Les deux associations fusionnent

27 décembre 2008

La Rédaction

Resserrer les rangs, dégager une majorité capable de parler de sa propre voix… Pour ses protagonistes, la fusion des deux associations de restructuration, loin d’être anecdotique, draine une charge symbolique forte, appelée à recevoir d’autres déclinaisons.

« Nous dépendons d’un même vignoble, nous produisons le même vin, nous ressentons les mêmes besoins. Plutôt que de partir en ordre dispersé, la famille des vins de pays charentais fait le pari de l’unité pour occuper une petite place dans le vaste monde qui s’ouvre à elle. Ce faisant, elle exprime sa volonté d’accompagner les viticulteurs et de s’affranchir de la machine infernale qui broie les hommes de bonne volonté. » Qui parle avec de tels accents ? Pascal Gonthier, le jeune président de l’Association de restructuration Charente. Ce 20 février, aux côtés de Roger Girard, président de l’Association de restructuration 17, il a le sentiment de participer à la pose d’une première pierre. Moment rare et fort dans une vie professionnelle. Moment gratifiant aussi que de pouvoir le faire en pleine harmonie avec la première génération, celle des précurseurs. C’est le 26 janvier 1982 que l’Association de restructuration 17 voit le jour. Elle tient sa première réunion en présence de six personnes et mettra deux ans à trouver les 100 premiers ha. Près de vingt ans plus tard, le 29 février 2000, se crée l’Association de restructuration 16, largement inspirée de son homologue de Charente-Maritime. Il s’agit d’accompagner la vague de restructuration 1999-2000, celle-là même qui arrive en production aujourd’hui. « Les vins de pays représentent aujourd’hui 2 000 ha, note Roger Girard. Bien qu’insuffisant, il s’agit un grand pas. Devant l’élargissement de cette gamme de produit, une nouvelle organisation s’imposait. La fusion des deux associations de restructuration en constitue la première étape. » Au terme d’un exercice de duettistes bien réglé, se distribuant tour à tour la parole, les deux présidents des associations vont mener à bien leurs assemblées générales ordinaires pour aboutir à une assemblée générale extraordinaire commune. L’ensemble des adhérents vote la fusion à l’unanimité moins une abstention. Reste à trouver une dénomination à la nouvelle structure. Association de restructuration des Charentes, Association de restructuration du vignoble charentais, Association de restructuration du vignoble des Charentes ? La salle plébiscite la dernière formule. Voilà qui est dit ! Remerciant les adhérents de leur confiance, les deux présidents remarquent que la fusion n’allait pas de soit il y a deux ans. Entre-temps, les esprits ont cheminé et les structures ont appris à travailler ensemble. Communiqués communs, lettre d’information unique, procédure de traitement harmonisée des dossiers… Tout plaidait en faveur du rapprochement. Désormais, l’ONIVINS, l’organisme payeur des primes de restructuration, n’aura plus qu’un seul interlocuteur, un aspect non négligeable en ces temps où, comme l’a rappelé B. de Balanda, il est demandé aux associations de mener un profond travail de réflexion sur leur règlement technique, car des aides différenciées sont à la clé.

S’il a été décidé que l’Association de restructuration du vignoble des Charentes aurait son siège administratif à Cognac, 25 rue de Cagouillet, rien ne change sur le terrain. La chambre d’agriculture de Saintes, en la personne de Valérie Bauman-Viaud, continue d’assurer le secrétariat technique et les viticulteurs 17 pourront sans autres formalités envoyer leurs dossiers à cette adresse. Pour la première année, il a été décidé d’amalgamer dans le nouveau conseil d’administration la liste complète des deux précédents conseils, sans retrancher ou ajouter un seul nom. Quant aux réunions dudit conseil, elles se tiendront en alternance dans les deux départements, une fois en Charente, une fois en Charente-Maritime. Ce luxe de précautions est-il motivé par un quelconque climat de défiance ? Plutôt par l’envie, semble-t-il, que tout se passe bien, ce qui n’est pas le plus mauvais des présages pour une association au long cours.

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