Elle en a sous le pied

11 mars 2009

Bien que la Roumanie n’intègre l’UE qu’en 2007 et soit donc un peu aujourd’hui « hors sujet », il n’en reste pas moins qu’avec 250 000 ha de vignes c’est « le » grand pays viticole de l’europe centrale et orientale.

 

roumanie.jpgA la même latitude que la France – bien que jouissant d’un climat plus continental même atténué par la mer Noire et la chaîne des Carpates – la Roumanie présente toutes les caractéristiques d’un grand pays viticole. Et surtout elle en possède l’esprit. Enclave latine dans un environnement slave, la Roumanie communie avec le vin, à l’image de la France, une nation dont elle se revendique souvent. Comme la Hongrie avec le Tokaj, la Roumanie, au début du siècle, avait un vin connu dans toute l’Europe, le Cotnari, vin de dessert naturellement doux (non renforcé) surnommé « la perle de Moldavie » et servi dans tous les restaurants parisiens. S’il existe toujours dans sa zone de production en lisière de l’Ukraine, ce vin a perdu beaucoup de son aura. Comme dans de nom-breux pays satellites de l’ex-URSS, un grand programme viticole fut lancé en Roumanie dans les années 60. D’importants vignobles furent créés sur les terres arables, avec une prédilection pour les variétés à forte production. Après la fin du communisme, en 1989, la viticulture est rentrée dans une nouvelle phase, avec la classification de zones (zoning). Ainsi huit régions viticoles furent délimitées, des plateaux de la Transylvanie aux coteaux de la Moldavie en passant par l’Oltenie, le Pitesti, la Muntenia ou la Dobroja. Pour répondre à la demande de l’Europe, ces huit régions vont être regroupées en trois grandes zones. Les vins de qualité sous dénomination régionale représenteraient aujourd’hui 58 % de la production et l’on estime à 10 % les vins qui pourraient se revendiquer d’une appellation, au sens européen du terme.

La question des hybrides

Fort heureusement, ces zones ne sont pas touchées par le problème des hybrides qui, semble-t-il, constitue une question cruciale en Roumanie. Car, après le phylloxera, à la fin du XIXe siècle, la Roumanie a planté beaucoup de plants hybrides pour remplacer les cépages indigènes. Ces hybrides couvriraient encore aujourd’hui la moitié des 250 000 ha. Une politique a été enclenchée pour réduire ces hybrides. Grâce à la restructuration, ils devraient avoir baissé de 10 % en 2007 et ne plus représenter que 10 % de la surface totale en 2014. Les autorités roumaines font remarquer que la France a mis 40 ans à éliminer ses hybrides. Suite à la privatisation foncière de 1989, près de 80 % de la production de raisin est réalisée par des exploitations individuelles ou d’anciennes structures d’Etat privatisées. Ces dernières ainsi que des sociétés privatisées concentrent près des trois quarts des achats de raisin et de la transformation. On dénombre une quinzaine d’opérateurs roumains importants (Vie-Vin Murfalta, 300 000 hl), (Veritas Panciu Roumania, 140 000 hl) et quelques investisseurs non occidentaux. Plusieurs investisseurs occidentaux sont également présents : Hale Wood int, Vinters Transylvania, Hanwood Romania (Royaume-Uni), Tyrl de Pois, Moillard (France), Rumaensk Vinimport (Danemark), Kendermann Reh (Allemagne). Les coûts de production sont faibles aujourd’hui en Roumanie. A Angers a été cité le chiffre de 2 000 € par ha (à vérifier), un chiffre qui n’intègre pas le coût de la plantation, estimée à 10 000 €. Comme ses voisins, la Roumanie regarde avec un vif intérêt le marché russe en se demandant si l’élargissement ne va pas aussi élargir la compétition. Mais elle se rassure en disant « que le marché russe est suffisamment grand pour supporter tout le monde ».

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