L’écoute Du Ministère

13 mars 2009

chai_barrique_taillac_opt.jpegUne délégation Pineau s’est rendue à Paris le 15 juin dernier pour solliciter l’avis du ministère de l’Agriculture sur l’instauration d’une réserve de mise en marché. Le retour a été jugé très positif. Reste à convaincre l’INAO de la nécessité de faire progresser en parallèle le rendement des moûts Pineau. La réserve ne jouera qu’à cette condition.

Quelque part, n’y a-t-il pas une certaine contradiction à vouloir, d’une part, mettre sur pied une réserve de mise en marché et demander, d’autre part, une hausse du rendement des moûts Pineau, pour le faire passer de 50 à 70 hl vol.:ha ? De prime abord un peu sur la réserve, les fonctionnaires ont finalement été convaincus par les arguments de la petite délégation charentaise composée de Jean-Marie Baillif, Christian Baudry, Claire Floch et Sébastien Archambaud. Furent rappelées la problématique et les spécificités de la production de Pineau des Charentes, très fortement liée à la composante Cognac. C’est d’abord vrai au plan technique puisque, partant d’un rendement moût de 60 ou de 70 hl vol./ ha, le rendement commercialisable du Pineau des Charentes ne dépasse pas in fine les 26-27 hl vol./ha, compte tenu de l’utilisation du Cognac produit sur l’exploitation pour muter les moûts, d’où concentration des volumes par le biais de la distillation. Il y a ensuite l’effet « psychologique » d’une QNV Cognac élevée (projet de QNV Cognac à 10,62 hl AP ha), qui a toutes les chances de décourager les producteurs de Pineau à produire du vin de liqueur sur leurs vignes « cépages double fin » si un « coup de pouce » sur le rendement Pineau ne vient pas quelque peu rétablir l’équilibre. A cet égard, les opérateurs pensent qu’un déficit de production trop criant serait de nature à mettre en péril l’appellation. Les fonctionnaires du ministère, associés à leurs collègues des Fraudes et des Douanes, se sont montrés réceptifs à ces arguments, ne suggérant que des modifications de détail au projet d’avenant interprofessionnel instituant la réserve de mise en marché. Le 25 juin prochain, l’assemblée générale du Comité national du Pineau devrait donc valider l’avenant, sachant que le bureau permanent de l’interprofession a déjà donné son accord. La décision sera ensuite soumise aux pouvoirs publics pour extension (d’où l’intérêt de s’assurer en amont que les services concernés ne rejettent pas le texte). L’accord étendu devrait intervenir avant la récolte. Reste cependant une étape décisive à franchir : obtenir l’aval de l’INAO pour faire passer le rendement des moûts Pineau de 50 hl vol./ha à 70 hl vol./ha. Si tel n’était pas le cas, la réserve de mise en marché ne servirait à rien, puisqu’il est prévu qu’elle se déclenche à partir de 60 hl/ha, sur un delta de 10 hl vol. De son côté, contexte viticole oblige, l’INAO a prévenu que les demandes d’augmentation de rendement devraient être très argumentées pour passer. Voilà le Pineau prévenu. Deux rendez-vous importants s’annoncent donc, la réunion du CRINAO le 11 juillet prochain et la réunion du Comité national des vins et eaux-de-vie en septembre.

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