Les Charentes surprises par les volumes

6 octobre 2015

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 Des viticulteurs qui ne savent plus où " loger » leur vin, qui sont bloqués par manque de «  logements  »… Voilà un certain temps que cela n’était pas arrivé en Charentes. Certes, cette situation ne se vérifie pas partout, dans toutes les zones. Mais, à quelques jours de la fin des vendanges, la tendance est quand même à une certaine surprise concernant les volumes.

Est-ce à mettre sur le compte des 100 mm de pluie tombés récemment  ? Sur le renouvellement du vignoble et l’effet « jeunes vignes » ? Quoi qu’il en soit, les 160 hl / 180 hl vol vol ha ne sont pas rares.

Ces niveaux de rendement démentiront-ils les prévisions de récolte de la Station viticole qui, il y a quinze jours, tournaient autour de 120 hl vol ha à 9,5 % vol  ? «  Pas sûr  » commentent certains techniciens qui font remarquer que sur des sols de groies par exemple les rendements sont plus proches des 110 / 120 hl vol ha. Par ailleurs, en présence de gros volumes, les degrés décrochent parfois. 

Ceci dit, le rendement annuel Cognac 2015 – 108,40 hl AP à 10 % vol (10,84 hl AP ha) – est «  fait et bien fait  » partout ou le sera. Se pose alors la question des excédents.

Pour les vignes affectées au Cognac, que faire des quantités qui dépassent le rendement  annuel (dans la limite du rendement butoir des 16 hl de pur ha) ? La réponse tient en deux mots  : réserve climatique. Elle peut atteindre, en cumulé et au maximum, 7 hl AP ha, sans changement par rapport à l’an dernier.

Question subsidiaire – si le viticulteur a abondé sa réserve climatique sur tous ses ha ou s’il ne souhaite pas aller « au taquet », quel choix a-t-il  ? A ce stade, il ne lui reste qu’une solution  : la destruction pour usages industriels.

Par usages industriels, il faut entendre (au sens du Code rural), « tout ce qui ne peut être commercialisé en tant que produit de la vigne ». Cela exclut donc toute boisson spiritueuse relevant du Règlement CE 110/2008 (type brandy) ou la livraison de moût pour jus de raisin. En clair, ne subsiste que le débouché de la carburation, via l’expédition aux distilleries vinicoles. Pour mémoire, il relève des missions de l’ODG et de son organisme de contrôle de vérifier la livraison des excédents.

Par rapport aux prestations viniques, quelle règle s’applique ? Si l’on considère le cas du viticulteur qui vinifie et distille avec lies, il a l’obligation de livrer la totalité des marcs ainsi que toutes les lies qu’il n’aura pas distillées, dans la limite de 90 cl d’AP / hl vol de vin vinifié (10 % de la récolte, au degré forfaitaire de 9 %).

Situation différente pour le cadre "Autres débouchés", dans lequel peuvent être affectées les vignes en 2 ème feuille (produisant par définition des vins sans IG) . Dans la limite admise des 250 hl vol ha, les volumes peuvent partir aux jus de raisin, VSIG, distillation libre…

Un peu en sommeil ces dernières années en Charentes, le marché des jus de raisin va peut-être connaître un regain d’actualité cette campagne. «  Une solution pour remédier aux problèmes de fin de vendange  » indique un opérateur qui précise que la demande existe pour des jus de raisin « origine France ».  Ensuite aux viticulteurs ayant affectés aux "Autres débouchés" de comparer les prix des jus de raisin avec d’autres marchés tels les moûts de vinification.

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