« De vin et d »eau » : Le voyage de presse des vins de pays charentais

26 février 2014

En juin 2013, un voyage de presse organisé par les Vins de pays charentais a entraîné une dizaine de blogueurs, blogueuses et journalistes sur les terres de vin et d’eau de la presqu’île d’Arvert, un territoire où, pendant très longtemps, vigne et ostréiculture vécurent à tu et à toi. La vigne a un peu perdu de son influence mais l’alliance du vin blanc charentais et des huîtres conserve sa pertinence. Voyage en pays de Cocagne.

 

 

p23.jpgLe point de ralliement était donné à Fontbedeau, drôle de nom pour une cave. Allait-on nous parler de vin de messe ? Au carrefour de plusieurs routes, Fontbedeau est en fait un solide équipement vinicole qui s’appuie sur 50 000 hl vol. de cuverie et un gros magasin de vente. Le tout appartient à la coopérative Charentes Alliance. En matière de vin, c’est même son navire amiral. Après une courte visite des installations et un « brunch » au magasin, nous voilà partis sur d’improbables petites routes, entre roses trémières et maisons basses à tuiles romanes. D’eau, point. Et puis tout d’un coup, passé le panneau « Chaillevette », le paysage s’éclaire, l’horizon se découvre. Nous sommes aux bords de la Seudre, parmi les installations ostréicoles. A la « Cabane buissonnière », nous attend Bruno Gass. Il a épousé une fille d’ostréiculteur, est devenu lui-même ostréiculteur. C’est un amoureux de la nature. Il nous montre ces hérons, tous ces oiseaux qui évoluent dans le couloir de migration que constituent les marais mouillés de Charente-Maritime. « Les oiseaux se déplacent du nord au sud et du sud au nord, en une noria ininterrompue. Ici, ils sont au calme. Surtout, ils trouvent à boire et à manger. » La zone est classée Natura 2000, pour la richesse de sa flore et de sa faune. Autour, s’étendent presque 10 000 ha de marais doux, un écosystème d’une sophistication infinie. Le marais doux et ses terres argileuses stockent l’eau l’hiver et la restitue goutte à goutte l’été, telle une éponge. Dans l’estuaire de la Seudre comme dans les autres pertuis charentais monte et
descend la mer, installant un échange entre eau douce et eau salée. Quand il ne pleut pas assez, comme l’hiver dernier, le taux de sel grimpe dangereusement, pouvant entraîner la mort des huîtres. Les hommes surveillent en permanence la salinité des eaux. Par ici, la gestion de l’eau douce est le saint Graal. Barrages, protocoles divers et variés tentent d’introduire de la rationalité dans un métier, l’élevage des huîtres, profondément empirique. Les Chinois le pratiquaient déjà 2000 avant J.-C.

Les huîtres prirent la place du sel

p23b.jpgSur les rives de la Seudre, aux 17e et 18e siècles, des bassins furent creusés dans l’argile pour récolter le sel. Puis les huîtres prirent la place du sel et les bassins sont devenus des claires. Ces calebasses à ciel ouvert se remplissent d’eau salée et de phytoplancton, dont les navicules bleues qui donnent ce fameux pigment bleu-vert aux huîtres en cours d’affinage. Il faut 3 ans pour élever une huître, 4 ans si on la souhaite plus grosse et 5 ans pour obtenir les « big-mamas », les triple 0 (000), dites encore les TTG (très très grosses). En fait, les consommateurs aiment les huîtres moyennes, les n° 2, 3, 4. Les très grosses, ils les laissent aux gens du coin, qui s’en régalent.

Bruno Gass a un frère qui lui ressemble, en plus sec. Drôle de loustic que ce Fabrice Gass. Il est tout à la fois infographiste, blogueur (www.mangerdupoisson.com), poissonnier – il a un banc sous les halles de Saint-Palais-sur-Mer – cuisinier à ses heures, très lié à des chefs bistronomics parisiens… Un chat à 7 vies. Dans la cabane de son frère, il avait concocté un déjeuner, bon, très bon. Deux viticulteurs sont venus présenter leurs vins : Didier Coulon, viticulteur à Saint-Pierre-d’Oléron et Céline Bernard, viticultrice à Mortagne-sur-Gironde. Didier avait apporté un Sauvignon et un Colombard, Céline son « Domaine des Princes ». Belles sensations.

Pour un autre point de vue sur le voyage de presse des Vins de pays charentais, n’hésitez pas à lire la chronique de Frédérique Flori, une blogueuse très affûtée (sensetledire.blogspot.com, rubrique, Vins de pays charentais, tout en bas de liste) ou encore www.levinparfait.it, sous la plume de Charliban.

 

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