Allonger la période de traitement des vinasses

15 mars 2009

En 2006-2007, l’usine de dépollution de Saint-Laurent (près de Cognac) a investi dans un nouvel évapoconcentrateur. Finalité de cet équipement : concentrer les vinasses, pour pouvoir les stocker plus facilement et ainsi repousser leur traitement dans le temps, pour lisser le pic de saisonnalité attaché à la distillation. Une « journée portes ouvertes », organisée le 28 septembre dernier, a permis de (re)découvrir les outils et le process industriel de Revico.

 

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L’évapoconcentrateur de Revico.

Vice-présidente de la région Poitou-Charentes en charge de l’environnement, directeur régional de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), vice-président du conseil d’administration de l’agence de l’eau Adour-Garonne (en la personne de Marcel Ménier), élus, membres de la SNC Revico, APAV, nombreux invités du monde professionnel… Manifestement, Revico avait souhaité donner un certain lustre à cette « journée portes ouvertes » organisée le 28 septembre dernier. L’occasion lui en était donnée par l’installation, quelques mois plus tôt, d’un nouveau évapoconcentrateur, en remplacement d’un plus ancien, devenu obsolète. Cet investissement, de 760 000 €, a été aidé à hauteur d’environ 35 % par l’agence Adour-Garonne, la Région Poitou-Charentes, le Fonds régional pour l’environnement (FRE). Chacun à leur tour, les personnalités présentes ont mis en avant la « vitalité de l’usine » (M. Ménier) ou encore les pistes pour améliorer le bilan énergétique global : « la sobriété, le recours à des technologies de pointe, à des énergies renouvelables » (Jacques Deschamps, directeur régional de l’ADEME). C’est Nicolas Pouyaude, directeur de Revico depuis le 1er février 2006 (après un « tuilage » de six mois avec Marcel Ménier), qui s’est chargé de la visite. Elle a débuté par les fameux évapoconcentrateurs, trois au total qui, avec les quatre méthaniseurs constituent le cœur de l’usine. La finalité de ces évapoconcentrateurs ? Allonger le temps de traitement des vinasses, lisser les pointes de production que sont, pour l’usine, les mois de décembre, janvier et février. « Nous recevons des vinasses pendant cinq mois et nous les traitons pendant neuf mois » a indiqué N. Pouyaude. Comme leur nom l’indique, les évapoconcentrateurs concentrent les vinasses et permettent ainsi à l’usine de stocker davantage de charge polluante, en attente de traitement dans les méthaniseurs. L’usine dispose d’une capacité de stockage de 50 000 m3. C’est dans l’industrie laitière que les évapoconcentrateurs sont les plus courants et aussi les plus gros (capacité de 40 à 50 m3/h contre 25 m3/h) à Revico. Il n’empêche ! Les évapoconcentrateurs restent des « bêtes » impressionnantes, avec leur tubulure verticale qui démultiplie la surface d’échange (1 400 m2 pour un évapoconcentrateur de 25 m3/h). Les vinasses fraîches percolent par gravité de haut en bas de l’évapoconcentrateur, chauffé par un générateur de vapeur dont l’énergie provient du bio gaz produit par les méthaniseurs. Sous l’effet de la chaleur, les vinasses passent du stade liquide au stade vapeur puis sont séparées, après refroidissement, en deux flux : d’un côté le condensat, qui se rapproche le plus de l’eau et de l’autre le concentrat (ou vinasse concentrée), chargé de la matière polluante. C’est ce concentrat qui rejoint directement le méthaniseur où les cuves de stockage. Les évapoconcentrateurs de la nouvelle génération sont bien plus économes en énergie que leurs aînés. Ils ne consomment que 25 à 30 kg de vapeur par tonne d’eau évaporée, là où les matériels des années 70 en utilisaient 330 kg, soit quatre fois plus. Ce progrès est à mettre au crédit du ventilateur (dit aussi compresseur ou surpresseur). Fonctionnant à l’électricité, il redonne un supplément d’énergie à la vapeur induite par le process. La vapeur tournera en circuit fermé, générant ainsi des économies.

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