La grande chance de ce millésime a été l’exceptionnelle arrière-saison que nous avons connue. Septembre et octobre ont réellement sauvé une récolte qui, fin août, s’annonçait médiocre. Les parcelles ont tiré le meilleur profit du beau temps et au final les 75, 80, 90 ou 100 hl/ha ont atteint le titre alcoométrique respectable de 10 à 10,5 % vol. Deux semaines de pluies supplémentaires en septembre auraient fait plonger le millésime dans le contexte de petite récolte en volume comme en qualité. La production 2007 entre 8 et 9 hl d’AP/ha est à classer dans la catégorie des récoltes moyennes.
La très belle surprise de l’année est au final la qualité des vins de distillation qui correspond à la typicité charentaise traditionnelle : des niveaux d’acidité élevés associés à un bon équilibre général. Les œnologues et les techniciens des services de production des maisons de négoce semblent unanimes pour dire que les viticulteurs qui ont fait preuve de technicité dans la conduite des vinifications ont aujourd’hui dans leurs chais des vins de distillation intéressants sur le plan qualitatif. La forte hétérogénéité de la structure qualitative des lots de vendanges a obligé les vinificateurs à faire preuve de capacités d’adaptation. Quelques accidents se sont aussi produits et les premiers bilans analytiques révèlent parfois des teneurs en éthanal ou en acétate d’éthyle un peu plus élevées. Globalement, 2007 a été un millésime propice à la synthèse d’esters aromatiques, ce qui semble être confirmé par la dégustation des premières eaux-de-vie nouvelles. Apparemment, les lies apportent un fort impact aromatique et le fruité, la finesse et l’élégance sont au rendez-vous de ce millésime.