Sauf exception, c’est la déconvenue qui prévaut dans le vignoble charentais. Un été ensoleillé pouvait laisser espérer des degrés assez élevés. Il n’est en rien. Ils plafonnent à 9 % vol, en étant souvent plus près de 8 / 8,5 % vol. Quant aux quantités, elles sont à l’unisson de l’ensemble des vignobles français et européens. Manque à l’appel 20 à 25 % des volumes. En cause, la sécheresse 2012, une plus grande expression des maladies du bois (Esca, BDA, Eutypiose), le mildiou sans doute mais peut-être et surtout la séchresse 2011. En rédusisant les bois de taille, elle a obéré le rendement de cette année.
Quand une récolte « normale » tourne, en Charentes, autour de 110 / 120 hl vol ha, cette année, la moyenne des rendements semble plus proche des 90 hl vol ha. En tout cas au premier tiers des vendanges, qui ont débuté vers le 2/ 3 octobre.
Par rapport à l’objectif de rendement Cognac commercialisable de 10,83 hl AP/ha (fixé par l’interprofession et l’ODG Cognac), le déficit de récolte risque de représenter, selon les exploitations, entre 0,5 et 2 hl AP/ha. Une bien mauvaise nouvelle dans un contexte de marché très porteur.
Pour compenser ce déficit de récolte, un outil interprofessionnel existe, la réserve climatique. Elle va pouvoir être mobilisée, mais en partie seulement. Pour une raison simple : la réserve climatique, mise en place en 2008, n’est souscrite que par la moitié des viticulteurs.
Motif de satisfaction ! Les vinifications se déroulent bien. Des températures « ni trop chaudes ni trop froides » facilitent les départs en fermentation sans provoquer des montées en température excessives. Des conditions qui laissent bien augurer de la suite. « C’est très positif pour la qualité des vins de distillation » note une œnologue.