Benoît Stenne, animateur du syndicat, les appelle « ses réunions Tuperware ». Entre chien et loup et nuit noire, quinze à vingt viticulteurs se retrouvent dans une salle de village. Assemblées « au Désert », réunions clandestines de communautés de fidèles ? Que nenni. A la base, le regroupement se fait généralement à l’initiative d’un délégué du SGV. Il lance lui-même les invitations aux gens de sa connaissance, voisins, collègues de travail (adhérents de Cuma, de coopérative…). Si Benoît Stenne se charge la plupart du temps de l’animation de la réunion, d’autres personnes interviennent : des délégués syndicaux comme Sylvain Guillet, le président du SGV Jean-Bernard de Larquier, le secrétaire général François Méry. A chaque fois, le texte de l’avant-projet de décret sert de support aux échanges.


Meux, Péreuil, Saint-Saturnin, Angeac-Charente, Saint-Maigrin, Réparsac, Oléron, Siecq, La Couronne… Entre les réunions qui se sont déjà tenues et celles prévues d’ici la mi-mai, ce sont bien une trentaine de rendez-vous de proximité avec les viticulteurs qui auront eu lieu. A coup de quinze-vingt/vingt-cinq personnes par réunion, ce sont plus de 500 ressortissants de la région délimitée qui auront été touchés de cette manière. Avant la grande vague de communication que l’on nous promet en amont du « top départ », c’est une manière d’introduire « en douceur » une prise de conscience. Syndicalement parlant, il ne s’agit sans doute pas non plus d’une opération à somme nulle. Si l’investissement humain est important, le syndicat peut légitimement en escompter un retour d’adhésions.