Rendement Cognac : Une proposition à 11.02 HAP / HA

13 juin 2016

Pour la récolte 2016, les prévisions du Business Plan Cognac donnent un rendement Cognac de 11,02 hl AP ha. L’UGVC a choisi de suivre les préconisations de la méthode de calcul « dans un souci de cohérence par rapport à l’an dernier et aussi parce que les perspectives indiquées par le négoce semblent bonnes. » Sur la récolte 2015, le rendement Cognac s’était élevé à 10,84 hl AP ha. Le rendement 2016 s’inscrit dans la continuité.

Le 17 mai dernier, sur le site de Vitiplantation, s’est achevée la procédure de demande d’autorisations de plantations nouvelles. Très vite, à peine trois jours plus tard, les services de FranceAgriMer communiquaient les résultats aux différents bassins.  Validée en novembre 2015, la demande collective du bassin Charentes-Cognac portait sur 250 ha. Au final, ce sont 2 500 ha qui furent sollicités par les viticulteurs charentais soit…dix fois plus, tout rond. Le plus spectaculaire concerne bien sûr l’écart entre les besoins exprimés par les VSIG  (35 ha pour le Cognac, 125 ha pour les « Autres débouchés ») et les surfaces demandées pour le segment, de 2 323 ha  (par 1522 opérateurs). Un tel appel d’air augure mal des prochaines discussions sur le contingent de plantations nouvelles 2017. Face à une telle distorsion, comment les partenaires pourront-ils se mettre d’accord ?

La dichotomie entre le contingent disponible pour le bassin – les 250 ha – et le flot de demandes pose une autre question, celle de la satisfaction desdites demandes. Qui va être servis ? A coup sûr pas tout le monde. La prime ira aux prioritaires et donc aux nouveaux entrants (ceux n’ayant jamais planté). Comment se fera la répartition ? Si les demandes exprimées par les nouveaux entrants ne dépassent pas les 250 ha, ces derniers seront servis en intégralité, le solde se répartissant entre les autres viticulteurs au prorata des demandes. Par contre, si la demande des nouveaux entrants dépasse les 250 ha – ce qui paraît probable – une proratisation s’effectuera à l’égard des nouveaux entrants. Exemple : les nouveaux entrants ont demandé 500 ha, soit le double du contingent. Ils recevront tous la moitié de leurs surfaces (pour 800 ha de demandes, la proratisation ad hoc). Naturellement, dans ce cas de figure, le viticulteur lambda n’obtiendra rien. A noter qu’un exploitant peut toujours refuser, dans le délai d’un mois, son attribution de plantations nouvelles, si celle-ci représente moins de 50 % de sa demande initiale.

Le transfert d’autorisations de replantation d’un vignoble à l’autre continue de faire grand bruit. « C’est à l’intégrité de l’appellation Cognac que l’on s’attaque » dénoncent les viticulteurs. L’UGVC est vigoureusement montée au créneau et son directeur unanimement salué – « En explorant toutes les pistes relatives au statut du vignoble, il fait un boulot exemplaire. » Ce travail en interne se double d’une expertise externe. Tous les quinze jours, des échanges ont lieu entre la région, le Ministère de l’Agriculture, les Douanes, l’INAO. « Nous devons balayer toutes les possibilités, même les plus improbables pour dégager la meilleure solution et, ainsi, avancer vite. »

Il y a de fortes chances que le Business Plan Cognac  fasse l’objet d’une réouverture par anticipation, peut-être en fin d’année 2016 alors que son réexamen n’était prévu que plus tard. Mais les négociants mettent en avant le développement de leurs ventes pour justifier de réinterroger rapidement le Business Plan. A l’évidence, la question des plantations se retrouvera au centre de la problématique. Quant au contingent de plantations nouvelles 2017, les discussions n’ont pas officiellement commencé. « C’est encore un peu tôt pour en parler ».

Dernière minute – Un orage très violent doublé de grêle a touché le vignoble de Cognac vendredi 27 mai aux alentours de 17 h. Parti de Meursac, près de Pérignac, cet épisode d’une rare entensité a parcouru une soixante de km, jusqu’à Aigre. Sur une bande d’un à trois kms, il a touché environ 5 000 ha de vignes. En son épicentre – Bourg-Charente, Gensac…- il ne reste rien. Une journée plus tard, les amas de grêlons n’étaient toujours pas fondus au bord des routes. A partir du lundi 30 mai, BNIC, Chambres d’agriculture, services de l’Etat allaient procéder à une estimation des dégâts.

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