Prendre le temps d’aborder la maîtrise qualitative de ses vendanges
Entre aléas climatiques et maladies par endroit, potentiel pléthorique à d’autres, l’hétérogénéité du vignoble rend la maîtrise qualitative des vendanges et des vinifications complexe à appréhender et nécessite une approche attentive, adaptative et basée sur l’expérience des viticulteurs et de leurs conseils (maisons de négoce, œnologues, instituts techniques…) pour produire des vins de qualité malgré les défis et potentielles difficultés rencontrées.
Dans ce contexte, et si ce principe est vrai quel que soit le millésime, c’est en accordant du temps à l’organisation des vendanges, rigoureusement planifiées et coordonnées, à chaque étape, que la qualité de la récolte pourra être préservée.
Détermination de la date de vendange, recrutement et formation des vendangeurs, préparation du matériel, planification logistique, suivi de la maturité et de la récolte et enfin vinifications, l’organisation des vendanges ne laisse que peu de répit au viticulteur soucieux de garantir la qualité de ses vins.
En un mot, ANTICIPEZ !
“Si nous prenons la nature pour guide, nous ne nous égarerons jamais.”
Il est vrai, il est vrai et pourtant… Un peu d’aide ou d’accompagnement ne font jamais de mal… Il y a près de 40 ans, Roger Cantagrel, Joël Lavergne et Bernard Galy, écrivaient déjà, dans le guide des vinifications charentaises édité par l’antenne technique de l’interprofession, que « dans le travail de sa vigne, le viticulteur charentais réfléchit chaque geste et en apprécie les conséquences. La période des vendanges et la vinification qui la suit doivent être la concrétisation des efforts accomplis à la vigne et non leur anéantissement. Avec l’évolution des techniques et du matériel, avoir tous les critères de décision en tête n’est pas toujours facile. »
Notre guide s’inscrit dans cette démarche : vous accompagner et vous apporter, au bon moment, tous les bons rappels et conseils, à mettre en œuvre à chacune des étapes clés du processus des vinifications, sur la base d’une information récoltée auprès de l’ensemble de nos partenaires, pressurée avec douceur à la rédaction avant d’être finalement vinifiée au fil de ces pages. Pas d’inquiétude ! L’acidité volatile de la revue est garantie sous analyse et cette dernière pourra être conservée, au moins jusqu’au 31 mars prochain…
Dans la peau d’un viticulteur
Allons plus loin et rentrons maintenant dans la peau d’un viticulteur à l’aube des vendanges. « Je vais prendre ma check-list et reprendre point par point si tout est prêt. La machine à vendanger est contrôlée, les bennes et les tracteurs sont dispo, les pneus sont gonflés à la bonne pression, mes salariés ont les directives pour demain, ils connaissent l’ordre des parcelles à récolter, la caisse à outils, les bidons d’huile et le GNR sont bien rangés dans le fourgon, la boite à pharmacie qu’il ne faut surtout pas oublier aussi, les glacières d’eau fraîche et les sandwichs sont à prendre demain, tous les contacts sont bien dans mon mobile et dans mon carnet à vendange, celui du cabinet d’œnologie, du SAV de machine à vendanger et du mécanicien, les seaux et les sécateurs dans le cas où j’en aurai besoin sont également rangés dans le fourgon. Bon qu’est-ce qui me manque ? J’ai passé ma check-list, tout est ok. Ah je vais quand même demander à ma femme pour qu’elle contrôle elle aussi. Deux avis valent mieux qu’un ! C’est ok. Ben voilà, je suis fin prêt. J’angoisse un peu, mais demain soir, après une première journée de vendange, tout ira mieux. Et je mettrai dans le fourgon et écrirai dans mon carnet si j’ai oublié quelque chose. Je vais au lit. A demain et vivement la gerbaude. »
Les équipes du Paysan Vigneron souhaitent un bel été à tous ses lecteurs, mues de l’espoir d’une récolte, qui, déjà par endroit meurtrie par les aléas climatiques et les maladies, se poursuive sous les meilleurs auspices.
La rédaction du Paysan Vigneron tient également à remercier tous les intervenants qui ont contribué à la rédaction du « Guide de la vinification 2023 » : les équipes techniques des maisons Courvoisier, Hennessy, Martell et Rémy Martin, les ingénieurs de la Station viticole du BNIC, la MSA des Charentes, les syndicats de producteurs de Pineau et IGP, les œnologues de terrain.
