La date butoir pour obtenir le feu vert de l’Administration était fixée au 31 octobre. Passée cette date, la région s’engageait à renoncer à l’application de la réserve de gestion Cognac pour cette campagne. La réponse positive des ministères (Agriculture, Douanes, Fraudes) est tombée le 8 octobre. Dans la foulée, l’assemblée plénière du BNIC, le 18 octobre, a adopté à l’unanimité des deux familles – et à l’unanimité à l’intérieur des familles – les accords interprofessionnels nécessaires à l’application de la réserve de gestion : l’accord lui-même et l’avenant relatif à la récolte 2010-2011. Car, contrairement à la réserve climatique, dont le principe est acquis dans le temps, la réserve de gestion repose sur une décision annuelle de l’interprofession. Cette dernière doit se prononcer chaque campagne sur le volume de la réserve comme sur sa date de libération. Pour la campagne 2010-2011, la réserve de gestion a été fixée à 0,5 hl AP/ha. Ce volume correspond au seuil bas de la réserve, le seuil haut se situant à 1,5 hl AP. Quant au compte de déblocage – second paramètre de la réserve – les professionnels ont choisi le compte 4. Cela signifie que la réserve de gestion constituée en 2010-2011 ne pourra être commercialisée qu’à partir du 1er avril 2015. Avant, elle sera non commercialisable, exceptée dans des cas très exceptionnels de liquidation judiciaire où, là, il pourra y avoir libération anticipée. La réserve de gestion se gère par dénomination géographique, c’est-à-dire par cru.
« Individuelle et volontaire » sont les termes qui caractérisent la réserve de gestion. Personne n’est obligé d’en constituer et quand on opte pour la réserve de gestion, on peut le faire au niveau souhaité. Alors que la réserve climatique est obligatoirement stockée sous inox, pour ne pas vieillir, la réserve de gestion, elle, est obligatoirement mise en vieillissement. Elle est stockée sous bois, comme n’importe quelle eau-de-vie de Cognac. C’est toute la différence entre une réserve climatique, chargée de pallier des aléas de production et une réserve de gestion conçue pour s’adapter au marché. Pour justifier de la mise en place de la réserve de gestion, sont évoqués le déficit de stock sur certains comptes d’âge, un « amoindrissement du stock à la viticulture » ou encore une premiumisation du Cognac. Classiquement, la réserve de gestion fait partie des outils à disposition des interprofessions. Dans une optique européenne de renforcement des interprofessions, elle va « dans le sens du vent ».
Catherine Le Page, le directeur du BNIC, a reçu les félicitations des membres de l’interprofession pour un dossier mené « tambour battant ». En tout, il se sera écoulé six mois entre la décision interprofessionnelle de mars 2010 posant le principe d’une réserve de gestion et sa validation juridique en octobre.