Réactions au plan Sud de France

13 mars 2009

La Rédaction

Le président d’une petite coopérative – « Pour moi qui ne m’y connaît pas trop, je trouve que c’est plutôt une bonne idée de communiquer ensemble. Le seul problème que j’y vois, c’est que l’on prend les mêmes personnes et qu’on recommence. Pourquoi ce qui n’a pas marché avec elles avant marcherait aujourd’hui ? La création du CIVL (Comité interprofessionnel des vins du Languedoc) préfigurait ce grand rassemblement. Or les résultats furent décevants. Ce plan stratégique m’apparaît comme une redite, certes dotée de plus de moyens mais une redite quand même. Avec Inter-Sud, l’interprofession sera plus grosse et alors ! Tout se passe comme si la région était “incapable de renouveler ses cadres”. Les mêmes personnes tournent sur différents postes clés et le statu quo demeure. L’argent ! non, ce n’est pas ce qui fait bouger les choses. On nous dit que le budget communication sera équivalent à celui de Bordeaux. Ce n’est pas pour ça que nous communiquerons mieux. Si nous avions bien communiqué par le passé, nous n’aurions pas toujours ces un ou deux ans de décalage avec les Côtes-du-Rhône ou les Bordeaux. On nous dit que les choses s’arrangent un peu chez eux. Espérons en sentir l’effet dans un ou deux ans. »

Jean-Louis Poudou, domaine de la Tour Boisée, Laure-Minervois – « Honnêtement, depuis que je vends du vin, je n’ai pas attendu “Sud de France” pour cultiver le Sud. Quelle bonification pourra apporter Sud de France, en dehors du fait de dire que le Sud est magnifique ? Ceci dit, je suis à 100 % derrière le système. En ce qui concerne Inter-Sud – Fédérations de quatre interprofessions, deux de vins de pays, deux d’AOC – je suis comme saint Thomas, j’attends de voir. Pour le moment, c’est un peu une tour d’ivoire. Mais je ne veux pas porter d’avis négatif a priori. Par contre, il faudra se montrer très vigilant quant aux contributions respectives des uns et des autres au budget communication. Voilà des lustres que les appellations financent les Vins de pays en terme de communication. “Il n’y a pas marqué la poste !” Les Vins de pays devront mettre la main à la poche à la hauteur de leur poids économique. Et il conviendra de garder une part non négligeable des budgets à l’intérieur des syndicats. Je ne vois pas très bien l’appellation Minervois financer sans limite la communication de la nouvelle appellation régionale. Personnellement, je crois qu’il y a encore beaucoup de travail à faire au sein des syndicats de crus. Les appellations sont en train d’être galvaudées avec des étiquettes réductrices, “faciles à comprendre”. Je ne suis pas d’accord. Je suis pour des choses compliquées. Que le consommateur fasse un effort pour comprendre ce qui est important à savoir. Au contraire, nous sommes en train de tout faire pour qu’il ne comprenne plus rien, qu’il mélange Vin de pays, AOC. Le consommateur a besoin d’être éduqué. Nous sommes en train de le formater. Bien entendu, ce genre de situation convient très bien au négoce. Au sujet de l’appellation régionale Languedoc, je pense qu’elle pourra aider à régler un peu les problèmes. De tout temps, le négoce a traversé la route pour prendre en Minervois ce qu’il ne trouvait pas à bon prix en Corbières et inversement. Mais il va falloir être méfiant sur la qualité de l’AOC Languedoc qui devra être au rendez-vous. Il y a cinq ou dix ans, le Languedoc-Roussillon avait le vent en poupe. Nous n’avons pas su exploiter complètement notre avantage. Beaucoup de gens sont rentrés dans des “microcosmes”. Le plan stratégique 2017 présente des aspects intéressants. J’espère simplement que sa vision très regroupée des choses ne ressemblera pas trop à un kolkhoze ambulant. Ce n’est pas ma vision de la société. »

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