ne savent pas de quoi demain sera fait et ne s’y préparent pas. C’est malsain. Heureusement – ou malheureusement – le marché du Cognac, assez fabuleux, annihile un peu les questions. Du lundi au vendredi, de quoi entend-on parler ? De plantations, de transferts de droits, d’arrachage, de surgreffage, de marcottage et bien sûr d’agrandissement des exploitations. »

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