Réactions à chaud : Plantations, le « oui mais … » tient la corde

23 juillet 2014

Le lendemain de la réunion de l’UGVC, un bon observateur de la sociologie viticole livrait son diagnostic : « Un tiers de viticulteurs favorable, un tiers défavorable, un tiers de « oui mais avec des garanties ». Et d’affiner tout aussitôt son appréciation : « 15 à 20 % de gens sont très favorables aux plantations, 15 % complètement opposés et 50 % veulent des garanties. » « C’est compliquer de dire non » admet un autre. « Quand le négoce nous dit qu’il n’investirait pas autant sur le Cognac s’il n’y croyait pas, on a du mal à ne pas l’entendre. Par ailleurs, si une opportunité
existe de vendre plus, doit-on vraiment s’en priver ? Après tout, les ventes attirent les ventes. » Mais d’ajouter dans la foulée : « Il ne faut pas se leurrer non plus. En cas de retournement de conjoncture, la viticulture sera la première variable d’ajustement. » Un autre renchérit : « Personne n’est dupe : le négoce souhaite entretenir une certaine surproduction au vignoble. »

« Vite, trop vite »

Ce sur quoi les avis convergent, c’est sur l’impression « que tout va vite, trop vite. » Commentaire d’un professionnel : « Il faut se battre pour un “oui mais”, en freinant très fort des quatre fers. » Même sentiment de la part d’un collègue : « Je ne suis pas foncièrement contre l’extension mais à condition d’y aller pas à pas, avec une éva-luation à chaque pas. » C’est tout l’argumentaire relatif aux « indicateurs de pilotage ».

En cas de nouvelles plantations, des
doutes s’expriment sur la capacité de la viticulture à faire respecter ces fameux éléments statistiques. Un adhérent du syndicat livre son opinion : « J’étais relativement confiant avec l’ancien conseil d’administration de l’UGVC. En son sein, certaines personnalités me rassuraient. Qu’en sera-t-il demain ? Assistera-t-on à un changement de ligne directrice ? » Un vigneron donne son avis sur le sujet : « Les nouveaux entrants au conseil d’administration ne sont pas venus faire de la figuration. Ils sauront se faire entendre. »

Ce qui dérange de nombreux viticulteurs, c’est le manque de débat, y compris lors de la réunion du 27 mai. « Ce n’était pas une réunion syndicale, c’était une réunion de négociants. Nous avons assisté à trois heures de satisfecit commercial. A la fin, la salle était tellement assommée qu’elle en était devenue amorphe. »

« Il fallait d’abord débattre entre nous
et ensuite, discuter avec le négoce »
considère un autre. « Si la même réunion s’était tenue l’an dernier, l’atmosphère aurait été beaucoup plus explosive. Mais le temps a fait son œuvre. Le travail de conviction du négoce aussi. »

L’idée d’un référendum ou du moins « d’une vraie discussion avec l’ensemble des adhé-
rents du syndicat » persiste dans les
esprits. « Sur un tel sujet, donner la parole aux adhérents paraît incontournable. »

 

A lire aussi

Collectif 30 000 Martell – Objectif 0 herbi

Collectif 30 000 Martell – Objectif 0 herbi

Le projet du groupe est le maintien de la réduction significative des intrants phytosanitaires, fongicides et insecticides, d’au moins 50% par rapport à la référence et l’arrêt total du désherbage chimique, tout en maintenant la productivité. Cette viticulture...

Optimiser la qualité de pulvérisation de son appareil

Optimiser la qualité de pulvérisation de son appareil

Guillaume Chaubenit adhére au Collectif 30 000 Martell. Il a choisi de tester le programme LUMA, un programme phytosanitaire sans DSR, avec des produits 5m pour les ZNT. Changement de pratiques, année à pression forte pour le mildiou, ce jeune viticulteur, confiant...

error: Ce contenu est protégé