« le Cognac en littérature », l’ouvrage sensible de Catherine Lucas

2 mars 2017

La Rédaction

Quelle belle idée que de donner la parole aux mots, aux mots des autres pour parler de ce Cognac, produit d’intelligence et de connivence avec le vaste monde. Catherine Lucas Chaignaud l’a fait, en éditant « le Cognac en littérature ».

Catherine Lucas Chaignaud fut pendant 20 ans enseignante au lycée agricole de l’Oisellerie où elle enseigna l’économie et plus particulièrement l’économie de la filière V&S. Épouse de François Lucas, pilier de la Coordination rurale dont il fut longtemps le président national, ses racines familiales sont celles d’une vieille famille viticole de la région délimitée. Mais rien n’expliquerait son projet sans l’amour de la littérature, le goût des textes et des mots.

L’auteur s’est plongé dans les ouvrages, des plus obscurs aux plus connus, pour débusquer ces pages sur le Cognac. Qui connaît François de Courlieu, procureur du Roi en 1556 ou Bernard de Javerzac (vers 1607-1666) ? Pourtant ces « beaux esprits » célèbrent déjà « ces terres d’Angoumois où le vin y croît en abondance et surpasse en excellence le meilleur crû de Frontignac ».

Dans son ouvrage, Catherine Lucas n’oublie pas l’incontournable Alfred de Vigny en son Maine Giraud : « Il est contrée où la France est bacchante, où la liqueur de feu mûrit au grand soleil… ». Ni Jacques Chardonne (1884-1968), de son vrai nom Jacques Boutelleau, qui dans les Destinées sentimentales livre quelques pages si évocatrices – « L’hiver ( ) quand derrière les grands murs un voile de pluie cache les coteaux sombres, la brûlerie est tiède et toute pénétrée de senteurs vineuses. C’est là que le paysan distille son vin. Nuit et jour, il surveille la température de sa chaudière, l’égouttement du liquide blanc ( ), guette le moment où il faut couper la chauffe… »

Catherine Lucas rend hommage aux Delamain, Robert et Jacques, parfaits gentlemen érudits du Cognac. Elle s’attarde sur la saga Jean Monnet, convoquant quelques très beaux passages, toujours si vivants, du père de l’Europe.

Et les contemporains ? « Ils continuent à s’émerveiller de notre patrimoine cognaçais et le magnifient » témoigne Catherine Lucas, citant, preuve à l’appui, le très prolixe écrivain régionaliste Yves Viollier.

A cette promenade élégante, joliment illustrée des photos de Marie-France Guillen, Catherine Lucas rajoute la finesse et la subtilité de ses choix éditoriaux . Un ouvrage de référence pour tous ceux qui, à un moment ou l’autre, ont besoin ou envie d’engager un dialogue avec le Cognac.

 

Le Cognac en littérature – 72 pages – 39 € TTC

 

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