Des visées modestes

11 mars 2009

slovenie.jpgNiché entre Autriche et Italie, avec une petite façade sur l’Adriatique, ce micro-Etat de 2 millions d’habitants, indépendant depuis 1991, compte sur le tourisme pour développer ses ventes de vins.

 

Un peu comme la Belgique, le pays se traverse en deux heures. Tout le monde est voisin de tout le monde et le consommateur va directement à la cave acheter ses vins. Ainsi, presque 40 % des volumes sont écoulés de cette manière. Il s’agit essentiellement de vins blancs (pour les trois quarts) même si le vin rouge progresse ici comme ailleurs. D’où le sentiment des producteurs locaux de vins blancs d’être « sous pression ». Officiellement, la Slovénie affiche 15 000 ha de vignes mais on estime à 4-5 000 ha supplémentaires les vignes ne figurant pas au cadastre. Le réel potentiel de production serait donc plus proche de 20 000 ha que de 15 000. La Slovénie avoue sans complexe un léger déficit en matière de tenue statistique. Elle n’en a tout simplement pas les moyens ni la tradition. Si par le passé des caves immenses étaient spécialisées dans la préparation de vins de coupage, la Slovénie revendique depuis la dernière décennie une production de vin de qualité, qui représenterait les trois quarts des volumes contre 22 % pour les vins de table. Il faut dire que sa production annuelle ne dépasse pas le million d’hl, avec des rendements qui oscillent autour de 70 hl/ha. La Slovénie arrive au 29e rang mondial en terme de production. Son vignoble, de taille comparable à celui de l’Alsace, s’étend sur trois régions de superficie comparable : les vallées de la Save (Sud-Est), de la Drave (Est) et la Primorska (Ouest). Y sont cultivés près de 35 cépages locaux ou internationaux comme le Chardonnay, le Merlot, le Sauvignon et le Cabernet-Sauvignon. Les vignerons sont nombreux (autour de 20 000) et exploitent de petites surfaces, souvent inférieures à 1 ha. Beaucoup de ces petits vignerons apportent leurs raisins aux caves coopératives, toujours en place. La majeure partie du vin « marchand » est produite par une vingtaine de grandes caves, qu’elles soient coopératives (KZ Vipava, KZ Goriska Brda) ou privées (Vinag, Vinakoper). Les plus grandes atteignent près de 200 000 hl. Les coûts de production en Slovénie sont assez élevés – presque du même niveau qu’en Europe occidentale – car de nombreux vignobles réclament beaucoup de main-d’œuvre, compte tenu de leur inclinaison. La consommation de vin per capita, d’environ 40 litres, a perdu plus de 10 % ces six dernières années. Spécialisée dans l’exportation de vin de table vers l’ex-Yougoslavie – Serbie, Croatie, Macédoine – la Slovénie craint, avec l’élargissement communautaire, de voir arriver dans son pré-carré les vins espagnols, italiens et peut-être aussi et surtout les vins du nouveau monde. « Les importations vont augmenter et auront pour conséquence une diminution des prix, notamment dans les grandes surfaces. Déjà que nos grandes coopératives vendent à des prix assez bas ! » Les caves voient dans les différentes formes de tourisme – thermal, alpin, balnéaire – des opportunités de développement. A condition bien sûr d’améliorer les infrastructures touristiques. Mais d’ores et déjà il n’est pas rare de voir autrichiens et italiens charger des caisses de vins slovènes dans leurs coffres. Quant à l’export plus lointain, les slovènes n’y croient guère. « Nous sommes un pays jeune, dont l’image n’est ni bonne ni mauvaise. Il sera difficile pour nous de trouver notre place et si nous la trouvons, vue notre taille, nous ne ferons pas de dommages aux autres. »

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