Les prix au scanner

24 juin 2009

La « veille économique » constitue la mission principale de Bertrand Gazeau, la jeune recrue du syndicat. Dans son plan de marche, il y a aussi la relance de l’observatoire des prix, pour lui donner plus de réactivité et de pertinence, en recensant non seulement les prix mais aussi les pratiques commerciales associées. Un chantier totalement d’actualité dans une période charnière.

 

sgv_jeune_1_opt.jpegQue les adhérents du SGV Cognac disposent d’un outil d’analyse des prix pertinent et pointu… Telle est la démarche du syndicat. Si l’observatoire des prix existait déjà, Christophe Forget, le président du SGV Cognac et son équipe souhaitent lui conférer plus de force et de vigueur pour que l’outil « reflète la réalité et soit toujours aussi efficace ». « Nous sommes totalement légitimes pour le faire. » Il faut dire que la période s’y prête, l’exige même. Quand les prix augmentaient de mois en mois et même si le syndicat avait dénoncé en son temps la rétention de marchandise exercée par certains viticulteurs, qui ne pouvaient que se retourner contre la profession, il n’y avait que peu de grain à moudre. Aujourd’hui, la situation est toute différente. « Des pratiques un peu litigieuses semblent se mettre en place. C’est tout à fait notre rôle de réagir, avant que ces pratiques déstabilisent l’ensemble du marché » intervient Christophe Forget. Et ce d’autant plus que le mouvement pourrait s’accompagner d’une baisse des prix, plus ou moins masquée, plus ou moins déguisée. Cette baisse des prix, le président du SGV la réfute d’emblée. « Elle représenterait un non-sens. Les viticulteurs doivent s’en rendre compte. Aujourd’hui, aucun élément objectif ne peut justifier une baisse de prix. » Pour encourager encore plus fortement les adhérents du syndicat à communiquer leurs prix, le syndicat instaure le principe du « donnant/donnant ». C’est parce qu’il aura transmis au syndicat le détail de ses prix, du marché libre comme du marché contractuel, que le viticulteur pourra recevoir en retour l’analyse du marché réalisé par Bertrand Gazeau. Le syndicat attend de ses membres que la communication des prix devienne un réflexe. Pour le bien individuel mais aussi pour le profit collectif. « Dans une démarche commerciale, le viticulteur a besoin d’avoir une symétrie d’information avec son acheteur. A l’intérieur d’un cru, il est par exemple intéressant de connaître la dispersion des prix, pour voir si son propre prix est inférieur ou supérieur. De son côté, le syndicat doit avoir une connaissance fine de ce qui se pratique pour, le cas échéant, donner l’alerte. C’est le point de départ de toute action collective. Le syndicat ne peut pas lutter seul. Les viticulteurs doivent s’engager à ses côtés, en apportant des preuves tangibles de ce qui se passe. » Naturellement, le syndicat s’engage à assurer la plus parfaite confidentialité des informations, comme par le passé. Mais le travail du syndicat ne fait-il pas doublon par rapport aux mercuriales publiées par l’interprofession ? Réponse de Christophe Forget : « Les mercuriales de l’interprofession sont trimestrielles, les nôtres ont vocation à suivre un rythme plus souple, fonction de l’intensité des transactions. Par ailleurs, l’interprofession a adopté une règle stricte : à moins de trois opérateurs, un prix n’est pas pris en compte. Tout en gardant très présent à l’esprit la notion de confidentialité, nous pouvons prati quer un peu différemment. Notre ambition est d’être réactif. » Le président du SGV insiste également sur la connaissance des éléments périphériques du prix, tant sur le marché libre que sur le marché contractuel : imputation de la CVO, des frais de transport, primes de qualité, réfactions… « Certaines maisons ne manquent pas de nous le rappeler. Un prix brut, “facial” ne veut pas dire grand-chose. Il faut l’insérer dans son contexte. » La fiche de renseignements envoyée par le SGV à ses adhérents prévoit d’alimenter plusieurs cases. Ce « décorticage » des chiffres et des pratiques commerciales incombe à Bertrand Gazeau. Agé de 25 ans, le jeune homme occupe son premier poste au SGV. Il a débuté ses fonctions le 19 janvier dernier. Originaire d’Angoulême, il a suivi un cursus d’économie à l’université de Poitiers, spécialisé dans l’aménagement du territoire et du développement économique local. Il a enchaîné par un master droit, gestion et commerce des spiritueux à Segonzac, complété d’un master II de commerce international, la même année, au même lieu. En plus de l’animation de l’observatoire des prix, Bertrand Gazeau est chargé d’une mission plus transversale, la « veille économique ». De quoi s’agit-il ? Comme son nom l’indique, il s’agit d’explorer le champ de l’économie régionale, avec des objectifs concrets comme la préparation des rencontres des représentants viticoles avec les négociants. « Voilà plusieurs années que ces rencontres sont instaurées. On ne peut pas y aller la fleur au fusil. » La bonne compréhension du mécanisme de calcul du rendement représente un autre enjeu de taille. « L’outil s’est montré réactif à la hausse. Dans une période de bouleversement, nous devons veiller à ce que cet outil reflète la réalité et soit toujours aussi efficace. Le rendement est un levier suffisamment puissant pour que nous y accordions toute notre attention. » Christophe Forget salue les prévisions modérées des négociants dans les années 2005-2006-2007. « Elles ont tenu la route, en étant même en deçà de la réalité. Mais si la situation s’inverse, il faudra être vigilant. Des ventes en retrait de moins 10 % concèdent malheureusement une certaine marge de manœuvre. »

Gaz de distillation
Enquête sur les modalités contractuelles

L’action collective du SGV sur le prix du gaz n’est plus à prouver. Elle connaît un regain d’actualité avec l’enquête sur les modalités des contrats.
Entamée fin 2004, l’action gaz du SGV a débouché sur des acquis sonnants et trébuchants en matière de prix à la tonne, y compris lors de cette dernière campagne. Faut-il s’en satisfaire ? Le syndicat a souhaité donner une nouvelle impulsion à son action en lui adjoignant un travail sur les modalités contractuelles. C’est pour cela qu’a été lancée récemment une enquête sur ces modalités. Car d’un opérateur à l’autre, voire chez un même opérateur, les conditions peuvent varier fortement. Dans la formation du prix du gaz de distillation, il convient donc de ne pas oublier les éléments périphériques. « Tout bouge, constate Emilie Chapalain, spécialiste de l’opération gaz au SGV. Chacun sur son exploitation a intérêt à revoir tous les trois-quatre ans ses contrats, qu’ils soient liés à la vie professionnelle ou à la vie privée. » Une fois l’enquête abondée, la négociation des modifications contractuelle pourraient revêtir la forme d’une action collective, pilotée par le syndicat.

Travail sur l’affectation : une priorité

Parmi les changements que la conjoncture actuelle draine dans son sillage figure les débouchés autres que Cognac. Pour le SGV, il ne s’agit ni d’une révélation ni d’une révolution mais d’une confirmation de ce qu’il a toujours pressenti et défendu : « le travail sur l’affectation doit être premier dans la réflexion ». Certes cahier des charges comme plan de contrôle rendent l’affectation obligatoire. Mais pour le syndicat, c’est surtout l’économie qui commande l’affectation. « Que la pérennité des exploitations passe par le revenu, c’est une lapalissade. Ce qu’il faut, c’est travailler sur la construction du revenu et cette construction passe par l’affectation. « Il ne faut pas être grand clair pour comprendre que moins d’ha affectés au Cognac induisent des rendements plus élevés et donc une trésorerie plus importante. » Le président du SGV déplore simplement la frilosité des opérateurs spécialisés dans les débouchés autres. « Pour amener les viticulteurs à s’engager, faudrait-il encore qu’ils communiquent les prix en amont. J’ai bien peur qu’ils attendent que les viticulteurs aient affecté pour annoncer leurs prix. C’est quand même un peu limite. »

 

La douane invite les opérateurs à adhérer à gamm@

La Direction générale des douanes et droits indirects exerce traditionnellement le contrôle des mouvements de produits soumis à accises (boissons alcoolisées, alcools, tabacs et produits énergétiques). Elle invite les opérateurs de ces secteurs d’activité à adhérer, dès le 1er avril 2009, à GAMM@, la nouvelle téléprocédure permettant un suivi informatisé des documents d’accompagnement de ces produits.

GAMM@ permettra à ses utilisateurs d’accélérer le traitement des formalités liées à la circulation des produits soumis à accises, tout en réduisant leurs coûts de gestion.

Un vaste projet de suivi informatisé des marchandises soumises à accises, EMCS (Excise Movement and Control System) a été engagé au niveau européen. Au niveau national, ce projet est décliné par la douane française via la téléprocédure GAMM@ (Gestion de l’accompagnement des mouvements de marchandises soumises à accises).

Les opérateurs effectuant régulièrement des mouvements intracommunautaires d’alcools, tabacs et produits énergétiques sont encouragés à adhérer à GAMM@ dès le début de sa mise en œuvre, afin de se familiariser avec l’application qui deviendra obligatoire dans l’Union européenne au 1er avril 2010.

GAMM@ permettra aux opérateurs d’établir, de valider, d’imprimer et d’apurer les documents d’accompagnement (DAA et DSA) de leurs produits. Elle offrira également une plus grande sécurité dans les échanges de marchandises soumises à accises en permettant aux opérateurs de vérifier l’identité de leurs partenaires commerciaux, de suivre le mouvement des produits et d’apurer de façon sécurisée leurs titres de mouvement en ligne.

En bénéficier constituera donc, pour les opérateurs, un avantage vis-à-vis de leurs partenaires européens. Pour en savoir plus : https://pro.douane.gouv.fr

Communiqué de presse

(Pour aider les ressortissants à y voir plus clair, le BNIC a rédigé une note d’information sur le sujet, envoyée par courrier à tous les opérateurs. Par ailleurs, des réunions d’information seront organisées au cours du second semestre 2009).

 

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