Rendements Moyens Et « Beaux » Arômes

14 mars 2009

Le millésime 2007, même s’il a causé beaucoup de soucis aux viticulteurs, aura permis de rentrer dans les chais une récolte moyenne en volume dont le potentiel qualitatif paraît intéressant. Les niveaux de rendements dans les parcelles souvent très fluctuants à quelques centaines de mètres près ont surpris tout le monde. Les belles vignes ont porté une récolte inférieure aux espérances et celles qui paraissaient tout juste moyennes ont été décevantes. Dans toutes les communes viticoles de la région délimitée, des accidents de productivité se sont produits. La chlorose, le vent, une mauvaise floraison, le mildiou, le flétrissement des grappes ont certes grignoté des hl, mais l’effet « vieillissement du vignoble » a aussi bien amplifié les choses. Cette année, les plantations plus jeunes, les parcelles à plus fortes densités, les vignes sans ceps manquants ont produit des quantités de raisins supérieures à la moyenne. Les conséquences de la crise viticole depuis quinze ans en Charentes ont obligé beaucoup de propriétés à adopter des méthodes de conduite plus économiques qui, dans un contexte difficile comme 2007, pénalisent la productivité. Le niveau des replantations insuffisant depuis quinze ans et un impact grandissant des maladies du bois deviennent aujourd’hui une véritable préoccupation. On peut se demander si la région délimitée ne manque pas de pieds de vigne en « pleine forme » ? Aussi, deux mois après la fin des vendanges, l’estimation juste du rendement moyen reste un exercice bien difficile, 75, 80, 85, 90 hl/ha ; les pronostics sont ouverts.

La grande chance de ce millésime a été l’exceptionnelle arrière-saison que nous avons connue. Septembre et octobre ont réellement sauvé une récolte qui, fin août, s’annonçait médiocre. Les parcelles ont tiré le meilleur profit du beau temps et au final les 75, 80, 90 ou 100 hl/ha ont atteint le titre alcoométrique respectable de 10 à 10,5 % vol. Deux semaines de pluies supplémentaires en septembre auraient fait plonger le millésime dans le contexte de petite récolte en volume comme en qualité. La production 2007 entre 8 et 9 hl d’AP/ha est à classer dans la catégorie des récoltes moyennes.

La très belle surprise de l’année est au final la qualité des vins de distillation qui correspond à la typicité charentaise traditionnelle : des niveaux d’acidité élevés associés à un bon équilibre général. Les œnologues et les techniciens des services de production des maisons de négoce semblent unanimes pour dire que les viticulteurs qui ont fait preuve de technicité dans la conduite des vinifications ont aujourd’hui dans leurs chais des vins de distillation intéressants sur le plan qualitatif. La forte hétérogénéité de la structure qualitative des lots de vendanges a obligé les vinificateurs à faire preuve de capacités d’adaptation. Quelques accidents se sont aussi produits et les premiers bilans analytiques révèlent parfois des teneurs en éthanal ou en acétate d’éthyle un peu plus élevées. Globalement, 2007 a été un millésime propice à la synthèse d’esters aromatiques, ce qui semble être confirmé par la dégustation des premières eaux-de-vie nouvelles. Apparemment, les lies apportent un fort impact aromatique et le fruité, la finesse et l’élégance sont au rendez-vous de ce millésime.

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