Défendre la qualité « made in Charentes »
Le souhait du conseil d’administration du syndicat est de relancer la marque collective pour valoriser le savoir-faire de multiplicateur des acteurs des deux départements. François Bodin, le nouveau président du syndicat, considère que le contexte actuel de forte demande des plants représente une opportunité pour sensibiliser les viticulteurs au savoir des pépiniéristes charentais : « Le fait de relancer la marque collective “Plants de vigne des Charentes” n’est pas une initiative médiatique destinée à protéger notre marché. Pour les pépiniéristes de la région, c’est l’opportunité de construire des relations plus étroites avec les viticulteurs en mettant en avant le savoir-faire de nos entreprises. Notre souhait est effectivement de défendre la qualité des plants made in Charentes en nous appuyant sur des arguments spécifiques. Un plant d’ugni blanc vendu sous la marque collective est issu à 100 % de la pépinière charentaise. L’origine du matériel végétal mis en œuvre est identifiée et tracée, et l’ensemble de process de production des greffés-soudés se déroule uniquement dans la pépinière charentaise. Les pépiniéristes de la région qui sous-traitent une partie de leur production à des collègues d’autres régions viticoles ne peuvent pas avoir accès à la marque collective. C’est une garantie d’origine de production qui repose sur une charte spécifique à laquelle les pépiniéristes adhèrent de façon individuelle en souscrivant des engagements. La charte a été élaborée pour répondre à des attentes de garantie d’origine et avec les collègues du conseil d’administration, nous réfléchissons à de nouvelles pistes pour la renforcer. L’engagement dans la marque collective est soumis à une contrepartie financière proportionnelle au volume de plants engagé qui est versée au syndicat. »
Des particularités au niveau de la traçabilité du matériel végétal
Les plants d’ugni blanc produits sous la marque collective bénéficient des principes de production inhérents au matériel certifié, auquel viennent s’adjoindre des spécificités. Le matériel végétal utilisé doit avoir une origine parfaitement tracée et les greffons doivent être exclusivement issus de vignes mères cultivées dans la région. Les parcelles de vignes mères de greffons sont conduites en respectant les préconisations de suivi sanitaire des services de France-AgriMer, auxquelles s’ajoutent quelques particularités. Une attention soutenue est mise en œuvre pour repérer les ceps extériorisant des maladies du bois (afin de les arracher) et vis-à-vis de la flavescence dorée. Seuls les bois issus de parcelles de vignes mères de greffons où ont été réalisées les prospections annuelles FD par les techniciens de la Fredon peuvent être utilisés pour greffer des plants « made in Charentes ». Ensuite, l’identification de provenance du matériel végétal mise en œuvre notifie la provenance parcellaire de chaque clone et non pas le seul numéro de lot correspondant à un clone. Lors de la phase de production proprement dite des greffés-soudés, le nettoyage et la désinfection du matériel utilisé entre chaque lot de bois sont systématiques. Le tri fait l’objet d’une attention particulière au niveau de la qualité du cal (soudure bien formée, régulière et suffisamment résistante), de la tige (bien aoûtée, taillée à 3 yeux minimum, bourgeons bien répartis et paraffinés) et des racines de 10 à 15 cm (4 racines rafraîchies et bien réparties autour du talon). Le syndicat édite des étiquettes de sac spécifiques (une pour 250 plants) que les pépiniéristes qui adhérent à la marque collective demandent et apposent au moment de la livraison des greffés-soudés aux viticulteurs.