La situation de cette propriété, en périphérie de la ville de Cognac et à proximité de nombreuses habitations, nécessite une grande rigueur dans l’organisation pratique des traitements pour ne pas créer de nuisances aux riverains. Le pulvérisateur Tecnoma était utilisé de façon judicieuse, notamment en décalant les horaires de traitements à proximité des zones habitées. La prise en compte des aspects environnementaux est un élément nouveau qui a eu aussi une incidence dans la détermination du choix du nouveau pulvérisateur sur cette propriété. Les autres domaines sont équipés de pulvérisateurs pneumatiques Nicolas dotés de rampes face par face permettant de traiter 2 rangs complets en un seul passage. L’acquisition d’un nouvel équipement de ce type a été envisagée dans un premier temps, mais le contexte spécifique de la propriété d’Uffaut (une volonté de limiter les nuisances liées aux phénomènes de dérive), la perspective d’Ecophyto et les aspects environnementaux ont fait évoluer la réflexion technologique vers un autre choix.
Respect de l’environnement et réduction des intrants, le nouveau challenge de la pulvérisation
Dominique Rivière porte un regard lucide sur l’évolution technologique du matériel de pulvérisation depuis 20 ans : « La comparaison des derniers pulvérisateurs pneumatiques achetés sur les propriétés par rapport aux modèles ayant maintenant plus de 10 ans, atteste du peu d’évolution de ces équipements. Certes, des accessoires facilitant l’utilisation et la conduite sont désormais présents (souvent en option) mais la technologie proprement dite de pulvérisation reste la même alors que le contexte de la protection du vignoble évolue profondément. Les aspects environnementaux et Ecophyto vont nous obliger à court terme à aborder la protection de manière pointue. Il va falloir rechercher plus d’efficacité au niveau de l’application des traitements tout en réduisant les doses de produits utilisés de manière conséquente. C’est un nouveau challenge dans lequel on doit s’investir et si, en 2011, le climat nous a beaucoup aidés, ce ne sera pas le cas tous les ans. Si je suis convaincu que pousser plus loin l’observation du parasitisme et le raisonnement de la lutte contribuent à appréhender de façon plus juste l’intérêt de chaque traitement, il me semble aussi que la pulvérisation doit dans l’avenir contribuer à la réduction d’utilisation des intrants phytosanitaires. Or aujourd’hui, réaliser un investissement de 25 000 à 30 000 € ht dans un pulvérisateur pneumatique traitant trois rangs représente une somme conséquente alors que leur principe technologique n’ouvre aucune nouvelle perspective. Ces matériels fonctionnent correctement mais sont-ils adaptés à des stratégies de lutte incluant une réduction d’intrants de 30 à 50 % ? J’avoue humblement ne pas avoir la réponse à cette interrogation. Quand j’ai vu fonctionner le pulvérisateur Friuli, sa conception générale et la qualité de la fabrication m’ont plu. L’appareil me paraît s’inscrire dans les objectifs actuels et futurs de mieux et moins traiter grâce notamment à la maîtrise de la dérive avec le tunnel confiné, à la récupération de la bouillie et au principe de pulvérisation sur chaque face de rang. Les performances en terme de débit de chantier annoncées par le constructeur permettaient également d’envisager de traiter 25 à 30 ha dans la journée. Cet ensemble d’éléments nous a convaincus d’acheter au début de l’année un modèle 1 000 l. »
Un vignoble et des tournières parfois contraignants
Le vignoble du domaine d’Uffaut présente certaines spécificités qui a la fois facilitent et rendent contraignantes les opérations de conduite lors des traitements. Les vignes sont toutes palissées et plantées à 2,50 m et 3 mètres d’écartement, ce qui limite les modifications de réglages des rampes. La topographie des parcelles plane facilite le déroulement des travaux dans la vigne, mais les manœuvres au niveau des tournières s’avèrent parfois compliquées en raison de la présence de haies, d’arbres et de la proximité des routes. L’entretien des sols qui associe enherbement et culture mécanique une allée sur deux est bien adapté à un appareil ayant la capacité de traiter deux rangs complets en un seul passage. Le premier traitement avec le pulvérisateur Friuli a été réalisé tout début juin et Johann Chagnaud, le chauffeur, a eu besoin de plusieurs heures de conduite avant d’avoir le matériel en main. L’équipement au travail est assez encombrant mais les accessoires d’aide à la conduite facilitent les manœuvres en bout de rang. L’utilisation du pulvérisateur dans les rangs s’effectue de façon stable en raison de la bonne répartition des charges avec à l’avant des deux tunnels de pulvérisation et à l’arrière la cuve de 1 000 l.
Un tunnel confiné laissant passer l’air et retenant la bouillie
Une vitesse d’avancement de 9 à 9,5 km/h pour pouvoir traiter 30 ha dans la journée
Le bon fonctionnement du pulvérisateur dans la situation de topographie plane du vignoble d’Uffaut nécessite un tracteur d’une puissance de 85 à 90 cv. Enfin, le lavage du matériel demande un peu plus de temps que celui du pneumatique 2 rangs. Après chaque traitement, deux heures de travail ont été nécessaires pour un nettoyage sérieux.
10 000 € ht de sur-investissement autofinancés par la récupération de bouillie en 3 ou 4 ans
La petite campagne de traitements 2011, seulement six traitements au domaine d’Uffaut, a donné pleine satisfaction mais comme le souligne D. Rivière, l’année était particulièrement facile : « La conduite et l’utilisation du pulvérisateur Friuli nécessitent un peu plus d’attention qu’un appareil pneumatique classique. A l’usage, notre chauffeur trouve que le matériel est très fonctionnel. L’absence de dérive et la récupération de bouillie que nous avons constatées lors des trois traitements de pleine saison sont conformes aux objectifs que nous avait fixés le constructeur. Au niveau de la qualité de la pulvérisation, j’attends que l’on soit confronté à une véritable année à forte pression de maladie pour me prononcer définitivement. 2011 a été un millésime très facile sur le plan de la pression de parasitisme et dans un autre contexte, il faudra peut-être modifier les paramètres de réglages. Le choix de faire évoluer le pulvérisateur à une vitesse d’avancement élevée correspond à l’objectif de traiter les 30 ha en une journée de 8 à 10 heures de travail à la vigne. Rouler moins vite serait peut-être mieux sur le plan de la qualité de la pulvérisation mais, en année difficile, on ne serait plus en mesure de couvrir la propriété dans la journée. C’est un risque que je ne souhaite pas prendre, d’où notre vitesse d’avancement élevée. Nous sommes en permanence à la recherche du meilleur compromis efficacité/coût. Le prix d’achat du pulvérisateur Friuli est supérieur de 10 000 € ht à celui d’un pneumatique 4 faces de rangs. Durant une campagne pleine de traitements, un taux de récupération de bouillie proche de 30 % devrait nous permettre d’amortir le sur-investissement du pulvérisateur en 3 ou 4 campagnes. »
Les principales caractéristiques du pulvérisateur Friuli
l Deux tunnels de pulvérisation confinés laissant passer l’air en excès
l Structure des tunnels tout inox
l Système de récupération de bouillie avec pompe de recyclage
l Récupération de bouillie variant de 10 à 70 % selon la saison
l 4 turbines alimentant chacune un côté du tunnel (vitesse de rotation réglable)
l Centrale hydraulique indépendante faisant fonctionner les 2 cellules de pulvérisation
l Ouverture et fermeture de la rampe automatiques au travail
l Système de contrôle de débit de type DPAE
l Puissance de traction nécessaire : 80 à 90 cv
l Prix : 35 000 à 38 000 € ht