Le complexe des Distilleries a donc fait salle comble de 9 à 17 heures, ce qui satisfait pleinement les organisateurs. Dans une période où les grands Salons nationaux viticoles se développent en élargissant leur offre aux thématiques fruits et légumes, consacrer un petit événement à un sujet aussi spécialisé que la plantation et le palissage pouvait paraître décalé et un peu osé. C’est un pari gagné grâce justement à la spécificité et à la proximité de la manifestation.
Un lieu convivial d’échange et de dialogue
Les équipes de Charentes-Alliance et de la revue Le Paysan Vigneron, qui à l’origine avaient souhaité organiser une simple rencontre technique sur un thème d’actualité, sont donc pleinement satisfaites de l’adhésion du public à cette initiative. L’idée de départ n’était pas de créer un mini-salon Vinitech dans la région de Cognac mais de proposer un rendez-vous spécifique qui soit en phase avec une attente majeure des viticulteurs charentais : « le renouvellement du vignoble ». Certains fournisseurs un peu sceptiques au départ ont été surpris par la fréquentation de la manifestation et de la qualité des échanges qu’ils ont eus. Les viticulteurs ont pu rencontrer des interlocuteurs compétents et accessibles, et on a parlé plantation et palissage de façon très sérieuse. L’arrachage des vieilles parcelles, la préparation des sols, le choix des fumures, l’utilisation de tel ou tel piquet, fil, tendeurs… nécessitent une véritable réflexion. Chaque situation de vignoble et d’îlot terroir correspond à un environnement spécifique dont il faut tenir compte pour réussir une plantation. En Charentes, le renouvellement du vignoble se situe actuellement autour de 2 500 à 3 000 ha/an et les surfaces plantées annuellement par chaque viticulteur concernent maintenant des surfaces importantes dépassant l’hectare.
Bien réfléchir et maîtriser un investissement à long terme
Le fait d’avoir rassemblé sur un même site les fournisseurs liés à la plantation et un pôle d’informations techniques dédié à ce sujet correspondait à une véritable attente. Le sujet vaste et complexe représente un enjeu technique et économique sur les propriétés. Une plantation nécessite aujourd’hui un gros investissement de l’ordre de 15 000 à 20 000 € ht/ha, d’où l’importance de mettre toutes les chances de son côté pour la réussir. La mise en œuvre d’une plantation repose sur une organisation globale à la fois agronomique et pratique qui commence avant l’arrachage de la vieille parcelle et se termine 3 à 5 ans plus tard. Certains éléments incontournables lorsqu’ils sont mal gérés pénalisent durablement l’implantation et la productivité des futures souches de vignes. S’informer et prendre le temps de nourrir une réflexion plantation représentaient l’âme de cette manifestation.
Une journée professionnelle riche en informations
L’implication et la présence du Syndicat des pépiniéristes viticoles charentais attestait du caractère professionnel du salon. Beaucoup de viticulteurs ont pu discuter librement avec des techniciens de tous horizons du bien-fondé de telle ou telle pratique ou de l’intérêt de diverses fournitures. L’information, qui a tenu une large place, a fait l’objet d’une écoute surprenante. Les quatre conférences, consacrées à la qualité du matériel végétal, au court-noué, aux maladies du bois et à la flavescence dorée, ont fait salle comble et le public s’est montré particulièrement intéressé. Les intervenants : Yvan Colombel (FranceAgriMer), Vincent Dumot (Station Viticole du BNIC), Maarten Van Helden (Enita de Bordeaux), Philippe Larignon (IFV), Agnès Normandin (Fredon de Cognac), ont été surpris de la participation et de l’intérêt des viticulteurs pour des thématiques très spécifiques. Les organisateurs ont d’ailleurs beaucoup apprécié le professionnalisme des intervenants qui ont su captiver leur auditoire. Le succès de cette première manifestation confirme l’intérêt d’événements régionaux correspondant aux attentes de la filière vigne et vins des deux départements.
0 commentaires