Facture de gaz en hausse : le syndicat réagit

12 mars 2009

Face à une note de gaz en hausse d’au moins 20 %, la section des vignerons bouilleurs de cru a réagi en lançant une enquête auprès de ses adhérents. Objectif : obtenir une photographie exacte des prix avant de rencontrer les compagnies distributrices de gaz ainsi que le négoce de Cognac.

Le 9 novembre dernier, à la Maison des Viticulteurs, Bernard Laurichesse et Alain Bodin ont présenté la démarche du syndicat. Avec Jean-Luc Lassoudière, ce sont les trois animateurs de la section des bouilleurs de cru du SGV. Mais B. Laurichesse et A. Bodin exercent aussi d’autres mandats, qui leur confèrent une légitimité supplémentaire pour parler du prix du gaz. Ils sont respectivement président de l’UVPC, la coopérative associée de Martell, qui compte 195 adhérents bouilleurs de cru et président de Prochacoop, une des coopératives associées de Rémy Martin, forte de 500 adhérents bouilleurs de cru. Par son activité de distillation, la région de Cognac est forte consommatrice de gaz. Sur la base de 50 à 60 kg de gaz par hl AP, on peut estimer que le passage en chaudière de 500 000 hl AP génère l’utilisation de 275 000 tonnes de gaz. Or, que se passe-t-il ? Les prix de campagnes récemment adressés par les compagnies de gaz à leurs clients indiquent une envolée des tarifs de 20 % en moyenne. Pour une exploitation distillant 150 hl AP, la note passerait donc de 4 600 € à 5 800 €, avec une facture régionale atteignant les 16,8 millions d’€ (contre 13,5 millions d’€ l’an dernier). Certes, des raisons objectives peuvent expliquer une certaine augmentation, la première étant que, sur le marché mondial, le prix du gaz est indexé sur le prix du brut. Quand le prix du baril augmente, le gaz suit. Mais outre le fait que l’augmentation répercutée aux particuliers est bien plus réduite (voire le débat qui a eu lieu entre Matignon et Bercy), les bouilleurs de cru de la région de Cognac pointent du doigt les grandes disparités existant d’une exploitation à l’autre. A consommation égale et chez un même fournisseur, tous les bouilleurs de cru n’ont manifestement pas le même tarif. Le SGV envisage de rencontrer rapidement les compagnies pour discuter avec elles des modalités du prix, l’objectif principal étant, dans un premier temps, de mieux comprendre la construction de ce prix. « A quelque chose d’assez opaque, nous voudrions insuffler un peu de transparence », note Alain Bodin. « Les viticulteurs ont toujours l’impression d’être les “mieux- disant” ou les “moins-disant” de la corporation. A terme, n’aurions-nous pas intérêt à négocier globalement le prix avec les compagnies ? » C’est pour étayer son argumentaire sur la grande dispersion des conditions de prix que la section des bouilleurs de cru du SGV a envoyé un questionnaire à ses adhérents. Sachant que le coût de l’énergie participe pour 25 à 30 % au prix de la distillation, le SGV a égaiement prévu de rencontrer le commerce de Cognac. Un appel du pied très clair pour que les partenaires négociants revoient à la hausse les allocations destinées à couvrir les frais de distillation, comptabilisées dans le prix des eaux-de-vie. Aujourd’hui, la viticulture distille environ la moitié des vins Cognac et, de ce fait, est destinataire de la moitié de la facture gaz de la région. Une position qui mérite une certaine attention.

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