Comme tous les ans, deux dates phares émaillent la vie du Syndicat : son assemblée générale en mai et sa réunion d’avant vendanges début septembre. Entre-temps, le syndicat présidé par Philippe Boujut travaille, consulte, informe et donne son avis, entre autres, sur le niveau de QNV courant juillet. Face à une actualité viticole pressante, le SGV souhaite rester un lieu de réflexion et d’analyse, où les positions ne s’arrêtent pas dans l’urgence. Ce qui ne l’empêche pas de réagir fortement à certains propos.
De fin décembre à la mi-avril, entre réunions de délégués et réunions publiques, le Syndicat général des vignerons aura animé une dizaine de rencontres à Louzac-Saint-André, Saint-Genis-de-Saintonge, Montlieu-la-Garde, Matha, Hiersac, Saintes, Segonzac, Jarnac, Guimps… A chaque fois, c’est l’occasion de procéder à un état des lieux des dossiers en cours mais surtout d’échanger avec les adhérents et délégués élus. Ces derniers sont au nombre de 250, répartis sur 26 circonscriptions, circonscriptions qui n’ont rien à voir avec un quelconque découpage administratif mais qui sont propres au syndicat. Le nombre des administrateurs quant à lui, s’élève à 33 : 6 en G.C., 6 en P.C., 4 en Borderies, 12 en F.B. et 5 en B.B. et B.O. Parmi ces administrateurs élus pour trois ans, onze seront renouvelables lors de l’A.G. statutaire du 4 mai prochain. Benoît Stenne, l’animateur du SGV, a indiqué que depuis sa création, le syndicat avait reçu 1 150 adhésions de viticulteurs, représentant un potentiel de surface de plus de 20 000 ha, avec une répartition de 40-45 % en 17 et 55-60 % en 16. La superficie viticole moyenne par adhérent est de l’ordre de 16 ha.
Afin de pouvoir constituer une force de proposition, le syndicat s’est attaché à faire correspondre ses commissions de travail aux commissions du B.N. C’est ainsi qu’il existe au sein du SGV, en plus d’une commission « animation syndicale », une commission communication, une commission technique, une commission « évolution de la réglementation », une commission AOC Cognac. La commission « évolution réglementaire » est née en janvier 2000. A l’époque, elle s’appelait « sortie de Plan » puis elle a très vite évolué, afin de tenir compte d’une remise en cause à moyen terme du système de la double fin. La commission « AOC Cognac » a été créée à peu près en même temps pour décliner le concept d’après double fin. A ces commissions viennent s’adjoindre plusieurs groupes de travail spécifiques. Celui des Jeunes Vignerons compte à ce jour 150 inscrits et fait preuve d’une activité soutenue. Les Jeunes Vignerons abordent les problèmes sous l’angle qui leur appartient, sous la houlette de leurs deux animateurs, François Méry et Sébastien Dénéchère. Pour adhérer à ce « club », la limite d’âge est fixée à 40 ans. Au départ institué pour réfléchir à la réforme des Douanes, la section des Vignerons Bouilleurs de cru s’intéresse aujourd’hui à la place des bouilleurs de cru dans un futur syndicat de défense. Enfin, un troisième groupe spécifique rassemble des vendeurs directs. Pour l’heure, ce groupe ne connaît pas de réelle animation.
Un observatoire viticole du cognac
Depuis l’an dernier, le SGV a mis en place un Observatoire viticole du Cognac, dont B. Stenne assure le suivi. Par ce moyen, le Syndicat cherche à obtenir une vraie vision du marché des vins et eaux-de-vie, pour tenter de s’extraire des « on dit » ou des impressions sans fondements. La remontée d’information se fait par le biais des viticulteurs qui, sous couvert d’anonymat, transmettent certains de leurs documents commerciaux. Ces éléments concernent tant les prix pratiqués que les conditions de marché ou les volumes d’achat. Cette méthode d’analyse et de réflexion, Philippe Boujut souhaite la promouvoir. Ainsi, dans la dernière lettre du Syndicat, tenait-il les propos suivants concernant la QNV :
« Chaque chose en son temps. S’il est nécessaire que le SGV donne sa position sur la QNV courant juillet pour que l’on puisse avoir un arrêté de campagne avant les vendanges, le conseil d’administration est loin d’avoir tous les éléments pour juger de son montant : les sorties, la production exacte de Cognac, les tendances, les prix, les intentions des maisons de négoce et, rajoutait-il, les interventions des participants des réunions publiques en cours et à venir. » Depuis, ces réunions ont eu lieu et une particulièrement a provoqué une vive réaction chez le président du SGV. Il s’agit de la réunion de la Sica des Baronnies (voir pages 11-12) où Jean-Marc Olivier aussi bien que son P-DG Philippe Treutenaere ont défendu l’idée du maintien de la double fin. Montée au créneau de Philippe Boujut. « Je trouve plus que surprenant d’entendre ces propos. N’y a-t-il pas eu consensus au sein du BNIC autour du Plan d’avenir viticole ? Le rapport Zonta n’a-t-il pas fait l’objet d’une présentation officielle et d’un adoubement au plus haut niveau ? Surtout, on oublie trop ce qui nous a amené à présenter ce projet. Le régime actuel s’interromp avec la campagne 2004-2005. Au-delà, il y a un vide juridique. La QNV régionale modifiée n’a été prorogée par Bruxelles qu’à titre dérogatoire et uniquement parce que nous nous engagions à modifier structurellement notre régime. Peut-on faire l’économie d’une réforme sachant que la Commission attend un plan de notre part ? Si nous lui remettons une copie blanche, elle décidera sans nous. Par ailleurs, d’un point de vue économique, peut-on accepter de voir tous nos ha bloqués ad vitam aeternam à 120 hl/ha ? Ce serait voir disparaître des pans entiers de notre activité, jus de raisin comme vins de base mousseux, sans parler des problèmes qualitatifs si nous devions connaître un rendement agronomique encore plus faible que celui qui nous régit aujourd’hui. C’est un peu triste de donner l’impression d’avoir oublié tous ces paramètres alors que l’interprofession y travaille depuis deux ans et le SGV depuis au moins trois ans. Quand Jean-Marc Olivier compare aujourd’hui la rentabilité d’un ha de vigne sous le régime de la double fin et sous celui de l’INAO, je trouve sa démonstration tronquée. Évidemment qu’un ha Cognac qui empile Cognac et jus de raisin dans un système de double fin procure plus d’argent que celui qui ne produit que du Cognac sous un régime INAO. Mais c’est faire mine d’ignorer que dans un régime INAO tous les ha n’ont pas vocation à aller au Cognac et qu’un rendement Cognac supérieur sur les ha engagés à cette destination libère d’autres surfaces pour les jus de raisin ou les vins de base mousseux. Une présentation rapide n’a pas donné le temps aux viticulteurs de bien réaliser les choses. A vouloir ne considérer que les seuls ha Cognac, le négoce ne risque-t-il pas de tomber dans son propre piège ? Nous avons toujours dit que la région tirait son revenu à 80 % de ventes au Cognac et à 20 % des autres destinations. Si on élimine du raisonnement jus de raisin et vins de base mousseux, il faudra que le négoce nous paie notre marchandise 20 % plus cher ! Si la double fin disparaît dans deux ans, nous laissant avec une QNV ha à la fois trop faible pour sauver les autres destinations et assez élevée pour déréguler le marché du Cognac, en tant que responsables viticoles, nous serons très coupables. Nous disposons de deux ans pour interférer sur le cours des choses. J’espère que les négociants participeront activement à ce chantier à nos côtés. »
L’AG du SGV se tiendra à la Salamandre de Cognac le 4 mai prochain à 16 h 30. Après l’assemblée statutaire, de 16 h 30 à 18 heures, réservée aux délégués, la réunion publique d’information, ouverte à tous, fera le point sur l’actualité viticole (derniers chiffres, évolution de la réglementation, réaffirmation de l’AOC Cognac…) avant de donner la parole à l’intervenant extérieur. Cette année, il s’agit de Philippe Coste, président du Syndicat du cru Minervois, une région d’AOC et de vins de pays du Languedoc-Roussillon qui, depuis 1991, recourt à titre expérimental au système de l’affectation parcellaire et de l’engagement triennal.
La tonnellerie Taransaud garantit la traçabilité de toute la fabrication
La tonnellerie Taransaud s’est dotée de moyens technologiques performants et d’une organisation de travail globale qui permetttent actuellement de garantir la traçabilité de la filière bois et de la fabrication proprement dite des barriques. L’entreprise a intégré une part importante de ses achats de chêne et ensuite toutes les opérations de fente, de préparation des merrains et de maturation à l’air libre. Lors de la sélection et de l’abattage des arbres, les acheteurs de la société Taransaud identifient les grumes par un numéro de lot spécifique qui permet de retrouver ultérieurement tout l’historique du bois (origine, densité d’arbres…). Après la fente, les merrains sont à leur tour numérotés et toute cette procédure est aussi imposée aux autres fournisseurs de bois. Des analyses sont effectuées sur les lots de merrains pour confirmer l’absence de composés organochlorés avant la phase de séchage à l’air libre qui dure de 2 à 3 ans. Lors de la fabrication des douelles et des pièces de fond, les numéros de lots des merrains, les numéros de palettes de séchage et des analyses sont systématiquement référencés sur les ordres de fabrications. Au final, chaque barrique est parfaitement identifiée par un code propre qui recense tous les éléments cités précédemment plus les spécificités de fabrication (type de chauffe, conditions et période exacte de fabrication, modalité de stockage…). L’ensemble de cette démarche est soumis à des contrôles du Bureau Véritas, qui sont exercés et déclenchés à sa propre initiative et à tous les niveaux de la fabrication. La tonnellerie Taransaud est en mesure actuellement de fournir une attestation de traçabilité à ses clients au moment de la livraison des barriques.
Protection du vignoble à la CAC
La CAC avait organisé le 8 avril dernier, chez M. Claude Gauthier à Segonzac, une réunion technique qui avait pour objectif de sensibiliser les viticulteurs au démarage de la campagne de protection du vignoble 2004. M. Jean-Pierre Charron et ses collaborateurs avaient choisi de présenter trois thèmes : le réglage et l’utilisation des pulvérisateurs, la maîtrise et la gestion des applications de désherbage (sur le plan technique et réglementaire) et un atelier consacré aux maladies du bois et aux problèmes parasitaires de début de cycle végétatif (excoriose, black-rot, nécrose bactérienne). Plus de 150 viticulteurs ont assisté à cette manifestation de plein champ qui a été propice aux échanges avec les divers intervenants. L’animation des divers ateliers était assurée par les techniciens de la coopérative, l’équipe du SRPV de Cognac et divers fournisseurs.