Prix de l’innovation technique Hennessy

23 janvier 2012

Deuxième édition du prix de l’Innovation technique Hennessy, remporté cette année par Miguel Danjou, viticulteur à Echebrune. Son système de récupération des eaux de distillation lui permet d’économiser 600 m3 d’eau par campagne. Un gain à la fois économique et environnemental.

 

 

p41.jpgL’eau, un bien rare. Ce fut toujours le cas mais c’est encore plus vrai aujourd’hui, où les nappes phréatiques accusent des niveaux dangereusement bas. Envoyer « au fossé » l’eau de distillation qui sert à condenser les vapeurs, distiller à « eau perdue » est une manière de faire plus subie que délibérée. Beaucoup de bouilleurs de cru estiment ne pas avoir le choix. C’est parfois vrai mais pas toujours. Miguel Danjou exploite 50 ha de vignes à Echebrune, à côté de Pons. Quand il a fait monter son second alambic, s’est posée la question de la réserve tampon d’eau de l’adduction. « Il me fallait deux fois plus d’eau. Je me suis gratté la tête, raconte-t-il et je me suis dit qu’il ne restait pas grand-chose à faire pour tourner en circuit fermé. » La véritable innovation chez lui est d’avoir conçu son système en se servant du matériel existant : cuves de vinification, pompe, tuyaux…

Le principe est simple. L’eau qui sort de la chaudière à 90 ou 100° est récupérée et stockée dans des cuves à vin. Pour coller à ses besoins, M. Danjou recycle ainsi trois cuves, qui représentent une capacité totale de 90 m3. Au bout d’un cycle de 9 jours, l’eau de la première cuve est redescendue à 15°. A l’aide d’une pompe équipée d’un flotteur, le viticulteur la repique pour la distillation et ainsi de suite. Pour des raisons qualitatives, il ramène l’eau de 15 à 7° à l’aide d’un groupe de froid. Dans son process technique, Miguel Danjou signale le côté déterminant du flotteur. « La pompe se met en route toute seule par dépression, quand le niveau d’eau diminue. Le technicien d’une société spécialisée m’a aidé à la concevoir et un mécanicien me l’a montée. Sans eux, j’aurai eu du mal à gérer les remontages. » Le bouilleur de cru précise aussi qu’il faut disposer de cuves à proximité et se doter d’une bonne centaine de mètres de tuyau. « Il faut le vouloir. » Par contre le viticulteur a dû dépenser en tout et pour tout 1 000 €. Annuellement, il économise environ 2 500 € de facture d’eau. « Sinon, j’aurais besoin de 600 m3 d’eau, autant que les 6 000 hl vol. de vin distillés. » En ce qui concerne la conservation de l’eau, la pompe est équipée d’une crépine et le viticulteur rajoute un peu de sulfate de cuivre dans l’eau. C’est le procédé le plus simple et le moins contraignant qu’il ait trouvé. En fin de campagne, il récupère ses 90 m3 d’eau préalablement adoucie pour traiter ou désherber.

Accompagné de Renaud de Gironde et de Jean-Pierre Vidal, Florent Morillon, directeur amont d’Hennessy, chargé des relations avec le monde viticole, a remis à Miguel Danjou une carafe Paradis estampillée à son nom. « Nous remercions la vingtaine de partenaires qui ont bien voulu nous soumettre leurs projets. Ils s’inscrivent dans l’avenir. Notre viticulture charentaise a besoin de telles énergies. Elle a besoin de jeunes viticulteurs, d’installation, d’agrandissement, d’entrepreneurs. Nous les félicitons et les encourageons à poursuivre. Le dossier de Miguel Danjou nous a séduits parce qu’il est bon pour l’environnement mais aussi parce qu’il est facilement reproductible. Encore bravo. »

 

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