Sur l’exercice 2007-2008 – encore sous l’empire de l’ancienne réglementation – le chiffre d’affaires de l’UCVA fut composé à 80 % de la vente d’alcool et à 20 % des co-produits (tartrate, pépins, pulpe), une part qui progresse.
En 2007-2008, le chiffre d’affaires de l’UCVA a atteint 12,4 millions d’€ contre 22,9 millions d’€ l’exercice précédent. Une baisse très sensible liée à des ventes d’alcool en forte récession. Il faut y voir l’effet direct d’une récolte 2007 la plus faible de ces dix dernières années. Au cours de la récolte 2007, l’UCVA a collecté 73 000 tonnes de marcs de raisins contre une moyenne de 98 000 tonnes sur les trois campagnes précédentes. Sur les lies, 107 000 hl vol. en 2007 contre une moyenne de 163 000 hl vol., très peu de distillation de vin à usage industriel (15 000 hl vol. contre 149 000 hl vol.), zéro alcool de bouche (DPLC), 2 000 hl vol. de distillation article 28 contre une moyenne de 244 000 hl vol., pas de distillation de crise (heureusement) alors que les campagnes 2004 à 2006 s’étaient soldées par un volume moyen de distillation de crise de 93 000 hl vol. Avec moins de 50 000 hl AP (48 982 hl AP exactement), la production d’alcool de l’UCVA a chuté de plus de 50 % en 2007-2008. Si, au cours de l’exercice, la vente d’alcool a représenté 72 % du chiffre d’affaires, elle n’a généré que la moitié de la marge brute (2,5 millions d’€), l’autre moitié (2,5 millions d’€) provenant des co-produits (pépins, pulpes, tartrate, compost). En pourcentage du chiffre d’affaires, cela signifie que la marge brute sur les co-produits s’est avérée deux fois supérieure à celle de l’alcool. Sur les cinq dernières campagnes, le tartrate – valorisé au degré tartrique – fut marqué par une relative stabilité des prix, les seules variations étant liées à la richesse d’extraction (effet millésime comme pour les vins). Contrairement à la précédente campagne, le millésime 2008 manifeste une certaine faiblesse en tartrate. A l’inverse du tartrate, le prix à la tonne du pépin de raisin a beaucoup évolué. D’abord marqué par un prix linéaire d’environ 60 € la tonne de 2000 à 2004, il a connu un bond important depuis trois ans. Cette progression est à mettre au crédit de l’huile de pépin de raisin et des Grandes huileries métropolitaines, au sein de la sica Résinor. En ce qui concerne les pulpes de raisin, dont les prix varient de 40 à 60 € la tonne, de 6 à 8 000 tonnes servent de combustible à l’UCVA pour le séchage des pulpes et des pépins et le reste – 6 à 10 000 tonnes – est vendu. L’utilisation des pulpes permet d’économiser un camion de fioul par jour ou encore 3 000 tonnes d’équivalent fioul lourd à l’année. Quant au chiffre d’affaires tiré des pulpes, il représente bon an mal an entre 500 et 600 000 €. Le biogaz récupéré par la méthanisation fournit environ un tiers (35 %) des besoins énergétiques de la coopérative. La chaudière à colonne tire son énergie à 60 % du GDF et à 40 % du biogaz. Depuis 3 ans, la coopérative ensème ses méthaniseurs de bactéries lyophilisées, pour optimiser le travail. La production de biogaz est passée de 1,38 million de m3 à 1,5 million de m3.
Une situation financière saine
Avant impôt, le résultat courant de l’UCVA s’est élevé à 1,014 million d’€, contre 2,51 millions d’€ l’exercice précédent. Malgré tout, la situation financière de l’Union reste très saine avec un fonds de roulement largement positif de 9 millions d’€. Sur l’exercice 2007-2008, l’UCVA a rémunéré les marcs sur la base de 75 € l’hl AP complétés de 25 € l’hl AP. Les lies, quant à elles, ont été rémunérées 90 € l’hl AP plus une rémunération complémentaire de 25 €. « Malgré une campagne faible en volume, les résultats d’exploitation se sont avérés suffisants pour maintenir un niveau de rémunération que votre conseil d’administration a voulu optimal » a précisé le président Brunereau. En prévision des campagnes qui s’ouvrent, le directeur du site, Jean-Michel Letourneau, a lancé un appel aux Charentes : « Continuer à nous livrer des lies de qualité. Le mot d’ordre de cette campagne sera “qualité des lies, qualité des lies” ! » Un différentiel important existe en effet entre le prix de l’alcool éthylique voué à la biocarburation et le marché des eaux-de-vie de vin. Demain, l’équilibre économique des distilleries dépendra des stratégies en place.
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