Une Année à Marquer d’Un Ruban Rouge

2 mars 2009

Record absolu pour la coopérative. Sur l’exercice 2004-2005, elle aura enlevé à ses adhérents 5 000 hl AP, un volume jamais atteint jusqu’alors. Une augmentation rendue possible par le développement des ventes de Grand Marnier de par le monde. Tous les ans, le liquoriste achète entre 18 et 20 000 hl AP de Cognac à ses différents fournisseurs.

 

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Patrick Raguenaud, Jean-Bernard de Larquier, Claude de Jouvencel.

Grâce à la mode des cocktails et à la croissance soutenue des Etats-Unis, le marché des liqueurs se porte plutôt bien. Marque de référence dans l’univers des liqueurs internationales, Grand Marnier participe à la croissance du segment. Ses ventes sont données autour d’1,2-1,3 million de caisse* (source Impact international). Devant les adhérents de la Sica, Claude de Jouvencel, directeur général de Marnier Lapostolle, a parlé d’une hausse de 3 % des volumes de ventes de Grand Marnier en 2005. « Certains peuvent penser que c’est moins bien que le Cognac mais il faut relativiser. Le Cognac est un merveilleux produit, bien sûr présent aux Etats-Unis mais aussi en Asie avec ses qualités supérieures. Deux produits dominent le marché asiatique : le Cognac et le Scotch-Whisky. Par comparaison, le taux de pénétration de tous les autres spiritueux – Vodka, Gin, Rhum, liqueurs… – n’est que d’environ 12 %. Si notre taux de croissance est extrêmement satisfaisant en Asie, il joue sur une base très faible, d’où un décalage avec le Cognac. » Il n’empêche ! La Sica a vu ses livraisons à Marnier progresser d’environ 4 % sur le dernier exercice (5 585 hl AP contre 5 352 hl AP). Cette augmentation faisait suite à une précédente hausse de 4,5 %, elle-même précédée d’une augmentation volumique de 4 % sur l’exercice 2002-2003. Commentaire du commissaire aux comptes : « sur deux campagnes, votre Sica aura vu son volume commercialisé s’améliorer de 9 % ». Le prix moyen payé aux sociétaires a également évolué. Sur le dernier exercice, il s’est élevé à 766 €, tous crus et tous comptes d’âge confondus. La hausse de 2 % s’inscrit dans le cadre d’une augmentation régulière : 1,34 % en 2003-2004, 1,35 % en 2002-2003. Cette année, la société a légèrement plus relevé le prix des Bons Bois que celui des autres crus, dans un objectif de resserrement évident. Jean-Bernard de Larquier, président de la Sica a salué le dialogue « franc et ouvert existant entre la direction et le conseil d’administration ». « Les évolutions demandées et argumentées sur la revalorisation des comptes d’âges et la prime qualité ont permis cette bonification de la valorisation d’un peu plus de 2 %. » Pour sa troisième A.G. mais sa seconde intervention en public en tant que directeur du site de Bourg-Charente, Patrick Raguenaud a évoqué la confiance réciproque qui existait depuis toujours entre la coopérative, ses adhérents et la société Marnier-Lapostolle. « Je formule le vœu que cela continue le plus longtemps possible. »

un équilibre normal et satisfaisant

Il y a deux ans, la société avait émis le souhait de voir augmenter la livraison d’eaux-de-vie rassises. Pari tenu. La nouvelle hausse de cette année succède à une déjà forte augmentation l’an passé. « Nous retrouvons l’équilibre normal et satisfaisant de notre approvisionnement » s’est réjoui P. Raguenaud. « Nous voulons en rester à ce niveau, ni plus ni moins. » Si le directeur de Bourg a placé une nouvelle fois ses fonctions sous le signe de la continuité, il n’en a pas moins insisté sur l’évolution de « l’exigence consommateur ». « L’objectif qualité prend une dimension de plus en plus vaste. Cette sensibilité à la qualité est sans doute due à notre environnement et à ses dysfonctionnements, crise de la vache folle, dossier amiante, crise aviaire… » Dans ce contexte, le site de production de Bourg s’est engagé dans un processus de certification Iso 9000. En ce qui concerne le suivi qualité des livreurs, depuis deux ans, il est demandé à ces derniers d’utiliser la méthode HACCP. La société souhaiterait que l’ensemble de ses fournisseurs eaux-de-vie ait intégré la démarche HACCP d’ici fin 2006. Une « demoiselle qualité » a été recrutée par la société. Elle a vocation à s’occuper du dossier de certification Iso, de l’HACCP mais aussi du suivi qualité des fournisseurs. Les adhérents de la Sica vont être amenés à la rencontrer fréquemment. Elle s’appelle Adeline Loizeau, elle est originaire de Charente-Maritime. Diplômée d’œnologie, elle a suivi la formation de l’école d’ingénieur de Purpan. Sur le plan des préconisations techniques, sur lesquelles les viticulteurs sollicitent de plus en plus leur acheteur, Patrick Raguenaud a tendance à privilégier le conseil individuel, comme étant le plus précis et le plus efficace. « N’hésitez pas à nous rencontrer ! » Au fil des campagnes, le maître de chai constate une évolution favorable des eaux-de-vie. Si la prime qualité concernait 73 % des volumes livrés en 2004-2005, elle porte sur plus de 80 % des volumes de la campagne en cours. « Cela va dans le bon sens. »

« prise de parole »

En son temps, Jean-Marie Beulque avait revendiqué la « prise de parole » de la maison Marnier comme celle d’un acteur significatif de la région. Patrick Raguenaud s’est livré à quelques commentaires généraux sur la région. D’abord pour attirer l’attention sur la difficulté de comparer les prix. « L’exercice devient difficile voire même hasardeux. » Ensuite, il a applaudi au « calcul sans passion » qui, l’an dernier, avait débouché sur la fixation d’une QNV Cognac à 8,3, un chiffre « tout à fait convenable ». Un niveau qui lui semble en tout cas bien meilleur que les 6 de pur « qui pendant très longtemps ont pénalisé l’exploitation viticole. Le rattrapage d’investissement s’avère aujourd’hui très difficile à réaliser ». Après avoir félicité Jean-Bernard de Larquier d’avoir accepté une responsabilité importante, celle de président du SGV Cognac – « il s’engage en tant que viticulteur tout en comprenant les contraintes du partenaire négociant » – P. Raguenaud a laissé filtrer certaines interrogations sur l’affectation parcellaire. « L’affectation s’apparente à une pure logique de filières. Or le fonctionnement des vins de base, des jus de raisins répond plus à une logique de marché que de filière. D’où la difficulté de construire une politique contractuelle quand les prix montent, descendent. Tout ceci peut nous faire craindre une affectation massive au Cognac qui, par une diminution du rendement, pénaliserait le revenu tiré des eaux-de-vie. » Au sujet de l’INAO et des structures de type ODG appelées à se mettre en place, il a plaidé pour que l’organe de décision reste dans la région et qu’une simplicité d’organisation l’emporte, « afin d’éviter des coûts administratifs dus à une complexité générale et à un empilement des structures ».

Concernant les comptes de la Sica, son président s’est plu à redire la très bonne structure financière de la coopérative. « Votre Sica n’a toujours pas de stocks et donc pas de risques. C’est un cas particulier qu’il est toujours agréable de souligner. » L’exercice s’est conclu sur un chiffre d’affaires de 4,45 millions d’€, en augmentation de 276 000 € (+ 6,6 %). Le conseil d’administration a proposé à l’assemblée générale d’accueillir en son sein deux nouveaux administrateurs « pour préparer l’avenir » : Caroline Quéré et Jean-Marie Baillif. Le président de la Sica a également dit le regret du conseil d’administration d’avoir eu à prononcer une décision d’exclusion « au sujet d’un sociétaire qui avait sciemment dépassé la QNV ». « Nous souhaitons que ce genre d’incident ne se reproduise pas. Nous faisons partie d’un ensemble et pour que cet ensemble fonctionne, il faut que tout le monde respecte intégralement les règles de l’appellation. »

 

* Caisses de 9 bouteilles

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